2016-12-12

L’École Béninoise : Une Grave Décadence En Mode Continu


La seule chose nécessaire au triomphe du mal est l’inaction des gens de bien.

Edmund Burke




Il y a des paroles infâmes et il y a des silences délictueux.

Vénérable Maître Samaël Aun Weor




L’éducation est l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde.

Nelson Mandela






Introduction

L'enseignement est un système par lequel ceux qui ont un savoir transmettent ledit savoir à d'autres personnes qui sont les cibles. Le cadre général (lieu physique ou virtuel) d'échanges entre enseignants et apprenants porte le nom d'école. Cette école doit avoir quelques caractéristiques formelles (d'ordre organisationnel et d'ordre éthique) pour vraiment mériter son nom d'école, de lieu de savoir. Certaines pratiques ne peuvent normalement pas avoir lieu dans les écoles, ni de la part des enseignants, ni de la part des responsables d’école, ni de la part des apprenants qui fréquentent ces écoles. Mais on constate depuis des années des déviances de plus en plus graves ayant cours dans l'école béninoise. Garder le silence serait comme marquer son approbation pour la continuité de ces déviances; aussi avons-nous décidé d’en parler, ne serait-ce que par devoir moral.

Nous nous proposons d'abord de commencer par une observation sur les échecs car les échecs traduisent le fait que quelque chose ne fonctionne pas comme il faut. Puis on continuera par la suite avec des faits relatifs aux déviances en milieu scolaire qui expliquent la sévère décadence de l'école béninoise et ses échecs.

Taux d’échec élevés


Fig. 1 : Courbes d’échec (en rouge) et de succès (en bleu) au Bac
Le graphique que nous voyons indique un peu l'allure de la courbe de l'échec (en rouge) et de la courbe du succès (en bleu) à l'examen du baccalauréat au Bénin, de 2010 à 2016. Nous n'avons pas pu avoir les données sur une chronologie régulière afin de faire une étude sur une période d'au moins dix (10) ans. Mais nous doutons que les données non-obtenues puissent infirmer significativement l’analyse ci-dessous.

L'échec étant l'opposé du succès, pour avoir la courbe de l'échec, nous avons soustrait de cent (100) le taux de succès pour chaque année. C'est-à-dire que si le taux de réussite est de 40%, alors c'est que le taux d'échec correspondant est de 60% (100% - 40%). Le graphique obtenu nous montre que la courbe de l'échec se trouve au-dessus de celle du succès, et pas de près. Il y a au moins dix (10) points d'écart entre l'échec et le succès au Bac de 2010 à 2016. Et évidemment en aucun point les deux courbes ne se croisent. C'est très grave mais on dirait qu'on ne s'en rend pas compte. Ce que ce graphique nous enseigne, c'est que l'échec se porte bien au Bénin. Et quand une chose se porte bien, c'est parce qu’elle a trouvé un terrain favorable qui lui convient pour bien se porter. Un cancer, par exemple, se porte bien dans un organisme s'il trouve que l'environnement lui est favorable. Ainsi est l'échec au Bénin: les enseignants ont créé un environnement favorable à l'échec, par leurs mauvaises conduites; les élèves qui ne consacrent pas un minimum d’effort à leurs études ont créé un environnement favorable à l'échec; les autorités gouvernementales et administratives par leurs incapacités chroniques à apporter une solution thérapeutique aux maux qui gangrènent le secteur de l'enseignement ont créé un environnement favorable à l'échec. Et tout va bien pour l’échec. Ah, vive l'échec!

Fig. 2 : Courbe de l’écart (entre échec et succès au Bac)
Le second graphique qui représente la courbe de l'écart entre succès et échec est aussi révélateur. Comme on a déjà vu que l'échec est toujours plus élevé que le succès, on comprend que l'éloignement de cette courbe de l'axe des abscisses révèle le degré de sévérité de cet écart. L'évolution du niveau élevé de l'échec par rapport au succès exprimée par la courbe donne aussi une idée de l'ampleur du travail à réaliser pour renverser la situation. Étant donné qu’échec et succès s'opposent et qu'ils ne peuvent être au même point simultanément (sauf si c’est du 50; 50), cela veut dire que si on parvient à une date 'd' à annuler l'écart, le succès prendra automatiquement la place de l'échec. Par exemple si le taux d'échec est de 70% pour un taux de réussite de 30%, en arrivant à gagner quarante (40) points, le succès serait à 70% et l'échec se retrouverait à 30%. C'est de ce retournement de situation que nous parlons et pour cela il faut justement arriver à bien cerner les causes de l'échec.

Justement, pour cerner les causes de l’échec, il serait également intéressant de déterminer la racine carrée, la variance, ou la primitive de l'échec. La primitive permettrait d'étudier de quoi dérive l'échec; une dérivée étant un élément qui dérive d’un autre élément, la primitive. Bon, certainement, tout cela est un poil plus relevé. Nous qui ne sommes pas intellectuel diplômé, nous pouvons nous limiter à une simple réflexion analytique et laisser les autres (les intellectuels diplômés) faire des analyses plus pointues.

Multiples tentatives

L’un des faits réels dont on parle rarement, c’est qu’au Bénin, pour beaucoup de personnes, c’est au bout de multiples tentatives à un examen que vient le succès. Il faut récidiver et récidiver. Et plus le temps passe, plus ça semble devenir un principe. En déduction, il est à remarquer que ce sont les multirécidivistes acharnés qui sont les plus nombreux à réussir aux examens au Bénin. Des gens passent le Bac, une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, cinq fois, six fois, sept fois, huit fois, neuf fois, dix fois, avant de réussir. Oui, on a l’exemple de quelqu'un qui a été dix fois au Bac avant de l'avoir. Quand j'y pense... Hum, vraiment; il faut être fort, hein. Big respect à toi, mon frère; si c'était nous, nous aurions abandonné depuis.

Il faut donc avoir aussi à l'esprit cette réalité du multi-récidivisme en observant les courbes pour comprendre que ce sont les multirécidivistes qui améliorent le taux de réussite aux examens d'une manière générale au Bénin. Et si on veut bien pousser la réflexion, on dira que les nouveaux candidats, les "first-time candidates", sont par contre ceux qui font baisser le taux de réussite aux examens au Bénin. Choquant? Yes, it is.

Mentions d'appréciation

Ce qui nous étonne au moment de la proclamation des résultats, c'est l'appréciation qui est faite du taux de succès. Depuis nos premières années de collège, nous avons appris à connaître les mentions d'appréciation relatives aux notes. Aussi loin que nous nous rappelons, à moins que les choses aient entre temps changé, la note de 10 sur 20 a la mention 'passable'; la note de 12 sur 20 équivaut à 'assez-bien'; 14 à 'bien'; 16 a aussi la mention 'bien'; pour 18 sur 20 la mention c'est 'très-bien'. La note de 20 sur 20 correspond à 'excellent'. Quant aux notes inférieures à 10, on a la mention 'insuffisant' (peut mieux faire) pour la note de 8 sur 20; 6 sur 20 a la mention 'mauvais'; pour 4 sur 20 c'est 'médiocre'; 2 sur 20 a la mention 'très médiocre' et pour 0 sur 20, c'est 'nul'. Cela signifie que si on n'a pas un taux de réussite d'au moins 70%, on ne peut pas dire que les résultats d’un examen sont bons. Nous sommes toujours étonné lorsqu'à la proclamation des résultats, on nous annonce que "les résultats sont bons" et on nous donne un taux de succès qui est en dessous de 50%. Un taux de succès inférieur à 50% ne mérite même pas la mention 'passable', à plus forte raison la mention 'bien'. Si à moins de 50% on nous dit que les résultats sont bons, que nous dira-t-on quand le taux de succès serait de 70%? Ou bien on n’espère pas qu’un jour, on puisse avoir un tel taux au BEPC ou au baccalauréat?

Faits graves sur toute la chaîne

Il est douloureux de voir que c'est toute la chaîne du système éducatif qui est pourri. Il n'y a pas un domaine qui soit appréciable. De terribles désordres règnent partout dans l'enseignement, aussi bien dans le primaire, le secondaire, qu’à l'université. On dit que notre université nationale est un haut lieu de savoir. Excusez-nous mais nous ne pensons pas que cette université soit un lieu de savoir. Pourquoi nous excusons-nous d'ailleurs? Nous n'avons pas à nous excuser. À maints égards on est en droit de dire ce que nous affirmons. Ce n'est que par un abus de langage qu'on peut dire que l’université d’Abomey-Calavi est un lieu de savoir. Nous avons été dans cette université et nous en sommes parti sans un diplôme en raison de pratiques aberrantes de la part des enseignants et autorités administratives. Nous avons personnellement à répétition fait les frais de situations où après avoir régulièrement composé et émargé, on vous déclare que vous n'avez pas composé. Et quand vous arrivez à rencontrer le président du jury (ce qui n’est pas facile), tout ce qu'il trouve à vous dire, c'est d'aller prier pour ne plus être victime de cela. Quelle irresponsabilité! Et quel foutage de gueule! Pour la victime, commence un calvaire: il faut alors lécher les bottes par ci et par là pour s'en sortir, une chose que nous autres ne sommes pas prêts à faire. Voilà pourquoi des gens comme nous ne peuvent continuer dans un tel lieu que nous ne pouvons non plus considérer comme un authentique lieu de savoir. Dans le même temps, il y avait des circuits de tricherie dans lesquels sont impliqués des enseignants, mais nous n’avons voulu emprunter aucun de ces circuits.

Les Béninois ont besoin de sortir pour aller ailleurs en Afrique voir comment d'autres universités fonctionnent. On n’a même pas besoin d’aller à l’extérieur, au Canada, en Australie ou en Suède.

Il y a différentes entités dans le système éducatif mais nous ne passerons pas par quatre chemins pour vous dire qu'en premier lieu nous accusons les enseignants. Les enseignants ou les soi-disant enseignants sont coupables au premier chef de la grave décadence du secteur de l’enseignement au Bénin. Il n’est pas du tout exagéré de dire que les enseignants Béninois se comportent comme des inconscients patentés.

Il y a un grave problème de gestion du temps qui fait que les programmes d'enseignement ne sont pas exécutés à cent pour cent (100%). Évidemment entre grèves perlées et absences répétées des enseignants qui agissent comme des inconscients, il devient difficile de tenir dans les délais. Suite à une grève à l’université une aberration digne des enseignants de l’université s’est manifestée avec l'année académique en déphasage par rapport à l'année civile. Les enseignants du supérieur savent faire des grèves mais après ils sont incapables de remettre les choses dans l'ordre. Les enseignants de l’université donnent le mauvais exemple qu’au Bénin on sait créer des perturbations mais on ne sait pas arranger. Une situation pareille a eu lieu dans un autre pays de la sous-région mais là-bas eux ils ont su revenir à une situation normale où l'année académique cadre avec le calendrier civil.

Un autre aspect est que l'incapacité de bien gérer le temps, associée au désir d'enseigner dans un maximum d'écoles donne après lieu à un inévitable bâclage de cours. Il arrive alors qu'on annonce aux élèves que le professeur a eu un empêchement et suite à ça, on fait faire des photocopies de cours aux élèves que l'enseignant est censé venir expliquer plus tard mais qu'il ne vient plus expliquer; et on envoie les gens à l'examen comme ça. Et les résultats aux divers examens montrent que ce sont les écoliers, élèves et étudiants qui reçoivent la sanction pour les comportements déviants des enseignants. Il y a un cas de bâclage de cours que nous connaissons bien où un enseignant de mathématiques avait cours dans différents établissements à des heures qui se chevauchent. Un certain jour, il a trois (03) heures de cours dans une classe d'un établissement A et au moment où il finit les deux tiers de la durée du cours, il faut qu'il soit dans l'établissement B pour un autre cours; vous suivez un peu? Alors, il laisse les élèves de cet établissement et court pour se rendre dans l'établissement B. Au finish, c'est le désordre: on convoque les élèves jusqu'à l'avant-veille de l'examen pour des cours de dernière minute. Résultat: à l'examen du baccalauréat, dans la classe de l'établissement A, sur un total de trente-trois (33) élèves, trois (03) étaient admissibles. Et encore, deux parmi les trois étaient des récidivistes, des élèves qui reprenaient la classe. Or il y a d'autres personnes qui peuvent valablement aussi enseigner mais à qui on ne veut pas donner des heures de cours. Voilà encore une plaie de la société béninoise.

Nous avons un jour appris que dans un centre de formation à Parakou, il y a avait un manque de formateur en conception de website et nous y sommes allé proposer nos services pour former les gens (en (X)HTML, CSS, ASP.Net, JavaScript) mais notre candidature n'a pas été acceptée. On a préféré une autre personne qui se trouve à Cotonou qui doit chaque fois quitter Cotonou pour venir à Parakou faire le cours. Mais le problème, c'est qu'il n'arrivait pas venir tout le temps à Parakou, donc la formation a été incomplète. Cependant, un jour, on a vu à la télé la retransmission d'une cérémonie de remise de diplôme où on disait que ce centre «a mis sur le marché de l'emploi une nouvelle promotion de diplômés», etc., etc.

Nous ne sommes pas le seul à avoir une telle expérience. Nous avons un frère qui est allé proposer ses services pour enseigner le marketing (en tant que praticien avec de nombreuses années d'expérience) mais sa candidature n'a pas été acceptée. Bon, il a laissé tomber puisque ce n'est pas obligé.

Un autre problème lié au précédent est celui des emplois du temps. Que ce soit dans le privé ou dans le public, on constate que les emplois du temps ne sont plus fixes et définitifs. Les emplois du temps sont changeants par de fréquentes modifications tout au long de l’année. De ce fait, il devient carrément impossible aux parents de surveiller leurs enfants. Un jour, vous êtes là et votre fille qui d’habitude n’a pas cours le samedi vous annonce qu’on a changé leur emploi du temps et qu’elle a maintenant deux (02) heures de français le samedi matin. Un autre jour, la même fille qui n’avait pas de cours l’après-midi de mercredi vous dit qu’elle a maintenant un cours de biologie (appelée aujourd’hui SVT, et on se demande bien pourquoi) de 17h à 19h. Ces modifications d’emploi du temps, surtout dans un contexte de grève des enseignants (qui rappelons-le encore se comportent comme de véritables inconscients), font que les parents ne peuvent plus savoir quand leurs enfants ont réellement cours ou non. En 2012, au temps fort de la grève, pas moins de cinquante (50) filles, toutes classes confondues, sont tombées enceintes au CEG (Collège d’Enseignement Général) Zongo à Parakou. De telles choses arrivent parce que les enseignants ont perdu le bon sens. Insensés qu’ils sont, les enseignants ne savent pas qu’ils sont responsables des élèves pendant le temps de leur cours. Insensés qu’ils sont, les enseignants ne savent pas et n’assimilent pas le rôle d’éducateur qui est le leur. Insensés qu’ils sont, les enseignants ne savent pas qu’il ne s’agit pas de venir se jouer les pédants et d’administrer un cours magistral aux apprenants puis de rassembler leurs affaires à la fin du cours, de tourner le dos à ces apprenants, pleins d'un faux sentiment du devoir accompli avec en idée d’aller rejouer la même comédie dans une autre salle de cours.

Il est à noter que les enseignants aussi font partie de ceux qui ont des relations sexuelles avec les élèves. Des enseignants enceintent aussi des élèves.

À l’université d’Abomey-Calavi, une amie nous a confié qu’un professeur lui a proposé d’avoir des relations sexuelles avec elle contre sa réussite aux examens jusqu’à la fin de son cursus. Cette amie a eu la sincérité, à notre propre étonnement, de nous dire qu’elle aurait pu accepter s’il s’agissait d’un jeune professeur, mais un vieux professeur ridé n’est quand-même pas "l’horreur" avec laquelle elle allait avoir des relations sexuelles. Nous pouvons vous affirmer qu’elle n’a pas réussi à son examen et elle n’a pas tardé à quitter l’université d’Abomey-Calavi.

Nous l’avons déjà dit et nous répétons que les enseignants ont une responsabilité dans l’échec des étudiants.

Fautes intolérables

Le niveau de la langue française des enseignants aujourd'hui est terriblement calamiteux. Le français, langue de travail, est mis à mal par ceux-là même qui enseignent. Si c'est ainsi, que peut-on attendre de leurs élèves et étudiants? La langue est le véhicule de transmission du savoir; alors si cette langue n'est pas maîtrisée, le savoir aussi est mal transmis. Comment peut-on prétendre bien enseigner si on parle mal la langue qui est le support de transmission du savoir? Il est vrai qu’on peut faire des fautes mais il y a des fautes venant des enseignants qu’on ne peut tolérer. On entend de la bouche de soi-disant enseignants des phrases comme "Il faut la dire ça." sous prétexte qu'on se réfère à une femme. On entend des phrases comme "Je les ai dit de copier la leçon.", "Il faut les demander s'ils ont fini."; de terribles expressions comme "C’est fraîche.", "C’est douce.", "C’est risquant.", etc., etc., etc., à tel point qu’il nous arrive de nous demander si c’est nous qui ne comprenons plus bien français. De soi-disant enseignants de ce type ne peuvent assurément pas donner un enseignement de qualité. Et en parlant de soi-disant enseignants, nous pesons bien nos mots. Aujourd'hui, rares sont ceux qui sont de vrais enseignants. Les autres, la grande majorité, ne sont que de soi-disant enseignants, des pseudo-enseignants qui gangrènent le système d’éducation académique.

Il nous a été donné de constater que nombreux et très nombreux sont les enseignants qui manquent cruellement de culture. Il ne s'agit pas seulement de connaître le jargon d'une discipline; il faut aussi savoir lire les grands auteurs tels que Dostoïevski, Confucius, F. Nietzsche, Victor Hugo, Shakespeare, Jules Verne, Antoine de Saint-Exupéry, Nadine Gordimer, Cheick Hamidou Kane, etc., etc., etc., etc. Il faut savoir s'intéresser à la musique (pas les conneries qui ont cours aujourd'hui dans notre pays), à la peinture, aux œuvres d'esprit. Il est nécessaire de se cultiver pour s'enrichir. Bon, il est plus qu’évident que nous ne parlons pas de richesse matérielle. Malheureusement il n'y a que ça qui intéresse les enseignants au Bénin.

Pour être honnête, si on fait un examen rétrospectif, l'école béninoise a commencé à aller mal depuis un certain temps déjà. Mais avec l'arrivée du mauvais nouveau programme dénommé système d'approche par incompétences, eh pardon, système d'approche par compétences, les choses ne se sont pas améliorées; elles se sont plutôt davantage aggravées. Lorsque vous souffrez d'un mal et qu'une substance consommée vient aggraver votre mal, vous savez ce qu'on dit? Si vous le savez, alors vous saurez ce que représente le système dit d'approche par compétences. La question que nous nous posons et que nous vous posons à vous aussi cher (chère) lecteur (lectrice) est celle-ci: est-ce qu'une compétence quelconque peut-elle être enseignée? Notre avis est que non, mais nous imaginons qu'il faudra en débattre. On peut enseigner le savoir mais il appartient à la personne qui a reçu le savoir de devenir compétent dans la discipline. Mais voilà qu'on nous amène un système fumeux d'approche par compétences sans avoir même au préalable fait le bilan des compétences des enseignants pour savoir s'il existe une espèce de conformité des compétences recensées avec ledit système.

Il est utile pour nous d’apporter l’information qu’il y a des Béninois qui ont fait le choix d'inscrire leurs enfants dans des écoles anglophones nigérianes, rien que pour fuir le nouveau programme d'approche par compétences si problématique.

Certains enseignants enseignent aussi des choses qu'eux-mêmes ne connaissent pas. Un certain jour, nous avons entendu notre petite nièce, en apprenant sa leçon, dire un mot que nous n'avons jamais entendu de notre vie. Nous lui avons demandé ce que ça voulait dire et elle nous a répondu qu'elle ne sait pas. Nous lui avons alors demandé si c'est le maître même qui a écrit ce mot et elle nous a répondu que oui. Nous lui avons donc dit de demander au maître la signification de ce mot. La fois suivante, quand nous avons demandé ce que le maître d’école lui a dit, elle a répondu que le maître a dit qu'il ne sait pas ce que veut dire le mot et que lui aussi c'est ça qu'il a vu dans le cahier. Nous n'en revenions pas. Ce que cet instituteur est en train de dire, c’est qu’il y a un cahier qu'il utilise et il ne connaît pas tout ce qu'il y a dans ledit cahier. Il répète pour répéter.

Il s’avère que même à l'université, si vous avez la chance d'avoir les cours des aînés qui vous ont devancé, vous vous rendez compte que depuis une vingtaine d'années, ce sont les mêmes phrases avec les mêmes mots, les mêmes virgules et les mêmes points aux mêmes endroits que des enseignants servent aux étudiants. En clair, leurs enseignements n'évoluent pas!

Désignés pour être fautifs

Si on s’accorde une pause pour faire le point à cette étape, on voit qu'on a des enseignants très peu cultivés, qui s'expriment mal, qui bâclent les cours et qui ne finissent pas les programmes d'enseignement. Cela nous amène à dire avec force que les échecs scolaires sont dus en premier lieu aux enseignants. Ça, c'est sûr; nous n'en démordons pas et nous continuerons de le dire tout au long de ce document. Si ce sont les enseignants qui transmettent le savoir, eh bien si les élèves ne réagissent pas bien dans les différentes compositions, les premiers à mettre sur le banc des accusés, ce sont les enseignants. Dans des pays qui savent et conçoivent bien la chose dans cette logique, lorsque des écoliers, élèves ou étudiants ont de mauvais résultats, on interpelle les enseignants concernés pour qu'ils s'expliquent. Dans ces pays-là, l'enseignant a alors la responsabilité de s'arranger pour relever le niveau des apprenants qui n’assimilent pas les cours. C'est une responsabilité de l'enseignant de faire en sorte que les apprenants aient un bon niveau. Mais dans un pays comme le Bénin où les enseignants n'ont aucune conscience professionnelle, les enseignants se sentiront offusqués qu'on leur dise qu'ils sont responsables des mauvais résultats de leurs élèves ou étudiants. Ils diront qu'on les accuse injustement, car pour les enseignants béninois, ce sont les élèves et étudiants qui n'apprennent pas leurs leçons. Mais, nous nous disons, c'est trop facile comme excuse.

Une fois, alors que nous étions écolier, nous avons surpris un maître qui pleurait. Pourquoi est-ce qu'il pleurait? Parce que quelques écoliers ont échoué au CEFEB (devenu CEP). Nous, on était trop petits pour comprendre, mais ça nous amusait de voir un maître pleurer en tentant de dissimuler ses larmes. Ce n'est que beaucoup plus tard que nous avons compris la douleur de ce maître. Aujourd'hui les écoliers, élèves, étudiants ont de mauvais résultats et échouent aux examens et ça ne dit rien à leurs enseignants.

Un jour nous étions dans un bar et il y avait des enseignants assis à une table non éloignée qui se moquaient de leurs élèves en riant à gorge déployée de leurs mauvais résultats. Ça nous a choqué de voir qu'ils sont venus s'asseoir dans un lieu public parler comme ça, sans gêne, de leurs élèves. Nous ne disons pas que les élèves sont sans reproche, mais nous nous attendons à une meilleure tenue de la part de tous les enseignants, à un gain de conscience qui va les amener à se remettre eux-mêmes en cause pour se demander si eux-aussi sont si tant sans reproche.

Il semble malheureusement que des enseignants sont contents que leurs élèves, leurs étudiants échouent. En disant cela nous nous rappelons le cas d'un professeur de comptabilité à l'université qui faisait le cours sans fiche et c'était un sujet de conversation pour les étudiants que cela impressionnait. Franchement, ça ne nous impressionnait pas nous autres car ce n'est pas avec ça qu'un professeur va nous impressionner mais nos autres camarades d’amphi étaient visiblement très impressionnés. Bon, il est certain que parmi les moutons, il y en a qui sont plus moutons. Mais ce qui est vraiment terrible avec ce monsieur, c'est qu'il disait que si c'est lui qui donne un devoir, aucun étudiant ne peut avoir plus de quatorze (14) sur vingt (20). Et c'est une chose que nous n'arrivons pas à comprendre. Pourquoi un enseignant composerait un devoir de façon à ce qu'aucun étudiant ne puisse avoir plus qu'une certaine note? Nous pensons que c'est le genre de professeurs méchants qui aiment voir les gens échouer. De deux choses l'une: soit il fait exprès de ne pas donner tout le savoir pour après donner en devoir ce qu'il n'a pas enseigné dans son cours, soit en réalité il n'est pas si compétent et c'est aussi une manière à lui de se donner de l'importance; et on sait que le Béninois aime ça. Sinon, nous nous demandons, depuis ce temps jusqu'à ce jour, quel sale plaisir un enseignant peut retirer de l'échec de ses étudiants. Vraiment, quelle espèce de satisfaction un enseignant peut trouver dans les mauvais résultats de ses étudiants?

Nous avons été il y a quelques années, sollicité par des candidats au Bac 'D' pour les aider en mathématiques. N’ayant jamais été un partisan de la résolution de quantité d’exercices, nous avons utilisé notre méthode qui consiste à d’abord bien comprendre les notions de cours avant de traiter quelques deux ou trois exercices. Alors, un jour, un de ces candidats que nous encadrions nous a dit que si leur professeur de maths leur expliquait les maths tel que nous le faisions qu’il serait déjà fort en maths. Et ce même candidat nous a aussi dit un autre jour qu’il a dit à leur professeur que c'est sa faute s'ils n'ont pas de bonnes notes en maths, mais le professeur a mal pris la chose. De fait, nous avons eu à constater qu'il y a des enseignants (surtout les professeurs de maths) qui font tout pour montrer que leur matière n'est pas une matière facile et que n'importe qui ne réussit pas dans cette matière. Alors la question c’est: est-ce que les enseignants veulent vraiment voir leurs élèves réussir? On n’en a pas le sentiment. En creusant davantage la question, on a même l’impression que des enseignants sont en rivalité avec leurs élèves et étudiants pour toutes sortes de déraisons, eh oui. Enseignants et élèves ont par exemple des visées sur les mêmes filles, et on est jaloux parce que l’élève ou l’étudiant a une belle moto neuve et s’habille bien. C’est enfantin, c’est pas possible! Mais la chose est sérieuse: si vous tombez amoureux de la même fille que votre professeur, vous êtes foutu. Personne ne peut vous sauver. Nous nous demandons si Jésus lui-même serait capable de vous sauver.

Mis à part les écoliers, élèves et étudiants, ceux sur qui les enseignants rejettent le tort des échecs, ce sont les parents d'élèves. Ce sont les gens désignés par les enseignants pour être les fautifs. Eux les enseignants, ils ne sont fautifs de rien du tout. Comment peut-on penser qu'ils sont fautifs? Non, les fautifs sont ailleurs. Pour les enseignants Béninois, ceux qui sont les fautifs, ce sont aussi les outils de nouvelles technologies (notamment les Smartphones, les tablettes) qui font que les apprenants n'apprennent pas. Mais cette accusation est due au fait que les enseignants manquent d'intelligence et ne réalisent pas qu'on peut faire de ces appareils de nouveaux outils de savoir. Question: Comment se fait-il que des objets qui peuvent permettre de recevoir des informations et de communiquer soient des outils qui détournent les élèves de leur étude? Réponse: parce qu'on n'a pas su mettre le savoir à l'endroit où vont aujourd'hui les élèves et étudiants. Allez voir l'expérience d'un enseignant de la Malaisie, ou de je ne sais plus quel pays d'Asie, qui a trouvé comment enseigner les mathématiques à ses élèves par le biais justement de ces outils de nouvelles technologies. C'est par un manque d'intelligence que les enseignants sont incapables de réfléchir à la manière d’exploiter ces appareils dans l'enseignement. Dans la vie, bien souvent on arrive à trouver un côté positif et bénéfique à ce qui présente à première vue un caractère nuisible. Mais pour cela il faut réfléchir. Nous avons en vain envoyé des courriers pour rencontrer des chefs d'école et de centre de formation afin d'apporter une petite contribution dans ce sens. Mais au Bénin, il faut encore avoir des relations pour pouvoir proposer aux gens des idées qui peuvent leur être bénéfiques. Nous avons résolu dès lors de garder nos idées pour nous-mêmes.

Rythme d’enfer

À l’observer, on dirait que le nouveau programme cherche à brûler les étapes. Et dans tous les domaines on observe la même chose dans la société béninoise. Or c'est dangereux de sauter les étapes. Sauter les étapes est en soi une déviance. On croit que c'est en inculquant aux enfants les notions qui les dépassent qu'on fera d'eux des gens doués mais c'est faux. Ça, c'est plutôt les abrutir.

Dans des écoles privées, des écoliers sont surchargés et subissent un rythme qui est de la torture. On demande tout le temps à des enfants du primaire de faire des recherches et des recherches et des recherches, à n’en plus finir. Et on leur demande d'être à l'école à sept (07) heures le matin et à quatorze (14) heures le soir pour finir à dix-huit (18) heures. Même à l'université, on ne demande pas aux plus grands de venir au cours à 07 heures; en tout cas, au cours de notre bref passage à l'université, il n'y avait pas de cours de 07 heures. Quand on demande à des enfants de venir au cours à 07 heures, à quelle heure est-ce qu'on leur demande ainsi de se réveiller, tous les jours?

Aujourd'hui les élèves sont appelés à aller à l'école à tout moment: les mercredis après-midi, les samedis ainsi que les dimanches. Pendant les congés où ils doivent se reposer, on ose encore demander aux élèves de venir à l'école. Aujourd’hui l’école béninoise veut imposer aux apprenants un rythme d’enfer. Mais vraiment, quelle conscience ont les enseignants? Ces anomalies doivent cesser. Un des effets pervers c’est qu’on ne respecte plus la durée normale des congés qui sont grignotés, réduits à loisir. Il y a des écoles où on refuse même carrément de laisser les élèves aller en congés. Est-ce que les gens pensent que les congés n’ont aucune utilité? On accule les élèves, et quels sont les résultats? Les taux de succès sont là pour montrer que tout ça n'apporte rien de positif. Dans la vie lorsqu'on fait une chose qui ne donne pas de bons résultats, on doit comprendre que cette chose n'est pas normale. En tout cas, nous autres, c'est comme ça dans notre conception.

Dans le système éducatif béninois actuel, on soumet le cerveau des enfants à des activités trop intenses; le plus grave étant qu’on ne les laisse pas se reposer comme il se doit et avoir du temps de loisirs. Ce qui se passe c'est que lorsque le cerveau est trop sollicité, surtout dès le bas-âge, il ne tarde pas à s'essouffler et à céder. C'est un peu comme si on tire trop sur un élastique; même s'il ne se rompt pas, il devient lâche. Et là ce n'est plus le même élastique. Nous ne sommes ni prophète ni devin mais nous allons dire la chose suivante: dans les dix (10) prochaines années, si on ne corrige pas le système éducatif, tous les enfants qui sont aujourd'hui au primaire seront intellectuellement épuisés. Allez écrire ça où vous voulez. D'ailleurs, on le voit déjà aujourd'hui: les élèves qui étaient au cours primaire il y a cinq (05) ans, dont on disait qu'ils sont bons, sont aujourd'hui intellectuellement en nette baisse de forme. Et si on n’y prend garde, dans dix à quinze ans (au maximum), on risque d'avoir une jeunesse ni plus ni moins moribonde et cadavérique. Nous ne savons pas ce que font les services de statistiques au Bénin; il faut qu’ils mènent de vraies études pour étudier ce qui se profile à l'horizon. Ça permettra de prévoir des choses à venir. L'Homme sage est celui qui n'attend pas qu’une chose se passe avant de le savoir; l'Homme sage est celui qui voit les choses de loin, avant qu’elles n’apparaissent. Ce disant, nous n'avons pas la prétention de dire que nous possédons la Sagesse; non, mais nous disons seulement ce que l'Homme sage est. Et si nous ne sommes pas encore nous-mêmes des sages, nous aspirons ardemment à l’être. Si les gens ne sont pas inconscients, ils doivent savoir qu’on ne peut pas abuser du cerveau des enfants sans conséquences fâcheuses.

Il faut que les enseignants et les responsables d’établissement d’enseignement comprennent que les écoliers, élèves et étudiants (et même les employés) ont besoin de repos. Il faut qu’on cesse immédiatement d'utiliser les congés pour de soi-disant cours de rattrapage. Nous avons souvenance, un souvenir vivace, qu’aux bons temps du Collège de l'Union (des ASPCB: Anciens Séminaristes et Petits Clercs du Bénin) dont la devise était "Age quod agis"; au moment donc où tout allait bien et avant que l'horrible égo des hommes ne vienne tout gâcher, le Directeur Simon André disait aux professeurs qu'il faut respecter le temps de repos des élèves et il ne tolérait de cours ni les mercredis après-midi, ni les week-ends, encore moins pendant les congés. Nous nous en voudrions de ne pas profiter de l'occasion de ce document pour saluer la mémoire de feu Simon André, illustre directeur du Collège de l'Union. Nous le disons, que cela plaise ou non à ses détracteurs et ennemis; en tout cas nous parlons de sa direction du collège et non d'autre chose.

Nous pensons à juste titre que nous aussi nous devons montrer notre désaccord à tout ce qui constitue une entrave à l'épanouissement de la personne humaine, notamment des enfants et de la jeunesse.

Nous ne pouvons pas aussi passer sous silence le fait d’imposer aux écoliers ou élèves de venir à des cours de renforcement et à des séances de TD (Travaux Dirigés) qui sont payants et obligatoires. Vous voyez le vice? Lorsqu’on demande des explications au sujet de tels comportements, les mis en cause disent que c’est pour que les enfants réussissent; ce qui évidemment est un faux argument. D’abord, on voit ce que sont les résultats aux examens, on en a déjà parlé. Ensuite, on oublie que, même si nous n'avons pas fait de longues études, nous aussi avons été à l’école. Nous avons fréquenté l'école de base Camp Guézo au temps des directeurs Mohamed Jacquet et feu Constantin Adjagboni, et nous avons été au Collège de l’Union. Jamais nous n'avons été forcés à des cours de renforcement ou à des séances de TD payants et obligatoires; jamais nous n'avons vu les anomalies que nous voyons dans l’enseignement aujourd’hui. Si on veut vraiment être sérieux et sincères avec nous-mêmes, le simple fait pour des enseignants de parler de cours de renforcement est un aveu de ce qu'on ne fait pas son travail comme il le faut. Si on est un enseignant conscient qui fait son travail comme ça se doit, d’où vient l’idée de faire des cours de renforcement forcés et payants?

On nous a parlé d’un professeur qui dit à ses élèves que seuls ceux qui viennent à ses séances de TD réussiront à ses interrogations et devoirs. C’est du chantage et c’est vicieux. De deux choses l'une: soit l'enseignant donne tout le savoir pendant les heures de cours, soit il fait de la rétention de savoir qu'il réserve pour les cours de renforcement et les TD. Comme ça, ceux qui ne viennent pas aux cours de renforcement et aux TD n’ont pas l’autre partie du savoir. Et pour justifier tout cela, les enseignants ont mis au point la fameuse rhétorique qui consiste à dire qu'on ne reçoit que 40% du savoir au cours et que le reste est constitué de recherches, de travaux dirigés, etc. L'esprit humain est fort pour inventer toute sorte de justifications. Nous autres qui nous intéressons à la psychologie humaine et même à la parapsychologie empirique, nous savons que l'esprit humain utilise de nombreux astuces et artifices pour justifier ses vices et se dédouaner de ses péchés. Sinon, si on veut être honnête avec soi-même, qu'est-ce qui fait que c'est 40% du savoir qu'on donne au cours, hein? Si, nous sommes enseignant, qu'est-ce qui nous empêche de donner 100% du savoir? Garder une partie du savoir, c'est de la tricherie. Oui; les enseignants béninois sont des tricheurs. Et cette tricherie tend à se généraliser à toute la société. C'est ainsi que par exemple, vous allez acheter du miel et après, vous vous rendez compte que c'est 40% de ce qu'on vous a vendu qui est du miel; les 60% restants sont constitués d'eau, de sucre et de n'importe quoi d'autre qu'on a ajoutés. Nous répétons que c'est de la tricherie.

Les enseignants béninois (de l'enseignement académique) croient être les seuls enseignants? Non, ils ne sont pas les seuls enseignants; il y a d'autres types d'enseignants que sont les enseignants spirituels. Et ceux qui ont reçu des enseignements spirituels savent que le guru (le maître) ne garde rien égoïstement pour lui. Dans les murs de l’école spirituelle, le maître donne 100% du savoir, et si ensuite le chela veut en plus faire des recherches, libre à lui. Mais l'attitude qui consiste à dire qu'il faut donner seulement 40% du savoir qui doit être complété par des recherches et des cours de renforcement est de la perversion.

Notre avis reste et demeure le même: les enseignants sont les premiers responsables de l’échec des écoliers, élèves et étudiants.

Dans toute nation, dans toute civilisation, les générations anciennes doivent passer le témoin aux générations nouvelles. On est comme dans une course de relai; et dans une course de relai on ne transmet pas le témoin en gardant en main un morceau du témoin. Dans une course de relai aussi ce n’est pas la personne en activité c.-à-d. la personne en train de courir, qui est la personne la plus importante. Dans une course de relai, c’est la personne à qui on va remettre le témoin pour continuer la course qui devient la personne la plus importante.

Commerce et arnaque

Il est fait un commerce odieux dans le secteur de l'enseignement, un commerce avec force obligatoire qui montre que les enseignants d'aujourd'hui sont des marchands sans cœur et sans scrupule. Tenez, après avoir payé la contribution, tout au long de l'année, les élèves et les parents d'élèves n'ont pas la paix. Un jour votre enfant rentre de l'école pour vous dire que le maître a dit d'amener mille (1.000) francs pour faire des photocopies. (Depuis quand à l'école primaire, les cours sont polycopiés?) Un autre jour, votre enfant rentre de l'école pour vous dire que le maître a dit d'amener un cahier de dessin? (Mais pourquoi, ce n'était pas inclus dans la liste des fournitures?) Une autre fois, votre enfant rentre de l'école pour vous dire qu'on a dit d'amener de l'argent avant de prendre le bulletin. Et ça continue comme ça. On invente toutes sortes de choses pour escroquer les élèves et les parents d'élèves; c'est scandaleux.

Les manuels scolaires qui ne doivent pas être vendus sont précisément vendus. Et quand arrivent les vacances on demande aux élèves de donner de l'argent pour organiser une fête à l'école; laquelle fête n'a plus lieu mais on ne retourne pas leur argent aux élèves. Nous, nous avons été à des fêtes d’école sans donner un seul copeck. Avec ces faits, il apparaît de façon évidente que les enseignants et chefs d'établissement sont cupides; ils font du commerce sur fond d'enseignement tout comme d'autres pervers corrompus font du commerce sur fond de religion. Il est franchement désolant de voir que les enseignants sont plus en quête d’argent qu’à donner une formation de qualité aux apprenants.

Si les autorités des écoles n’ont pas la capacité d'organiser une fête avec leurs propres ressources, mais elles n'ont qu'à laisser tomber; ce n'est pas forcé. C’est l’enseignement qui est obligatoire, ce n’est pas la fête qui est obligatoire.

Châtiment par amour ou sévices corporels?

Il y a des sévices corporels exagérés qui ont cours dans les écoles et nous fustigeons cela. Néanmoins nous devons nous prononcer pour dire que nous ne sommes pas contre les punitions. Nous ne sommes pas de l’avis de ceux qui pensent qu’il ne faut pas corriger les enfants indisciplinés, incorrects et irrespectueux. Toutefois nous devons faire une différence entre les châtiments punitifs et les sévices corporels. Il est dit «Qui aime bien, châtie bien.» et cela est vrai. Ceux qui refusent de châtier n’aiment pas réellement. Le châtiment est nécessaire mais comme le dit l’adage il doit être fait avec amour dans l’intention d’amener l’enfant à abandonner les mauvais comportements pour adopter les bonnes conduites mais pas dans l’intention de faire du mal pour faire du mal. Il faut comprendre cela.

Les enseignants qui sont animés de méchanceté, qui infligent des sévices corporels et qui terrorisent les écoliers, élèves et étudiants n’ont vraiment pas leur place dans les écoles, collèges et universités. Ce genre d’enseignants est responsable de la déscolarisation de beaucoup de personnes dans notre pays. Si l’institut de statistiques réalisait un travail dans ce sens, il aurait à sa disposition le taux de déscolarisés dû aux sévices corporels. Nous avons personnellement un cousin qui a abandonné les classes parce que le directeur de son école le rouait sauvagement de coups pour un rien. Dans ce même registre de sévices corporels, nous avons connaissance du cas d’un enseignant qui aime pincer l’oreille de ses écoliers tout en leur enfonçant son ongle dans la chair de l’oreille jusqu’à écoulement sanguin. Ce sauvage sanguinaire n’est jamais "rassasié" tant qu’il ne voit pas les écoliers saigner.

Nous considérons que pincer l’oreille jusqu’à saignement ainsi que tout autre type de mauvais traitements similaires faits aux écoliers, élèves et étudiants dans les écoles publiques comme privées constituent des crimes. En tant que tel, tous les enseignants coupables de ces traitements sont des criminels. Et les criminels de l’enseignement doivent être traqués et sévèrement punis. Les autres criminels sont pourchassés, n'est-ce pas? Alors, il faut aussi faire la chasse aux enseignants-criminels.

Nous espérons de toute instance de pouvoir des actes dans le sens de l’éradication des maltraitances dans les écoles. À une certaine occasion où nous avons formulé une plainte contre une école à cause de conduites déviantes allant à l'encontre des droits des enfants, nous avons envoyé une copie de la plainte à l'organisation UNICEF-Bénin pour solliciter son intervention afin de rappeler à l'ordre les responsables de cette école. Mais, l'UNICEF-Bénin est bien restée muette et indifférente à ce cas de violation des droits de l'enfant; ce qui nous amène évidemment à nous poser des questions sur le rôle réel de cette organisation dans notre pays. Peut-être ne se sent-elle pas concernée lorsque c’est une personne insignifiante qui la sollicite.

Nous imaginons que beaucoup d’enseignants ne seront pas contents de ces choses que nous dénonçons mais nous n’en avons cure. C’est peut-être difficile; mais nous devons apprendre à accepter la vérité afin que la vérité puisse nous guérir. Maintenant si malgré tout il y en a qui font le choix de nous détester, c'est tant mieux!

♪You can hate me now♩, but I won't stop now♪♫. ♩'Cause I can't stop now. ♫You can hate me now; ♪you can hate me nooooow♬.

Orientation professionnelle

La question de l’orientation professionnelle est une question dans laquelle nous nous sentons à l’aise, pour l’avoir déjà une fois étudiée. L’orientation dans les filières d’étude et dans les métiers doit commencer dans les écoles primaires, ou au plus tard au premier cycle de collège ou de lycée. L’orientation professionnelle ne s’arrête pas; elle continue tout le temps de la vie. Un enseignant qui avait pris la décision de changer de métier pour faire autre chose avait certainement besoin d’orientation professionnelle pour être bien orienté. Un retraité qui ne voulait pas rester bras croisés à ne rien faire et qui avait envie de s’engager dans une autre activité professionnelle aurait bénéficié d’un service d’orientation professionnelle.

Les séances d’orientation, de style "conférence magistrale" d’à peine deux (02) heures d’horloge qu’on donne seulement aux nouveaux bacheliers est une plaisanterie. Bon, d’accord, soyons sincères; c’est mieux que rien. Mais on ne peut pas bien faire les choses dans la vie en se reposant tout le temps sur du "c’est mieux que rien".

Là au moment où nous sommes en train de mettre ce document en forme pour le publier, un ami nous appelle pour nous informer qu’on a procédé à un classement des étudiants dans les facultés d’après leurs notes au Bac, et ça nous fait soupirer de tristesse. Il n’est pas avisé, à notre sens, d’imposer un métier aux gens. Il est important que les gens choisissent eux-mêmes le métier qu’ils aiment. Cette question a été abordée dans notre précédent article sur l'exercice du métier.

Il faut que ceux qui orientent les apprenants revoient leur manière de procéder. Nous leur demanderons de faire attention aux clichés, de faire attention aux préjugés, de faire attention aux schémas figés. Si nous vous disions qu’avec un Bac 'A' une certaine personne a fait la médecine (pas au Bénin évidemment), vous diriez que c’est impossible. Et nous vous répondrions que c’est parce que vous êtes pris dans le piège des clichés et préjugés. Par exemple, le raisonnement qui consiste à dire qu’un élève du premier cycle qui est moyen en science et en littérature est destiné à la série 'D', est un raisonnement que nous avons toujours trouvé biaisé.

Bon, nous sommes personnellement titulaire d’un Bac 'C' et nous allons affirmer une chose qui va peut-être étonner beaucoup de personnes: le Bac 'C' est le Bac le plus facile de l’enseignement général. Nous ne parlons pas de l’enseignement technique, nous parlons de l’enseignement général. Il suffit de concentrer le maximum de ses efforts dans deux matières: les mathématiques et la physique-chimie et le tour est joué. Il n’y a pas mieux ailleurs. Mais comme les gens ont une terrible peur, injustifiée par surcroît, des maths, alors on se dit que la 'C' est trop difficile et on préfère faire la 'D'. Pourtant le Bac 'D' est le Bac le plus difficile de l'enseignement général. Nous, personnellement, nous respectons les titulaires du Bac 'D'; c’est un Bac compliqué. Or au Bénin, c’est là qu’on envoie massivement les gens, c.-à-d. à l’abattoir. En effet, on en voit les résultats aux examens. Alors, nous nous pensons qu’il faut envoyer en série 'C' les élèves qui manifestent à travers leurs notes du premier cycle une petite aptitude pour les sciences et les obliger; non, "obliger" n’est pas le terme adéquat, les inciter à s’améliorer en mathématiques et en physique-chimie, avec la complicité positive des enseignants qui savent donner aux élèves le goût des maths. Comme ça nous pensons qu’on va arrêter la saignée au niveau du Bac 'D'.

L’autre fausse vérité que nous entendons souvent c’est que ce sont les nuls en littérature qui font la 'C', et donc que ceux qui font la 'C' n’ont pas besoin d’être fort en français. Quelle conception erronée! Alors là il faut vraiment dire que c’est très faux. On a besoin de maîtriser un peu la langue parlée pour faire les sciences. Ici, au Bénin, c’est le français, au Ghana, c’est l’anglais, etc. Permettez-nous de vous dire que quand nous étions en terminale 'C', on traitait les mêmes épreuves de français que ceux de la 'A' et, sans vouloir les offenser, les meilleures copies n’étaient pas forcément les copies des élèves de la 'A'. Il est d’ailleurs arrivé que le professeur de français de la 'A' est venu chercher la copie d’un de nos camarades pour le lire en exemple aux élèves de la 'A'. Comme il faut reconnaître leur mérite à ceux qui ont du mérite, alors il n'est pas mauvais de citer des gens comme Mafoya Anignikin ou Gilles Yabi qui, bien que faisant la 'C', avaient indéniablement l’une des plus belles plumes du Collège de l’Union.

Si les gens étaient attentifs, ils auraient constaté que les grands scientifiques n’étaient pas moins des hommes de lettres. Et c’est pour cela que les noms comme Pythagore, Thalès, Blaise Pascal, Leibniz, Galilée, Archimède et autres sont aussi bien étudiés en science (mathématiques, physique ou biologie) qu'en littérature (français ou philosophie). Il faut là aussi donc arrêter d'envoyer les gens systématiquement en série scientifique sous prétexte qu'ils sont nuls en lettres; vous comprenez? Les hommes de science sont ceux-là qui sont aussi bons en lettres. Nous profitons d'ailleurs pour vous dire que les meilleurs dans tous les domaines sont ceux qui ont une connaissance minimale des maths. Si vous voulez, pour être plus précis; de deux juristes, l'un qui maîtrise les maths et l'autre qui est nul en maths, celui qui maîtrise les maths est assurément plus efficace que l'autre. Et nous répétons, c'est comme ça dans tous les domaines; nous sommes désolé. Pourquoi c'est comme ça? Parce que le monde et la vie même reposent sur les nombres. Avant, dans les temps très anciens, on ne pouvait même pas concevoir un savant qui ne connaît pas les maths. Avant, dans l’antiquité, au fronton des lieux de savoir, on lisait des phrases du genre "Nul n'entre ici s'il n'est géomètre."; et c'était comme ça. Mais aujourd'hui des enseignants ont réussi à donner aux élèves et étudiants une grosse peur des mathématiques.

Pistes de solutions

Les échecs en milieu scolaire ne sont qu'à l'image des autres échecs qu'on note au Bénin. Lorsqu'on fait les choses gauchement, sans conscience et de manière irréfléchie, on n'a pas le droit de s'attendre à du succès. Cependant, lorsqu’on connaît les causes d’un échec, on est mieux averti pour trouver les solutions à cet échec. On s’est dans ce document plus appesanti sur les promoteurs, les chefs d’établissement et sur le corps des enseignants car ils sont des acteurs-clés qui se sont chargés de mettre en application le système éducatif. Et on a pu noter en leur sein des problèmes de manque de culture intellectuelle, de fautes de langue, de mauvaise orientation des élèves et étudiants, de gestion de temps, etc. Mais il est certain qu’il y a d’autres problèmes dont on a fait fi que sont le manque d'électricité, le déficit de l'accompagnement de l'État, l'inadaptation de la politique d'éducation et d'enseignement.

Pour solutionner les problèmes de l’enseignement au Bénin, il nous semble impératif qu'on se lance dans la formation d'un nouveau type d'enseignants et de formateurs avec une meilleure conception de l'enseignement et de la formation où ce n'est pas la discipline enseignée qui est l'objet de l'enseignement mais l'Homme qui est l'objet de l'enseignement et de la formation. Dans la fabrication d'un produit, la matière première est importante mais c'est le produit fini qui nous intéresse. Ici, la discipline enseignée n'est même pas; à proprement parler, la matière première. La matière première c’est l'Homme à un instant donné 't0' et le produit fini est encore l'Homme à un autre instant donné 't1'. Et en parlant d'Homme, vous aurez l'obligeance de remarquer que l'Homme, c'est aussi bien l'enseignant que l'élève ou l’étudiant.

L’éducation d’une nation n’est pas une chose avec laquelle il faut s’amuser. Il ne s’agit pas seulement de détenir un diplôme. L’enseignement, le vrai, dépasse le cadre d’un diplôme académique; il faut une aptitude "morale", pour ainsi dire. D’ailleurs d’une façon générale, on ne mesure pas un Homme à son diplôme. Comme l’a dit (le personnage de) Malcom Wallace dans Braveheart, «C'est l'esprit, la vraie mesure de l'Homme.». On a besoin de mesurer les gens à leur esprit. Avec quel esprit les gens exercent-ils tel ou tel métier? L'enseignement est un métier (comme la médecine), qui plus que d’autres, exige un sens aigu du don de soi.

À une époque un peu lointaine, il est arrivé une fois à un enseignant de voir l’un de ses élèves avoir un malaise pendant son cours. Avant que ses parents n'en soient avertis, il a sorti de l'argent de sa propre poche pour lui acheter un médicament. On regrette que ce genre d’enseignants soit en voie de complète disparition.

Il est nécessaire, indispensable en ces temps qu'on enseigne bien à tous les enseignants de tous les niveaux, des notions de psychologie et là dedans des notions d'épanouissement. Il est indispensable qu’on enseigne aux enseignants les droits des enfants. Il est indispensable qu'on enseigne aux enseignants des notions élémentaires du fonctionnement du cerveau humain. Il est indispensable qu'on enseigne aux enseignants l’utilité de l'équilibre entre l'effort intellectuel, le sport, les activités culturelles. Il faut aussi enseigner aux enseignants l'astrologie, les signes du zodiaque avec leurs caractéristiques. Un enfant gémeaux n'est pas un enfant scorpion et il arrive que ce que vous expliquez d'une manière donnée à un scorpion pour qu'il le comprenne, vous devez l'expliquer d'une autre manière au gémeaux avant qu'il arrive à le comprendre. Cela, les enseignants dans les temps anciens le savaient mais les enseignants d’aujourd’hui ne savent pas ces choses.

Comme nous l’avons déjà dit, l’éducation d’une nation n’est pas une chose avec laquelle il faut s’amuser; c’est une chose délicate. Nous pensons qu’il y a une libéralisation "trop libérale", et donc par conséquent une libéralisation vicieusement permissive, du secteur de l’enseignement. Nous n'allons dire le nom de personne, ni donner le nom d’aucune école concernée mais nous, nous savons que des militaires ont créé des écoles, des pasteurs ont créé des écoles, des tontiniers ont créé des écoles, des couturières ont créé des écoles, etc. S'il était question d'une école de couture, on comprendrait. Mais quand on nous avance un argument disant que c'est une couturière qui aime les enfants et c’est pour cela qu'elle peut créer une école, on se dit qu'il y a un problème. Si tant est qu'une couturière aime les enfants, elle peut ouvrir une crèche, une garderie où des parents pourront aller laisser leurs enfants et revenir après les chercher. Mais de là à créer une école pour donner un enseignement scolaire, il nous semble qu'il y a une certaine déviance qu'on ne peut voir et se taire. Ce sont là des réalités de notre pays et on se demande si ceux qui nous dirigent en sont conscients. Savez-vous comment on appelle ceux qui dirigent mais qui n'ont aucune conscience de ce qui se passe dans leur pays?

De nos jours, tout le monde crée une école au Bénin, enfin presque; il ne reste que mes cousins, vendeurs de moutons, créent aussi une école (Rires). Et au nombre des écoles créées, nous notons des écoles sans clôture, ce qui signifie pas de sécurité pour les apprenants ni même pour les enseignants également. Beaucoup d’écoles n’ont pas accès à un terrain de sport, nombreuses aussi sont les écoles qui n’ont pas de bibliothèque. Certaines écoles sont en chantier et inachevées depuis des lustres mais les cours s’y déroulent quand-même, etc. Il faut que les services des ministères en charge de l’enseignement contrôlent tout ça. Lorsqu’il y a du travail à faire sur le terrain, ce n’est pas dans les bureaux climatisés qu’il faut rester.

Compte tenu du fait que nous avons déjà évoqué le fait qu’au Bénin, beaucoup de gens vont plusieurs fois aux examens avant de réussir, nous demandons respectueusement l’abrogation pure et simple de la loi qui stipule le renvoi d’un élève pour cause de reprise répétée de la même classe. Cela mettra aussi fin au trafic relatif au transfert d’un collège à un autre.

Nous ignorons la raison d’une certaine chose: le baccalauréat est le premier diplôme universitaire; mais pourquoi fait-il exception à la règle des autres diplômes universitaires qui se passent pas sessions? Il serait d’une logique évidente que le baccalauréat soit à plusieurs sessions (et disant cela nous ne parlons pas de la session des malades). Si notre remarque paraît pertinente, alors nous plaidons pour que le Bac soit à deux sessions au moins afin que les candidats puissent reprendre les matières dans lesquelles ils n’ont pas eu la moyenne.

Concernant l’orientation, nous pensons qu’il faut créer une agence d’orientation professionnelle ou en confier les attributions à l’ANPE (Agence Nationale Pour l’Emploi). Une agence privée sérieuse pourrait tout aussi bien être créée.

Une structure organisationnelle, un système est comme une maison qui peut être simplement endommagée ou en ruine. Quand la maison est simplement endommagée, on peut certes la réfectionner mais quand elle est en ruine il faut la démolir pour la reconstruire. De même à propos du système, la solution aujourd'hui ce n'est pas les réformes. On réforme un système lorsque ce système est seulement un peu dégradé et se porte encore un peu bien. Mais lorsqu'un système est dans un état sévère de dégradation, la solution n'est pas de réformer mais de refonder; il s'agit de refondation. Réformer, c'est comme arranger le toit d'une maison et passer un coup de peinture sur les murs pour lui donner un aspect reluisant. Mais si la maison ne tient plus debout et qu'elle est sur le point de tomber, il faut la démolir et rebâtir; c'est ça la refondation qu'il faut faire pour le système éducatif ainsi que pour d’autres choses. Aujourd'hui, nous, nous pensons que l'heure n'est pas aux réformes; l'heure est à la refondation, et l'autre l'a dit. Mais le Béninois est tellement rempli de haine qu'il ne se donne pas la peine de prêter attention aux propos de ceux-là qu'il hait. Nous prions tout le monde de mettre sa haine de côté pour pouvoir mesurer la pertinence de ce qu’on dit.

Aux parents d’élèves, nous demanderons d’accepter d’envoyer leurs enfants dans d’autres types de formation. Ce n’est pas nécessairement à l’école académique que tout le monde ira pour réussir dans la vie. On dit qu’il n’y a pas de sot métier mais on dirait qu’au Bénin on croit au fond de nous-mêmes qu’il y a de sot métier. Nous, nous connaissons des carreleurs propriétaires de leur propre maison que même des titulaires de doctorats n’ont pas encore. Nous connaissons un coiffeur d’une vingtaine d’années qui peut nous nourrir, nous-mêmes auteur de ce document. Il faut cesser de croire que c’est l’école qui est la voie de la réussite sociale pour tout le monde.

Conclusion

Il y a actuellement tellement de désordres dans l'école béninoise qu'on aurait du mal à tous les citer mais nous en avons vu un certain nombre assez graves. Et de tout ce qui précède il apparaît de façon indubitable et incontestable que l'école béninoise est une catastrophe.

Nous sommes de nature optimiste mais nous ne pouvons pas nous empêcher de nous demander à quelle calamité on aura affaire à la proclamation des prochains résultats des divers examens. Nous devons conjuguer tous les efforts pour établir un meilleur système éducatif si possible entièrement gratuit pour être accessible à tous.

Nous ne sommes aucune autorité; nous ne sommes qu'un simple citoyen sans aucun pouvoir, si ce n'est le pouvoir des idées et des mots. Mais nous estimons avoir apporté notre contribution dans le but d'une meilleure école béninoise. Que ceux qui sont des dirigeants veuillent bien apporter la contribution qui est la leur. DIEU nous voit tous, ceux qui ne veulent pas rester inactifs devant le mal et ceux qui choisissent de rester inactifs devant le mal.

D’un autre côté, nous demandons à ceux qui ont des livres, d’en offrir aux gens qui en ont besoin pour les aider à avoir accès à des connaissances. Nous-mêmes nous nous sommes déjà inscrit dans cette démarche et nous avons fait un geste dans ce sens en direction de ceux du primaire, du secondaire et du tertiaire. C'était très dérisoire compte tenu de nos moyens très limités. Si nous étions riches nous en offririons davantage. Les personnes de bonne volonté si rares en ces temps sombres où l'amour du prochain s'est estompé du cœur des hommes, sont vivement sollicitées. Merci à vous si vous en faites partie.

Nous vous remercions pour l’intérêt porté à ce document qui est vraiment très long, bien que nous ayons soustrait quelques parties pour ne pas trop vous fatiguer. Mais sa lecture ne devrait pas vous prendre plus de dix (10) minutes.

Que la Lumière Divine nous éclaire chacun et tous.

United Kingdom of Love vous souhaite l'Amour et le meilleur.

© Copyright United Kingdom of Love - Tous droits réservés.

Aucun commentaire: