Lettre Ouverte Aux Ministres De L’Enseignement

Porto-Novo, le 15 décembre 2016

Aux
Ministres de l’Enseignement
Cotonou - Rép. du BÉNIN

Objet: Appel à reconcevoir l’école béninoise

Madame, Messieurs

Bonjour. L’École béninoise se porte mal et elle a besoin d’être soignée. À cet effet, nous vous adressons cette lettre pour solliciter votre responsabilité due à la charge de Ministre de l’Enseignement. Aucun problème ne se résout de lui-même avec le temps. Il vous incombe d’apporter des solutions efficaces aux maux qui minent le secteur de l’enseignement. Nous pensons qu’il existe des solutions et nous en avons donné des pistes dans un document publié sur notre weblog. Pour nous, il s’agit d’un vaste chantier où il faudra reconcevoir le système d’enseignement de fond en comble dans une démarche intégrée et participative, et non en adoptant une attitude de femmes au foyer acariâtres qui refusent qu’on entre dans leur cuisine pour y voir ce qui se passe.

Certainement un travail d’une telle envergure requiert la mise sur pied d’une commission dans laquelle il serait avisé d’inclure non seulement les acteurs directs de l’enseignement mais également de vrais psychologues, vrais car il y en a de faux. Il faut aussi y inclure des spirituels; des professionnels des ICT (Information & Communication Technologies); des scientifiques; la société civile, notamment les associations de développement des villes et campagnes; etc. Dans ce sens, il ne serait pas mauvais d’associer toute personne ayant effectivement des propositions pertinentes. Nous devons néanmoins préciser que nous ne sommes personnellement aucunement intéressé à être membre de cette commission.

Sans doute, vous n’ignorez pas qu’au Bénin, il y a, par exemple, des apprenants sans moyens qui doivent parcourir au moins cinq (05) kilomètres à pied pour se rendre à l’école. Ce sont des réalités de chez nous qui ne sont pas les réalités des européens et des américains. Vous devez donc veiller à examiner les spécificités de chez nous et ne laisser "nulle question où la réflexion ne passe et ne repasse", pour ainsi dire.

Veuillez noter que ce que nous demandons, c’est un travail de terrain substantiel convaincant, non pas une énième rencontre de convivialité entre collègues dans une salle de conférence climatisée d’un quelconque hôtel luxueux, sans résultats concrets et pratiques. L’absence d’une rigueur suffisante fait le lit à la négligence, au désordre, à la paresse, etc. C’est pourquoi on a parfois réellement besoin, dans certaines circonstances, de jouer les gendarmes. Nous vous appelons donc à user, sans abuser, de votre pouvoir pour être des gendarmes derrière chacun et tous depuis la phase de réflexion jusqu’à la phase de mise en application, suivi et contrôle.

Pour finir, nous ne manquerons pas de vous exhorter, entre autres lectures, à lire "Émile ou l’Éducation" de J. J. Rousseau, la "Critique de la Raison Pure" de Emmanuel Kant et l’"Éducation Fondamentale" de Samaël Aun Weor, comme référence pour le renouveau du système éducatif béninois.

Confiant en votre amour pour le Bénin et comptant par conséquent sur votre sens patriotique, nous vous prions, Madame et Messieurs, de bien vouloir croire à l’expression de nos sentiments les plus cordiaux.

Odunlami Sozzan

P.S.: D’aucuns, au Bénin, disent que le courrier électronique n’est pas une voie réglementaire pour s’adresser à une autorité administrative, réfutant au courrier électronique toute valeur administrative. Nous, nous sommes d’un avis contraire. Nous vous envoyons cette lettre par voie électronique parce que nous pensons que le courrier électronique a un caractère non pas officieux mais officiel; bel et bien.

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