2019-06-07

Crise Sociopolitique : Le Visage Hideux de la Béninoiserie


Une société n'est forte que lorsqu'elle met la vérité
sous la grande lumière du soleil.

Émile Zola



Avant-propos

Si, par malhonnêteté ou par lâcheté ou par hypocrisie ou par paresse, on cherche les causes d'un problème là où il ne faut pas, le problème ne peut ni être prévenu ni être guéri/résolu. Nous voulons essayer d'éviter cette maladresse et accomplir par la même occasion ce à quoi nous invite Émile Zola.



Si la haine répond à la haine, la haine ne cessera jamais.

Siddhârta Gautama Bouddha


Il est indispensable de voir un frère en chaque personne…
Ce qui s’appelle "haine" ne doit pas exister en nous.

Vénérable Maître Samaël Aun Weor


Là où il y a de l'amour, c'est là que DIEU est.
Là où il n'y a pas d'amour, DIEU n'est pas là.

Robert Adégbidi




Mot introductif

Le Bénin a vécu en avril 2019 des élections législatives déshonorables, avec un taux de participation de vingt-sept pour cent (27%), qui font injure à l’esprit de la démocratie, qui font injure au peuple tout court.
La tension née de ces élections législatives a failli provoquer une situation de grave conflit social qui aurait été encore plus déshonorable et indigne. Cependant à notre analyse, ces élections ne sont que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La crise sociopolitique au Bénin a des origines lointaines et des racines profondes dans ce que nous appelons la béninoiserie, la vraie nature des rapports sociaux entre Béninois.

Et si délicat que soit le sujet, il faudrait en parler.

Discorde

Suite aux élections législatives et aux incidents y relatifs, notre attention s’est à nouveau portée sur ce que nous avons observé il y a déjà bien longtemps. Il se trouve qu’il y a un élan factuel discordant perceptible (qui existe depuis fort longtemps) entre le nord et le sud dans la conception de la cohabitation fraternelle, dans la conception de l’organisation et de la planification sociale du développement, dans la conception du profit du bien public pour chacun et tous, etc. Le soutien politique à tendance régionaliste à un leader politique n’est qu’une expression politique symptomatique de cette discorde. C’est une discorde qui n’a rien de banal car il ne s’agit pas simplement d’une sorte de rivalité saine qui engendre une émulation entre frères du nord et du sud. C’est plus grave que ça.
Il existe bel et bien des sentiments haineux dans les relations entre Béninois et notamment entre nordistes et sudistes même s’ils sont dissimulés dans la simulation de civilités courtoises de tous les jours et dans les occasionnelles accolades d’une vague sincérité qui n’échappent guère à des yeux sagaces.
Il nous paraît urgent, impératif, et même thérapeutique qu’on cesse de garder le silence sur le côté malsain dans les relations entre Béninois afin de l’éradiquer. On a pu noter une progression du mal de la béninoiserie entre sudistes et sudistes à la base, puis entre sudistes et nordistes, tendant enfin de plus en plus à des relations dégradées entre nordistes et nordistes. Sur la question donc, les gens du nord sont aussi bien interpelés que les gens du sud mais le mal est malheureusement beaucoup plus accentué chez les gens du sud avec des comportements vraiment méprisants, très hostiles qui confinent à de la haine pure. Et il n’en faut pas plus pour provoquer un conflit. D’ailleurs, l’histoire du Dahomey qui nous a été enseignée depuis le cours primaire le révèle assez bien.

Cause

À l’observation des guerres civiles, nous avons noté, en ce qui nous concerne, un processus fondamental: d’un côté, un sentiment d’insécurité réelle ou non dû à la présence de l’autre dans un espace commun d’où naît de l’hostilité; d’un autre côté, la convoitise d’une chose commune développe de l’hostilité, de la haine pour l’autre, qui va être cause d’un conflit ou d’une guerre civile. Dans tous les cas, on y voit l’expression furieuse de l’ego dans une combinaison de différents péchés capitaux et seconds, à un degré élevé.
D’après nos modestes études et recherches sur le genre humain nous avons pu détecter que derrière chaque péché, il y a l’ignorance, la mère monstrueuse de tous les péchés. Particulièrement, derrière chaque convoitise, il y a un complexe et derrière chaque haine, on trouve une peur ou des peurs, si tant est qu’on veut s’amuser à la quantifier par rapport aux objets de la peur.

Plusieurs éléments sociopolitiques amènent à penser que si un conflit interne, une guerre civile devait survenir au Bénin, (que DIEU nous en épargne!); il est fort probable que cela prenne rapidement l'allure d'un conflit nord-sud. Ainsi, ce document examine le sujet sous l’angle des sentiments empoisonnés par la béninoiserie entre sudistes et nordistes, sans que cela soit réducteur; tout au contraire.
Pour l'anecdote, l'élément déclencheur des guerres civiles de type affrontements entre nord et sud vient d’habitude des sudistes. Et en outre, en général, soit le sud capitule soit le sud ne capitule pas et dans ce cas on assiste à une séparation en deux pays. On peut citer: en Amérique la guerre civile dite guerre de sécession, en Asie la guerre de Corée(s), en Afrique la guerre civile congolaise de la fin des années 90, la guerre soudanaise, etc.
Ce phénomène pourrait s’expliquer, sans forcément se justifier, par des circonstances contingentes d’ordre surnaturel et spirituel.

Leçon: Explication et justification

Retenons: Toute explication n’est pas justification.

Maux

Concernant tout phénomène, chaque cas est particulier, et dans la particularité du Bénin on trouve d'autres éléments d’explication qui spécifient le cas béninois: primo, les pratiques occultes néfastes, en quantité, qui ont cours dans tout le pays, et dans ce cas là encore de façon plus accrue dans le sud. Secundo, la politique du "diviser pour régner" que le colon, qui a accosté sur les côtes du sud (faut-il le rappeler?), a utilisé et qui manifestement est restée très imprégnée dans le sud avec l'autre esprit préexistant qu'elle a exacerbé qui est la politique du "empêcher son prochain de réussir et l'éliminer pour prendre la place", politique faisant hautement usage de malice et du primo susmentionné, les pratiques occultes néfastes. Tout cela (au total) constituant la substance même de ce qu'est la "béninoiserie".

Face à la tension qui a prévalu lors de la parodie électorale à laquelle nous avons eu droit, des gens proches du pouvoir, hérauts sceptiques du serment incertain d’un unique mandat présidentiel, ont agité la guerre civile rwandaise comme le spectre que nous devons éloigner de nous. Ils savent de quoi ils parlent!
Allons-y donc nous-aussi chercher à savoir de quoi il s’agit. Pour faire simple et bref; dans le cas rwandais, ce sont les Hutus qui ont trouvé que les Tutsis ont été assez privilégiés et les ont assez dominés et gouvernés, et donc qu'eux les Hutus fatigués de leurs frères Tutsis doivent les éliminer.
Au Bénin, chez qui entend-on des propos similaires? Chez les gens du sud qui disent qu'ils sont fatigués des hommes du nord. Oui, bien-sûr! Ce sont les sudistes qui disent qu'ils sont fatigués de l'ancien président du Bénin et de la gouvernance des hommes du nord, et qu'il faut que ce soit les hommes du sud qui gouvernent maintenant, etc., etc. À telle enseigne que l'ancien premier ministre candidat en a fait les frais bien qu'étant du sud, parce que proposé par un homme du nord. Ou aurait-il été perçu, dans l'esprit des hostiles sudistes, comme un homme du nord? Et ça, ce sont des propos très dangereux que nous avons entendus de la bouche de personnes de qui nous aurions vraiment aimé ne pas entendre ça. Mais le fait est là que ce sont des propos entendus dans la population sudiste, sans distinction de niveau d'éducation morale, sans distinction de niveau d'instruction, sans distinction de niveau intellectuel.
Or de tous temps, même lorsque c'est un homme du nord qui est au pouvoir, ce sont plus les sudistes qui occupent les postes de ministre de gouvernement, de directeur général de société publique, de préfet, de directeur de département ministériel, de président d'institution de la république, de fonctionnaire d'ambassade, de ceci et de cela. Alors, on ne comprend pas. Les sudistes veulent-ils tout pour eux tous seuls?

Elmancio Godson qui a eu à étudier le Béninois a rendu un verdict déplorable un jour en disant que les deux maux qui dérangent le plus les Béninois sont: la jalousie et la convoitise. Nous pensons qu'il aurait tout aussi bien pu ajouter l'hypocrisie et la malice pour cumuler à quatre maux. Et chacun de ces maux peut à lui-seul rendre haineux, méchant. Pour sûr, la méchanceté induite par la haine aujourd'hui notable sur toute l'étendue du territoire mais absolument et nettement plus accentuée dans le sud peut facilement entraîner le Bénin dans la guerre. Prévenons que si ça continue, la béninoiserie va nous entraîner pour de bon dans les affres d’une guerre civile.
Mais, on entend souvent des gens dont nous doutons de la connaissance de la vie nous dire qu'il n'y aura pas de guerre au Bénin car DIEU aime le Bénin. Donc, ces gens-là pensent que c'est parce que DIEU n'aime pas le Rwanda que ce qui est arrivé au Rwanda est arrivé au Rwanda? Ces gens-là pensent que DIEU n'aime pas la Côte d'Ivoire, etc.? Le problème n'est pas l'Amour que DIEU a pour un pays ou pour un autre; le problème, c'est l'amour que les hommes ont ou n’ont pas pour leur pays et pour leurs prochains. Quand Robert Adégbidi dit que c'est là où il y a de l'amour que DIEU est, il faut bien comprendre. Nous savons bien que DIEU, l'Omniprésent, est partout. Mais bien que présent, là où il n'y a pas d'amour entre les hommes, DIEU ne se manifeste pas; et alors c'est tout comme s'il n'est pas là. Alors lorsque vous empêchez DIEU de se manifester par votre absence d'amour, qui est-ce qui va se manifester à la place de DIEU? C'est Satan, désigné par Shaytan/Sheytan par les arabes musulmans et chrétiens. Et quand c'est celui-là qui se manifeste dans votre vie, on sait à quel genre de choses s'attendre. La question maintenant, c’est: est-ce qu’il y a de l’amour (entre les hommes) au Bénin?

Exclusion du nord

La méchanceté nous l'avons dit est, aujourd'hui plus qu'hier, répandue dans tout le Bénin en général. Cependant pour mesurer la gravité de cette méchanceté, il faut, à notre humble avis, se pencher sur les propos de mépris, les actes d'hostilité dans lesquels s'exprime cette méchanceté de la part des gens du sud à l'égard des gens du nord.

Lorsqu'on dit des phrases assassines comme «Depuis 2016 notre pays s'est engagé sur la voie du développement.» ou «Depuis 2016 le Bénin s'est mis sur le chemin des grands chantiers.», insinuant par là qu’avant 2016 il n'y avait rien de cela, on veut nous faire croire qu'il n'y a pas une intention méchante de blesser l'autre et qu'on est innocent dans le climat de tension que cela peut engendrer? Pourquoi cette référence à 2016? Le style des insultes voilées ou non voilées à l'égard des anciens présidents est un style typiquement sudiste.
Alors que la conférence nationale s'est tenue pour vider le contentieux idéologique, politique et social, et ranger dans les tiroirs de la mémoire nationale le passé, avec ce qu'il a d'agréable et de douloureux, on a vu l'ancien président originaire du sud faire, dans un discours, insultes au président Général Mathieu Kérékou, originaire du nord. Et c'est de ce même ancien président originaire du sud qu'est venue l'idée de séparation du pays en deux avec la suggestion de création d'une république dite de l'Atabor (mot formé de la conjonction de Atacora et Borgou, les deux anciennes provinces du septentrion) qui regroupe le nord du Bénin.

Depuis des lustres, le nord du Bénin fait l'objet d'exclusions parce qu'il y a des gens du sud qui refusent de voir le nord se développer. Même lorsque c'est un homme du nord qui est au pouvoir, il y a des gens du sud qui sont dans les rouages du pouvoir, spécialistes émérites en béninoiserie et experts en méchanceté qui font tout pour empêcher et détourner les projets de développement en faveur du nord du Bénin. Ce n’est pas nous qui le disons, ce sont d’anciens ministres et autres personnalités du nord qui l’ont insinué. Tenez, par exemple, l'aéroport de Tourou, dans le septentrion, est là. On ne s’en préoccupe pas mais on veut réaliser un autre aéroport dans le sud. Il y a quelques années, nous avons discuté avec de jeunes footballeurs du nord à Parakou qui nous disaient que les dirigeants originaires du sud à la FBF (Fédération Béninoise de Football) (qu'ils ont clairement indexés) ne veulent pas des footballeurs du nord dans l'équipe nationale. C'est à croire que DIEU n'a pas doté les gens du nord de talent. Le simple fait de penser qu'il n'y pas de joueurs talentueux originaires du nord peut est considéré comme une insulte. Ces jeunes ont espéré, jusqu'à ce qu'ils ont pris de l'âge.
Nous avons une sœur cadette qui a l'habitude de se plaindre qu'il n'y ait pas de salle de spectacle digne du nom dans le septentrion. Si on dit par exemple que Fèmi Kuti, ou Manu Dibango, ou Youssou N'Dour va se produire au Bénin, c'est que c'est à Cotonou et peut-être à Porto-Novo. Faut pas rêver et penser que ce sera à Nikki ou à Kandi ou même à Parakou.

Sur le plan personnel, individuel, de nombreuses personnes du nord ont eu au moins une expérience amère dans le sud du Bénin. Il y a le cas de ce jeune originaire du septentrion qui était en poste dans une ville du sud où il a été l'objet d'une hostilité non dissimulée déstabilisante. Des gens de la localité sont allés jusqu'à demander s'il n'y a pas une personne du sud au niveau de la structure d'État concernée pour occuper le poste qu'il occupe pour qu'on leur envoie un homme du nord chez eux. Le monsieur a alors tout entrepris pour être muté ailleurs. Un autre cas réel, palpable est celui d'une jeune femme qui n'est pas aimée par sa belle-famille parce qu'elle est du nord. La belle-famille reproche à leur fils d’avoir amené une fille du nord dans leur famille; qui manifestement pour eux n'est pas un être humain, quoi. Et tout ça est agrémenté d'envoûtements, hein. Il y a des unions entre nordistes et sudistes mais ce n’est pas pour plaire à certains sudistes. En effet, pour certains sudistes les gens du nord ne sont pas des hommes, ce sont des moutons. Même nous-mêmes en personne avons été une fois déjà traité de mouton, pour le fait d’avoir quelque fibre du nord. Nous avons également entendu, pendant qu’il était encore au pouvoir, des gens traiter l’ancien président de mouton. Voilà, des drames que des gens du nord vivent depuis des années, en silence. Il est temps qu'on brise ce silence pour dire au grand jour ce qui ne va pas qui peut être cause ou circonstance aggravante d'une tension sociale.

Tout cela est si choquant et si révoltant que cela fait dire à certaines personnes du septentrion qu'il faut rendre la pareille; mais c'est là une chose que Bouddha déconseille.
Il y a cinq (05) ans, au cours d’un court séjour à Kalalé (au nord-est), nous avons eu une conversation avec des gens de la localité qui nous disaient que quand eux ils se rendent dans le sud, notamment à Cotonou, qu'ils voient la façon mesquine dont on les traite, qu’ils se demandent si les sudistes pensent être les seuls à pouvoir être méchants envers leurs prochains. Ils disaient que désormais eux-aussi, ils vont faire comme ces méchants sudistes. Et nous leur avons répondu, non, de ne pas faire ça car il n'y aurait plus de différence entre nordistes et sudistes, et on dira alors que tous sont les mêmes. Nous avons besoin de gens qui soient différents des méchantes personnes. Et à cet effet, il serait intéressant d’éviter de copier leurs mauvais comportements. Malheureusement, de mauvais comportements externes ont déjà commencé à s’installer et à s’enraciner dans le septentrion. Parlons-en juste un peu.

Il y a deux décennies, aucun nordiste ne refusait de prendre de l'argent usé par manipulation. C'est dans le sud qu'on voyait ça. Aujourd'hui, quand vous remettez une pièce d'argent lisse aux nordistes, ils disent aussi que «l'argent là n'est pas bon». C’est pareil pour les billets usés, froissés, altérés d'une manière ou d’une autre, même si le numéro d'identification y figure. Un autre mauvais comportement est cette méchanceté qui consiste à systématiquement refuser de se faire de la monnaie entre frères, entre sœurs. On ne sait pas quel fétiche a interdit ça aux gens au Bénin. Si vous avez un billet de cinq mille (5.000) francs CFA et que vous demandez de vous faire de la petite monnaie, on refuse de vous le faire même si on en a. Ce sont des comportements typiquement sudistes qui n'existaient pas avant dans le septentrion mais qu'on y voit aujourd'hui. C’est loin d’être anodin car cet état de choses sape les relations commerciales et sociales. Ainsi donc les gens du nord sont en train de devenir eux-aussi mauvais et méchants par copie des gens du sud. Il est déplorable de voir que la bonté des gens du nord baisse de plus en plus depuis quelques années pour laisser place à la méchanceté. Et il faut vite arrêter ça, sinon il n'y aura plus d'endroit où aller pour fuir cette méchanceté.

Sudistes nordistes

Ces dix (10) dernières années, il y a encore eu une croissance de gens originaires du sud réfugiés dans le nord du Bénin. Aucun démographe ou sociologue sérieux ne peut mettre cela en doute. Il y a de plus en plus de sudistes dans les coins reculés et insoupçonnés du nord du Bénin (Guéné, Gbarana, Madécali, Kalalé, etc.) qui clament qu'ils sont bien là où ils sont et mieux que dans leur terroir. Des sudistes qui se sont assimilés aux gens du nord et qui ne veulent même pas qu'on dise qu'ils sont originaires du sud. Pourquoi? Parce qu'ils sont en train de fuir leurs frères du sud. Et que fuient-ils au juste? La méchanceté de leurs frères sudistes; une méchanceté diabolique, féroce, acide et fratricide.
La méchanceté de l'Homme du sud est si terrible qu'elle a fait fuir et qu'elle continue de faire fuir des gens originaires du sud qui viennent se refugier dans le nord et se définir comme gens du nord. C'est une réalité indéniable et indiscutable ça. Ce qui est sûr, si lors d'un conflit nord-sud (qu'on ne souhaite pas) les sudistes qui ont désormais élu domicile dans le septentrion ne se rangent pas au côté des nordistes pour combattre leurs frères du sud, ils ne prendront certainement pas les armes pour affronter leurs frères du nord.

Le peu de gens originaires du sud qui sont honnêtes reconnaissent, non sans amertume et désolation, qu'ils sont des gens mauvais. Nous nous rappelons encore fraîchement un vieux originaire de Ouidah qui nous a fait un jour cette remarque: «Moi, je suis de Ouidah. Et nous les gens de Ouidah, nous sommes très mauvais.». C'est le genre d'aveu qui, ma foi, vous laisse sans voix. Un autre monsieur retraité originaire de la région dite agonli nous disait il y a deux (2) ans que les fois où il se rend là-bas, quel que soit ce qu'on lui donne à consommer, il refuse toujours. Même si c'est de l'eau simple qu'on lui offre à boire, qu'il refuse. Car c'est des gens très mauvais. C'est grave ça. Une fois, il nous a demandé de l'accompagner pour aller là-bas dans sa ville d'origine. «Jamais!», lui avons-nous répondu. Qu'est-ce que nous on va aller chercher chez des gens haineux, méchants, laids, envoûteurs, et que sais-je? Il est donc parti seul.
On peut énoncer que la méchanceté est aujourd’hui partout répandue dans le Bénin, mais il est indéniable que le sud du pays est la matrice de la béninoiserie, en général, et de la méchanceté, en particulier.

Une dame nous faisait entendre récemment qu'un groupe de jeunes sudistes venus en mission ici dans le nord étaient joyeux et agités comme de petits poux pour avoir trouvé de l'igname, du fromage, des œufs à un prix très abordable auquel ils ne peuvent pas les trouver dans le sud et de s'exclamer alors «Le nord, c'est bien hein; le nord, c'est bien hein!» Le moment vient où ils vont bien se rendre compte, avec grand regret, que le nord est bien, si nous ne faisons pas tous attention. C'est eux qui sont fatigués des hommes du nord et qui veulent d'une république de l'Atabor, non? Ce que les gens du sud qui disent qu'ils sont fatigués des gens du nord ne savent pas, c'est que ce qu'ils délimitent comme le nord ne reflète pas forcément le sentiment d'appartenance des gens. Nous avons des amis de Dassa, par exemple, qui se considèrent comme des gens du nord, hein. Ils ne pensent pas être des sudistes. Nous connaissons aussi des gens de Savalou qui préfèrent se ranger parmi les nordistes que parmi les sudistes. Donc, que les uns et les autres fassent bien leurs calculs!
Quelqu'un a dit qu'on ne connaît la valeur d'une chose que lorsqu'on l'a perdue. Ça, c'est vrai pour les gens ordinaires. Nous, on nous a enseigné à connaître la valeur des choses avant même de les perdre afin que nous sachions agir de manière à éviter de perdre ces choses-là.

Venenum

Un monsieur, Pierre Aké, professeur de latin et de français nous a enseigné à l'époque au collège (de l'Union) cet adage révélateur et assommant: "In cauda venenum.". Et il se plaisait à répéter cela assez souvent, un peu comme une formule de conjuration. Bien-sûr, il nous avait enseigné la chose dans un autre contexte, mais quand nous observons le Bénin (sa carte), nous nous demandons si cela ne correspond pas au Bénin. En effet, lorsque nous observons la carte du Bénin, on peut penser que le haut est la tête et le bas la "queue". Et la queue justement est le sud du Bénin. In cauda venenum donc.
Après que l’ancien président originaire du sud ait goûté au venin, on le voit aujourd’hui à côté de Yayi, non? Kérékou a-t-il jamais contraint ses fils à l’exil? Yayi a-t-il contraint ses fils à l’exil? Quand les gens originaires du sud auront suffisamment goûté à leur propre venin, ils sauront s'ils sont fatigués des hommes du nord ou pas. «Le Bénin est un petit pays, mais difficile à gérer.» disait l’autre, le président Général Mathieu Kérékou. L'illustre roi Béhanzin a lui-même vu ce que sont ses frères du sud. In cauda venenum, pardi! Dangers pour l'humanité! Ceux qui sont 100% du sud étant la pire espèce.

Reconnaissons tout-de-même que tous les gens du sud ne sont pas mauvais, sinon le Bénin serait encore plus invivable pour nous. Tout comme au Rwanda il y a des Hutus aimant les Tutsis, il y a au Bénin des sudistes qui aiment les nordistes. Dans les moments de tragédie sociale, des gens comme ça sont une bénédiction. Heureusement donc pour les Tutsis qu’il y a des Hutus bons, bienveillants; des Hutus humains. Heureusement qu’au Bénin aussi, il y a des sudistes humains qui se démarquent du lot, qui sont bienveillants envers les nordistes. Nous avions, par exemple, un ami du sud qui était quelqu'un de bon et qui n'avait pas cette méchanceté caractéristique de la plupart des gens originaires du sud. Pourtant il était de Ouidah; on en douterait. Son amour du prochain et son amabilité faisaient douter de son origine.
Bon, il est clair que nous faisons usage de l'imparfait parce qu'il n'est plus physiquement avec nous; il s'est désincarné il y a quelques années. Des gens comme ça, il y en a réellement. Seulement, on aurait souhaité qu'ils soient plus nombreux, originaires du sud sans méchanceté.

Ce souhait est malheureusement loin d’être réalisé. Il y a encore des gens du sud qui aiment tellement insulter les gens du nord et se moquer d’eux avec cette tendance à croire qu’ils sont des êtres supérieurs aux nordistes, se prévalant d’être les premiers à avoir connu l’Homme blanc et la civilisation occidentale avant les gens du nord. Ça, c’est un argument que nous avons entendu un jour de la bouche d’un sudiste. C’est quand-même dommage car il n’y a vraiment pas de fierté à avoir laissé le colonisateur nous coloniser; un colonisateur qui a fait tellement plus de mal que de bien à l’Afrique. Le seul parmi les sudistes du Bénin qui a eu le courage de dire non à l’Homme blanc et de le combattre, le roi Béhanzin, a encore été trahi et vendu par les siens.
S’il y a à se croire supérieur, de celui qui est le premier à avoir découvert le poison et celui qui est le premier à avoir découvert l’antidote, qui des deux doit se considérer supérieur à l’autre? Puisque l’Homme blanc est un poison pour l’Homme noir. C’est ce que nous voyons jusqu’à ce jour, hein; nous ne faisons que dire ce que nous constatons et ce n’est certainement pas Steve Biko qui nous démentirait, ni Thomas Sankara ni Patrice Lumumba ni Marcus Garvey, etc. L’Homme blanc s’est fait lui-même poison pour l’Afrique. Et l’Homme noir est son antidote. Voilà pourquoi l’Homme blanc n’aime pas l’Homme noir; le poison n’aime pas l’antidote. Bien évidemment là-aussi nous parlons d’une manière générale. Il nous est arrivé de voir, avec grand étonnement, un homme blanc qui aime réellement l’Afrique et les noirs, si tant que nous nous sommes demandé s’il n’y a pas un truc mystique qui s’est passé dans son chromosome. Le monsieur était lui-même sincèrement dépité devant certaines réalités de l’Afrique… Il n’est pas faux de dire que si l’Homme blanc voulait du bien de l’Afrique, ce n’est pas dans cet état là que l’Afrique serait.

Toutes les situations de méchanceté, de haine vécues par les gens concourent à une rancœur refoulée et accumulée qui se révèle être à la fois très inflammable et explosive. Et il suffit de l'étincelle qu’il faut pour l'embraser. Venons-en donc maintenant et précisément à la parodie d'élections qui a donné occasion à l'étincelle qui a failli tout embraser.

27%

Avant de nous étendre sur la mascarade électorale de 2019, comme chaque fois qu'il en est occasion, nous aimerions signaler que nous n'avons pas voté pour le past-president en 2011 et nous n'avons jamais voté FCBE aux élections législatives ou municipales. Nous n'avons pas non plus voté pour l'actuel président de la république et nous n'avons pas voté pour l'ancien premier ministre candidat. Nous avons voté abstention. Nous disons ceci pour dire que nous ne sommes partisan ni de l'opposition que nous trouvons intimidée et irrésolue ni de la mouvance que nous trouvons déloyale et corrompue. Nous, nous sommes partisan du PEUPLE.

Le régime de la rupture est étonnamment dans une diabolique logique de rupture. Ce sont les premières élections que ce régime organise, avec un taux de participation de combien? Avec un taux de participation de…, de…, attention, le nombre va sortir maintenant…, un taux de…, vingt-sept pour cent (27%). Taux, à en croire certains, retouché, tripatouillé, et même tri-magouillé, pour essayer de redorer un peu le blason. Ceci est ni plus ni moins un fiasco. Et cela indique que c’est ça l’électorat du régime de la rupture à l’heure actuelle. Aucun président de l'ère démocratique au Bénin n'a fait des élections aussi médiocres avec un taux de participation aussi minable. Il n'y a pas de hasard dans la vie, il n'y a que des signes; à charge pour l'Homme éclairé de pouvoir les détecter et les comprendre. Ce régime (et leurs sympathisants) devrait avoir honte mais on voit que ce n'est pas le cas; ils ne connaissent pas la honte. Peut-être qu'ils sont le genre de personnes à qui la Mama Africa, Patience Dabany, fait référence dans sa chanson.

(Les ♫nés avant la honte♪. Ils sont ♫nés avant la honte♪.)
[…]
(♩Yélélé-yélélé, laissez ♫ ♫ ♪passer)
Tout le monde♪ veut ♪♩avancer,
pourquoi♫ ♩voulez-vous ♪nous retarder? ♬


On nous a laissé entendre que l'argument principal de la loi sur le système partisan est qu'au Bénin les présidents sont élus sans être issus d'un parti politique et que c'est une chose à corriger. Mais quel évangile prescrit qu'un candidat à des élections présidentielles doit être nécessairement membre d'un parti avant d'être éligible? Quel texte sacré ou quel manuel de politique a interdit qu'il y ait de candidat indépendant à des élections? La constitution du Bénin n’oblige pas que tout candidat à la présidentielle soit nécessairement membre d’un parti politique.
Il faut arrêter de berner le peuple (ou en tout cas une partie du peuple) car le président actuel du Bénin qui a incité la création de deux nouveaux partis n'est membre déclaré d'aucun de ces partis. S'il devait être candidat aux prochaines élections présidentielles, de quel parti politique serait-il alors issu? Il serait candidat indépendant, libre, derrière lequel un ou des partis vont s'aligner. En 2006, l'ancien président de la république a eu des partis qui se sont alignés derrière lui sans qu'il ne soit membre d'aucun d'entre eux, et ce n'est qu'après qu'est née l'alliance FCBE. Ça n’a fait aucun mal à la démocratie.
Dans la vie, on se met ensemble par affinité; en d’autres termes par un quelconque magnétisme, une affection, une cause commune, une conception similaire des choses. On ne peut pas obliger des gens à se mettre ensemble, à s'unir. Vous n'êtes pas DIEU. Il faut CESSER DE SE PRENDRE POUR DIEU, juste parce qu'on est soi-disant multimilliardaire. Nous, nous n'acceptons pas le commandement de l'argent, le commandement de Mammon.
Nous conjurons Mammon.

Après s'être énergiquement masturbé le cerveau, les thuriféraires du régime de la rupture sont venus nous éjaculer une idée passionnelle comme quoi «Ceux qui sont appelés à diriger un jour le pays doivent être en règle vis-à-vis du fisc.» Et d’exiger un quitus fiscal. Mais justement, pour le moment ce ne sont pas les autres qui sont en train de gérer le pays; ce sont ceux qui mettent en avant cet argument-là qui sont en train de diriger le pays. Donc, pour le moment, c'est à eux d'être en règle vis-à-vis du fisc. Le sont-ils? Les autres, eux, ils veulent être le contre-pouvoir pour contrôler la gestion du pays. Les agents-officiers de la destitution de maires qui refusent de rejoindre le troupeau d’assujettis bénis oui-oui à la solde du chef de l'État avancent des choses pour lesquelles on devrait les interpeller devant la haute cour pour explication. Car il y a dans cette argumentation quelque chose de biaisé et de mesquin. Ce n'est pas ceux qui sont appelés à gérer un pays seuls qui doivent être en règle vis-à-vis du fisc. Tout le monde doit logiquement et régulièrement être en règle vis-à-vis du fisc. Mais ils s'accrochent tellement au fait que c'est ceux qui sont appelés à gérer le pays qui doivent être en règle vis-à-vis du fisc et en font une fixation parce qu'ils ont manifestement une intention mesquine d'utiliser cette mesure/règle comme arme pour en découdre avec leurs adversaires politiques et les mettre à l'écart. Please, let them go back to remasturbate their brain, pour savoir que c'est tout le monde qui doit être en règle vis-à-vis du fisc.
Tant qu’à exiger le quitus fiscal aux adversaires politiques, il faut aussi exiger ce quitus fiscal aux électeurs (qui sont des citoyens au même titre que les adversaires politiques), sinon ils ne votent pas. C’est l’autre qui a dit quelque chose: «Il ne faut pas se cacher derrière un doigt.» Faut pas prendre les gens pour des cons.

♫On vous ♪♪cooonnaît.
♩Oui, ♫on vous connaît.♬


On nous a également servi l'argument que les partis exclus du scrutin législatif ne sont pas prêts pour les élections, argument qui nous fait beaucoup sourire.
Connaissent-ils l'histoire politique du PRD? Savent-ils à combien d'élections présidentielles, législatives, municipales le PRD a pris part? De même que l'alliance FCBE. Et ils ont à chaque fois été prêts. Mais curieusement pour les élections organisées par le régime du nouveau départ, ces partis-là ne sont pas prêts. Quel nouveau départ nous proposent donc les fanatiques de la mouvance, auquel ils sont les seuls à être prêts, si ce n'est pas qu'ils empêchent les autres d'être prêts? Comment se fait-il que les nouveaux partis sur l'échiquier politique béninois qui vont aux élections pour la première fois sont prêts et les partis qui sont leurs ancêtres et qui sont allés à moult élections ne sont pas prêts? Il faut croire que les adeptes du nouveau départ ont le secret d'être les seuls à être prêts à leur nouveau départ. Ce qui signifie que leur 'Nouveau départ' là, c’est pour eux-seuls. Et ce qui nous étonne particulièrement aussi, c'est comment deux nouveaux partis ont pu en moins d'un an constituer le nouveau montant pour la caution? Il faut qu'une cour des comptes se saisisse de ce dossier et fasse enquête; c'est trop suspect. Quand est-ce qu'ils ont eu le temps d'enrôler des adhérents qui ont cotisé autant pour avoir ce montant-là? On connaît le SMIG au Bénin; il faudrait que les partis qui sont allés aux élections dressent la liste complète de leurs membres et de leur cotisation, pour contrôle.

C’est du bizarre! Ces derniers jours, nous avons fait une découverte très étrange: être en règle vis-à-vis du fisc signifie obéir aux désirs et caprices du P.A.G. (Patrice, Athanase, Guillaume)
(En tout cas, pour parler comme les Ivoiriens, nous n'avons pas dit le nom de quelqu'un. Ce sont des prénoms seulement que nous avons cité.). Et si notre découverte n'est pas juste, qu'on nous le démontre.

Vous savez, cher lecteur, il nous faudrait apprendre à considérer les choses avec une maturité effective. Il nous faut appendre à penser avec tous nos trois cerveaux pour bien faire et pour faire bien afin d’éviter qu'on nous accuse de tous les péchés. Puisque l'Homme a trois cerveaux, n'est-ce pas? On a le cerveau gauche, le cerveau droit et le petit cerveau ou cervelet que nous avons baptisé l'Équilibreur. Ugh! Ces trois cerveaux sont réunis en un tout qui forme le (grand) cerveau auquel on se réfère habituellement; cerveau qui contrôle les diverses parties du corps. De ces diverses parties du corps que contrôle le cerveau c'est avec la tête seule que nous, pour la plupart, réfléchissons. Cependant, il n'y a pas qu'avec la tête qu'il faut réfléchir; il nous faut apprendre à réfléchir également avec le cœur.
Lorsqu'on réfléchit avec le cœur, on ne peut pas se permettre des manigances pour écarter son prochain des élections. Les disciples de la mouvance ont beau jeu de nous dire, à nous qui ne sommes pas DIEU, qu'ils ont voulu que les autres aussi aillent aux élections et ce sont ces autres-là qui n'ont pas voulu. À nous ils peuvent dire cela mais s'ils se retrouvent à l'instant précis devant DIEU, peuvent-ils regarder DIEU en face, dans les yeux et lui dire la même chose?
En attendant notre désincarnation pour voir DIEU, il y a un endroit où nous pouvons rencontrer DIEU au cours de notre vie et parler avec lui: c'est notre cœur. Que les adeptes de la rupture entrent donc en leur cœur pour dire à DIEU qu'ils n'ont pas œuvré pour écarter leurs frères du scrutin, s'ils peuvent.

Si vraiment les apôtres du Bénin révélé voulaient que les autres aussi participent aux élections, comme ils l'ont laissé entendre, ils auraient tout fait pour les aider à y participer. Quand on réfléchit avec le cœur, c'est comme ça qu'on agit. Quand on réfléchit avec le cœur, on ne peut jamais être content d'aller aux élections sans les autres. Ils auraient dit à leurs adversaires politiques «Donnez votre dossier, on va vous aider à aller vous-aussi aux élections car on ne peut pas y aller sans vous.» Mais il est clair qu'ils ne réfléchissent seulement qu'avec la tête. Et que fait la tête?
La tête fait des calculs d'intérêt personnel, des calculs mesquins. C'est ce que la tête fait ça. La tête nous aide à faire des études de type académique, à fabriquer des arguments pour justifier nos manigances. La tête nous sert à atteindre nos viles ambitions égoïstes, à éliminer notre prochain pour prendre sa place, à comment faire pour arracher le mari ou la femme d'autrui, etc., etc. C'est ce que la tête fait ça. Mais le cœur, alors là c'est tout autre chose. Le cœur lui nous incite à aimer notre prochain, à vouloir pour autrui ce que nous voulons pour nous-mêmes. Le cœur nous aide à faire de merveilleuses choses que la tête ne conçoit même pas.
Alors, lorsque nous nous sommes donné pour exercice de soumettre à notre cœur ce qui s'est passé pour les élections législatives, nous avons été ni plus ni moins écœuré.

Thèse et antithèse

Il nous apparaît qu’aucun des arguments évoqués par les chantres dévoués du régime de la rupture pour se justifier d'être les seuls à aller aux élections législatives ne tient debout. Vraiment, nous pensons qu'il faut laisser les enfantillages stupides d'adulte insensé de côté et être un peu mâture dans la responsabilité de conduire la destinée d’un pays, la destinée de tout un peuple (de DIEU).
Dans la vie, on peut ne pas être d'accord les uns avec les autres sans que cela soit une question de haine, de mépris, d'hostilité ou de quoi que ce soit du même genre. Ceux qui ne veulent pas accepter cela sont aussi ceux qui créent des problèmes dans ce monde.

Dans la vie, il y a le positif et le négatif qui cohabitent ensemble. Par exemple, si on prend une pile, on a une borne positive et une autre borne négative, sur la même pile. Il y a le oui et le non qui se côtoient régulièrement. Il y a le pour et le contre qui se tutoient fréquemment. Dans une rhétorique, une discussion, il y a la thèse et l’antithèse qui s’alternent et même s’entremêlent dans un jeu de dualité (et non de dualisme) pour donner lieu après à la synthèse. Même sans être allé à l’école, pour peu qu’on ait l’esprit ouvert, on peut (sa)voir cela.
Il y a, comme nous l'avons dit tout à l'heure, le cerveau gauche et le cerveau droit. Ils ne sont pas en conflit. Ou bien, il y a quelqu'un qui vous a dit que le cerveau gauche et le cerveau droit sont en guerre? Non, ils ne sont pas en guerre; au contraire, ils se complètent. Et, à l'occasion, pour ajouter rapidement quelque chose à quelqu'un qui un jour parlait de la langue et des dents à qui il arrive de mordre ladite langue; cela n’arrive pas parce qu'ils sont en guerre.
Si chaque dent disait aux autres qu'elle est fatiguée d'elles et que celles-ci lui disaient en retour qu'elles sont fatiguées d'elle, que la langue disait aux dents qu'elle est fatiguée d'elles et que les dents disaient aussi qu'elles sont fatiguées de la langue, vous vous imaginez ce qui va se passer dans la bouche? Si seulement mouvance et opposition étaient comme les dents et la langue dans la bouche, ce serait tout simplement merveilleux.
Il faudrait, disions-nous accepter cette idée que des gens peuvent être en désaccord avec nous sans en faire une affaire personnelle, une affaire d'ego comme on le voit avec la classe politique béninoise. Quand on dirige des hommes, on doit savoir qu'on peut avoir en face de soi, des gens opposés à notre façon d'administrer. Nous, nous n'avons été qu'un simple responsable de classe à l'école mais ça nous a suffit pour comprendre cela. Quand nous nous sommes un jour proposé de faire une chose et que nos camarades de classe n'ont pas approuvé, ils ont ouvert leur "jolie petite gueule" pour manifester leur désaccord, et nous avons alors laissé tomber; ce n'est pas la dictature. C’est à savoir. Seuls les dictateurs ne supportent pas qu'on les désapprouve et les dictateurs sont facilement animés d’intention de tuer ceux-là qui les désapprouvent ou de procéder à des arrestations arbitraires pour les incarcérer ou de les contraindre à l’exil. On refuse qu’il y ait une opposition et que l’opposition aille aux élections, comme si la démocratie condamnait l’opposition, comme si la démocratie condamnait la liberté d’expression, comme si la démocratie condamnait les marches de protestation.

On nous a dit qu'après le Bac S, il n'a pas pu suivre la formation pour devenir pilote d'avion. Nous pensons quand-même que, l’on l’aime ou que l’on ne l’aime pas, cela a suscité un petit émoi chez tous ceux qui ont entendu son histoire; et ils ont éprouvé ne serait-ce qu'un tout petit peu de compassion.
Pour des raisons différentes, après le Bac C, nous aussi nous n'avons pas pu suivre la formation qu’on voulait pour avoir plus de diplôme académique. Pour autant, nous n'allons pas rester sans nous cultiver. Ce serait dommage et grave de ne pas avoir de diplôme et en plus de ne pas avoir de la culture. Mais notre culture ne doit pas se limiter uniquement aux seules choses liées à des activités commerciales telles que la vente de coton-graines, d'engrais et autres. Nous qui n'avons pas pu faire de hautes études académiques devons avoir une grande culture pour compenser notre handicap de diplôme. Cultivons-nous!

Leçon: Possession de diplôme

Retenons: La possession de diplôme n’est pas une fin en soi; de même la non-possession de diplôme n’est pas une fin en soi. La possession de diplôme n’est pas une compétence en soi; de même la non-possession de diplôme n’est pas une non-compétence en soi.

Violence et non-violence

Il y a deux voies de manifestations pour protester ou pour revendiquer, en syndicalisme, en activisme, en militantisme politique, ou autre: la voie de la non-violence, celle de la Grande Âme Gandhi que nous préférons et que Martin Luther King a utilisée; et la voie de la violence, celle qu'avait choisie Malcom X avant de s'aviser de changer sans en avoir eu l'occasion puisqu'il a été tué. Lorsqu'on empêche les gens d'avoir recours à la non-violence en interdisant toute marche, toute manifestation de protestation ou de revendication sous le prétexte fallacieux que tout est trouble à l'ordre public, alors c'est que implicitement on est en train de pousser les gens à utiliser la violence. Mais les souteneurs d’une économie libérale à monopole concentré dans les mains d’une seule personne ont misé sur le fait que jamais leurs adversaires n'oseraient utiliser la violence ou qu'ils ont suffisamment de moyens pour empêcher leur recours à la violence. Erreur! Car, lorsque les gens sont asphyxiés, ils se débattent avec toute la violence possible pour avoir une bouffée d’air. Lorsque le cran est à un niveau trop insupportable, les gens peuvent disjoncter, si vous nous permettez l’expression. Alors, les discours après coup comme quoi, on est étonné, on est surpris, on est consterné par les propos qui incitent à la violence de l'ancien président sont pure hypocrisie. Que les chantres du régime ne viennent pas nous dire qu'ils n'ont rien à voir avec les actes de violence qu'on a observés lors des élections législatives.
Soyons clair. Il est hors de question que nous défendions l'ancien président pour les propos violents mais d'un autre côté nous ne pouvons accorder l'innocence au régime en place. L'occasion leur est trop propice pour qu'ils manquent d'accuser l'ancien président d’être l’unique responsable des violences de la période électorale. Et là où ils sont surtout incohérents et contradictoires, c'est quand ils parlent eux-mêmes d'éléments incontrôlés. C'est l'ancien président qui a capacité à contrôler des éléments incontrôlés (ou plus justement dit, des éléments incontrôlables)? Ce que les partisans du régime semblent ne pas savoir, c'est que des gens peuvent être motivés par eux-mêmes pour aller commettre des actes de violence. Les disciples de la mouvance semblent ne pas savoir que les gens éprouvent eux-mêmes des sentiments personnels, que les gens ont eux-mêmes leurs propres émotions, leurs propres frustrations, leurs propres déceptions, leur propre ras-le-bol, prêts à exploser. Et nous ne nous en excluons pas.
À entendre leurs propos, il semble que l'ego des partisans du régime les empêche de voir que leurs agissements ne sont pas appréciés de tout le monde.
Les thuriféraires du régime parlent de paix et disent qu'ils veulent la paix. Mais ils ne peuvent pas semer autant de douleur dans le cœur des gens et espérer récolter la paix et clamer par conséquent qu'ils sont des hommes de paix.
Sur onze millions (11.000.000) de Béninois que nous sommes, à peine trouvera-t-on mille (1.000) personnes qui sont de vrais hommes de paix. Et si on vous disait qui sont ceux qui dans le secret et dans l'anonymat travaillent pour qu'il y ait la paix au Bénin, vous n'allez pas le croire. Il apparaît même que pour les gens de la mouvance, dire paix soit de mauvais augures et puisse conduire au malheur. En effet, il nous est arrivé d'entendre l'un des grands prêtres du culte de la rupture faire au cours d'une messe télévisée une boutade déplacée disant qu'il ne faut pas dire paix, paix, paix, jusqu'à reposer en paix. Mais nous sommes cependant resté sur notre faim parce qu'il a omis de nous dire qui va reposer en paix. PRD? FCBE? C'est eux qui vont reposer en paix? Et vous, vous allez vous activer en guerre, c'est ça? Si dire paix, paix, paix peut conduire à la mort, donc pour les partisans du régime de la rupture, il faut dire guerre, guerre, guerre pour être en vie. Le régime de la rupture! Ceux-là, ils sont vraiment en rupture, hein. Avec tous les concepts moraux du monde.

À la suite des déplorables actes de violence, on a vu que l'ancien président s'est muré dans le silence. Sans vouloir le féliciter, pour nous autres c'est un bon signe; c'est le silence du remords. Ça signifie que sa conscience lui reproche quelque chose; il est gêné. Il est en proie au remords, et c'est vraiment bien. Quand arrive le remords, on est dans une phase où on se rend compte de son côté maléfique, pour ainsi dire, et on est mal, horrifié par soi-même. Et il arrive facilement qu'on coule des larmes; n'est-ce pas monsieur l'ancien président? Ceux à qui cela est déjà arrivé, ceux qui sont déjà passé par là le savent. Après ça, normalement il faut se ressaisir et faire une déclaration officielle, de vive voix sinon écrite, pour exprimer des regrets.
Ce que nous demanderons ensuite à l'ancien président, c'est de laisser les chiens courir après leur queue, de chercher à mieux se connaître et de travailler à se donner plus de valeur. Quand les chiens auront suffisamment couru après leur propre queue jusqu'à essoufflement et jusqu'à avoir le vertige, ils ne s'en prendront à personne d'autre qu'à eux-mêmes. C'est alors que s'installera une grande confusion en leur sein.
Quant à ceux qui ne veulent point reconnaître leurs péchés, ceux qui ne voient pas en quoi ils ont tort dans ce qu'ils ont tramé jusqu'à ce qu'on en arrive là, qu’ils veuillent bien renouer avec leur conscience pour leur propre bien et pour le bien de toute la nation. Car ce sont ceux qui se sont défaits de leur conscience qui agissent de la sorte. Oui, en effet, cher lecteur, il y a des gens qui n'ont plus de conscience; que ça ne vous étonne pas. Ces gens sont ceux-là qui ont muselé et solidement ligoté leur conscience puis l'ont jeté dans le tréfonds abyssal de leur ego, là où, espèrent-ils, abandonnée et oubliée, elle va crever de faim et d'épuisement. C’est avec la complicité de leur propre ego qu’ils le font pour que leur conscience les laisse tranquille faire tout le mal qu’ils veulent; cette conscience qui veut les empêcher de faire du mal.
Ce genre d’individus, quand bien-même ils ont fait de mauvaises choses, commis des péchés, ils disent allègrement des phrases du style «Moi, ma conscience ne me reproche rien.». Et la classe politique béninoise est remplie de pareilles gens.

Malice

Il nous apparaît de façon flagrante que les thuriféraires du régime procèdent par malice au lieu de faire montre d'intelligence.
L'intelligence est la vertu, la malice est le vice. C'est pour cela que quand des gens disent que dans la vie il faut être malin, nous disons non, il ne s'agit pas d'être malin mais il s'agit plutôt d'être intelligent.
L’hypocrisie du régime de la rupture est véritablement irritante par le cynisme de sa malhonnêteté. Ils nous font un discours fort plaisant en appelant tout le monde à venir prendre part au développement du Bénin, nous disant que «Nul ne sera de trop.» Mais ce sont eux qui rejettent des gens, qui empêchent des gens d'aller à l'assemblée, etc., etc. Mais pourquoi? Ah oui, ah oui, ça nous revient; nous savons pourquoi: nous (les autres), nous sommes un désert de compétence! Ou bien? Et maintenant? L'illégitime huitième législature qui est constituée, est une pléiade de compétences, n'est-ce pas? C’est un manque d’humilité qui pousse à écarter les autres pour faire tout seul ce qui concerne tout le monde. L’humilité est la vertu, l’orgueil est le vice. Et c’est par orgueil qu’on croit être les seuls à avoir des idées pour réussir une chose. Les autres qui sont de l’opposition (ou du peuple) peuvent avoir aussi de bonnes idées pour développer le pays. On n’est pas obligé d’être tous dans la mouvance pour contribuer à la construction d’un pays. Mais il manque la maturité nécessaire à toute la classe politique pour comprendre cela.
Démocratiquement parlant, le politiquement incorrect, c’est aussi de tenir des élections sans des partis politiques (de l’opposition) réellement désireux d’y participer.
Mais bon, le révélateur en chef du Bénin révélé nous a déjà nous révélé ce qu’est le Bénin; à savoir: un désert de compétence, qu’il faut exclure. Voilà donc la définition du Bénin.
Question: Qu’est-ce que le Bénin? Réponse: Le Bénin, c’est un désert de compétence. Si les partisans de la mouvance ne le savent pas, ils n’ont qu’à savoir qu’il y a des gens qui n’ont pas du tout, mais alors pas du tout, apprécié ces propos de leur chef. Si nous en avions les moyens, nous ferions la demande d’une autre nationalité, la nationalité ghanéenne par exemple, ou togolaise ou burkinaise, et nous nous débarrasserions alors de la nationalité béninoise car il y a aujourd’hui de quoi ne pas être fier d’être Béninois. Il nous apparaît qu’on a affaire à un président qui sous-estime les gens et se surestime lui-même et ses camarades. Lorsque le journaliste de la "Nouvelle Tribune" a été blâmé par l’autorité de régulation de la communication, il y a un thuriféraire du président qui disait qu’on devait enfermer le journaliste parce qu’il a insulté le président. S’il y a une loi qui dit qu’il faut emprisonner un citoyen qui insulte le président, il faut qu’il y ait aussi une loi qui dise qu’il faut emprisonner le président qui insulte un citoyen, et à plus forte raison tout un peuple. Il ne faut pas élaborer des textes de loi à moitié.

Il y a un auteur, Ya[s]mina Khadra, si nous ne nous abusons pas, (pardon si nous nous trompons), qui fait dire à un personnage d’un de ses romans qu’une vérité ne peut être partielle. Cela, nous l’approuvons. En conséquence, elle (la vérité) ne saurait concerner qu'une partie d’un ensemble d’éléments sur lequel elle est définie.
Nous avons retenu cette vérité que le boss du régime de la rupture a dite un jour quand il a eu cette phrase qui stipule, en substance, que la classe politique ne se limite pas à deux anciens présidents de la république (et leurs copains). Nous estimons que c’est vrai et c'était bien dit. Mais cette même vérité, qui ne saurait être partielle, s’entend aussi dans l’autre sens; à savoir que la classe politique ne se limite pas à un président de la république en exercice (et ses sbires), qui fait des pieds et des mains pour formater cette classe politique à sa guise et à sa convenance. N'étant pas les seuls à constituer la classe politique, il faut laisser les autres aussi aller à l'hémicycle. Mais voilà, nous assistons à une mouvance qui veut monopoliser à la fois le pouvoir et le contre-pouvoir entièrement dans ses mains. Excusez-nous mais nous pensons qu’il faut vraiment être pervers pour avoir de tels caprices.

Vampires

N'avez-vous donc pas un peu de dignité, vous marionnettes hypnotisées à la solde d’un chef qui à dire vrai ne fait que vous manipuler et se jouer de vous? N’avez-vous donc pas un peu de bon sens? Ce n'est pas parce qu'on est sous un chef qu'il faut faire tout ce qu'il demande.

Leçon: Désobéissance à l’autorité (au chef)

Retenons: Il y a des ordres auxquels la Morale nous demande de désobéir.

Exemple historique

Il est indéniable que devant certains ordres de l’autorité, du chef, la Morale nous ordonne intimement à son tour de désobéir. Et cette désobéissance-là (aux ordres immoraux) loin d'être de l'irrespect, de la rébellion ou de l'insurrection, est de la bravoure qui confine à l'héroïsme.
L'histoire ne le dit pas assez mais il faut savoir qu'il y a des généraux et autres officiers qui ont osé désobéir aux ordres donnés par Adolf Hitler de tuer les Juifs. D'accord, ils ont été eux-mêmes éliminés à cause de cela mais ce sont des héros qui ont le mérite d'avoir refusé d’exécuter de tels ordres. Lorsqu'on obéît aux mauvais ordres, aux ordres immoraux, ça correspond à faire du mal. Il faut donc y désobéir. Si un quelconque "Adolf Hitler", dans n’importe quel pays du monde demande de nuire aux "juifs" de ce pays, qu’il n’aime pas, il faut désobéir.

Nous avons adoré l'attitude de l'ancienne première dame qui a dit avoir pris de l'argent comme ses pairs mais a refusé de voter pour une révision vicieuse de la constitution.
Si le vice de l'avarice empêche des gens soi-disant riches d'avoir la vertu de la générosité et si c'est seulement par le paiement du "salaire du péché" qu'on peut avoir de l'argent chez eux, on peut juste faire semblant d'accomplir le péché et prendre le salaire sans accomplir ledit péché. D'ailleurs, beaucoup de fonctionnaires béninois prennent le salaire sans faire leur travail.
Nous, nous avons vraiment kifé pour l'ancienne première dame pour cette attitude-là, surtout pour l'avoir dit et nous la saluons pour cela. Comme le disent les Ivoiriens, "Prends ton gbo'!" madame.
Tout le monde a besoin d'argent, c'est indéniable; certains plus que d'autres. Mais il ne faut pas exagérer et devenir esclave de l'argent. Il faut savoir être digne. Ce que ce régime nous aura aussi permis de voir, c'est qu'il y a des gens assoiffés d'argent comme les vampires sont assoiffés de sang. Plus ils en boivent, plus ils en veulent. Pour de l'argent, ils sont prêts à faire les choses les plus diaboliques tout en voulant se faire passer pour des saints. Et on croirait entendre les uns crier "À l'argent! À l'argent!", et les autres leur répondre "Au fric! Au fric!"
Vous savez, il y a des gens qui aimaient bien l’ancien président de la république, hein. Mais ils ont été payés pour cesser de l’aimer et pour le haïr désormais. Pour de l’argent, cela se fait. Il est malheureux que l'argent fasse perdre le bon sens et toute humanité à certaines personnes.

♬L'argen-ennnt, money, Cedis♫, ♪CFA
Euroooo♩♩, Dollar, ♬Nairaaa♩♩, ♪Naira.


Encore une fois, encore une fois.

♬L'argen-ennnt, money, Cedis♫, ♪CFA
Euroooo♩♩, Dollar, ♬Nairaaa♩♩, ♪Naira.


De même qu'il y a des ordres auxquels la Morale nous demande de désobéir, il y a des lois que la Morale nous demande de combattre et de violer. Nous baiserions bien volontiers les pieds de Rosa Park, si elle était encore vivante, pour ce qu'elle a fait. Elle a violé cette loi inique ignoble qui interdit aux Noirs de s'asseoir sur des sièges prétendument réservés aux hommes à couleurs (nous nous référons bien-sûr aux Blancs). Et Martin Luther King ainsi que Malcom X (chacun à sa manière), sans oublier Nelson Mandela et autres, ont combattu les lois racistes qui refusent aux Blacks d'avoir les mêmes droits que les Blancs. Ils ont fait ce que demande de faire la Morale; et comme eux nous ne devons accepter aucune loi taillée pour exclure des gens.
Nous devons faire attention, très attention même. En Côte d’Ivoire, on a créé le concept d’ivoirité pour exclure quelqu’un, l’actuel président Ivoirien, de l’accession à la présidence. Nous avons vu là où cela a conduit la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, au Bénin, on utilise le quitus fiscal version nouveau-départ pour exclure des gens des élections. Alors, attention! Le sage est quelqu’un qui sait voir les problèmes de loin; il n’attend pas que les problèmes surviennent d’abord avant de les voir. Et même si nous ne sommes pas encore des sages, nous pouvons essayer de faire comme eux. Quand cette affaire de réforme du système partisan a commencé, voyant la tournure que ça prenait, nous, nous avions dit que ça risque d’amener la guerre dans notre pays. D’autres personnes, des paysans, avaient aussi pressenti la même chose. Mais voilà, nous ne faisons simplement pas partie des gens dont la voix porte loin et dont l’opinion compte au Bénin.

Désintérêt

Les apôtres de la rupture nous ont rabâché les oreilles de ce que ce sont des menaces du camp de l'opposition qui ont fait que les gens ne sont pas allés voter. Faux! Nous, nous ne sommes pas allé voter par dégoût, par désintérêt et rejet de tout le processus électoral d'avril 2019. Nous n'avions jamais été autant dégoûté par des élections si ce n'est par les élections législatives de 2019. Nous ne sommes pas allé voter et nous n'avons même pas eu le sentiment de ne pas accomplir notre devoir civique. Car, le devoir n'est devoir qu'en circonstances de normalité, de moralité, de justice. Or on était en face d'une situation d'anormalité flagrante, d’immoralité et d’injustice. Le réel dégoût et le désintérêt de beaucoup d’autres personnes sont entiers et viennent aussi des partis mêmes dont on veut imposer le choix.

Nous particulièrement, nous trouvons vraiment de mauvais goût ce parti appelé "Bloc républicain"; un parti avec un nom ringard et affublé d'un logo tout aussi ringard. Pourquoi un parti porte-t-il le terme 'bloc' dans son nom? C'est un parti ou une alliance de partis? Et le logo-là suscite une certaine inquiétude. On nous propose un cheval blanc cabré, sans cavalier, entièrement placé dans une carte du Bénin nue, sans relief, et d'une couleur contrastant laidement avec celle du cheval. On a entendu les membres du parti nous parler de cheval debout; sauf que ce n'est pas un cheval debout ça. Un cheval est debout lorsqu'il est sur ses quatre pattes. On aurait apprécié un cheval debout. Le cheval du logo de ce parti est un cheval cabré, comme cette marque de voiture qui arbore un cheval cabré alors qu'un cheval ne fait pas la course en étant cabré. Aberration! Le cheval se cabre pour parader. Et un cheval ne reste dans la position cabrée que quelques secondes. Voilà donc un cheval éternellement cabré que nous proposent les révélateurs du Bénin révélé. Pour monter sur un cheval comme ça maintenant, on est obligé d'aller chercher une échelle. Et en plus, on a intérêt à être un bon acrobate, hein; sinon on se retrouve par terre. DIEU, le Créateur a créé le cheval pour qu'il soit debout sur les quatre pattes, mais eux ils nous proposent un cheval "debout" sur ses deux pattes arrières; vous voyez comme ils sont ces gens-là?
Le deuxième parti de la mouvance n'est guère mieux, avec un nom ringard lui-aussi. (Union pour le Progrès et la Solidarité, par exemple, sonne bien mieux pour un nom de parti). De jeunes artisans nous ont fait une observation, qui nous a nous-mêmes échappée, à propos de ce parti dénommé union progressiste. Ils nous ont fait la réflexion que ces gens ont pris un arbre et l'ont mis dans le Soleil, ce qui veut dire que c'est un arbre qui ne peut même pas faire de l'ombre. DIEU a créé l'arbre sur Terre, avec le Soleil en haut, pour que quand le temps est ensoleillé, il puisse avoir de l'ombre sous l'arbre mais ceux de l'union progressiste ont préféré mettre l'arbre dans le Soleil pour empêcher le peuple béninois de pouvoir se reposer à l'ombre de l'arbre. Voilà leur réflexion et nous nous sommes dit mais tiens, ça c'est vrai. Si ce n'est pas de la méchanceté ça… Ils veulent transformer le pays en un endroit où il n'y a pas de l'ombre sous les arbres pour se reposer.

Beaucoup de partis que le régime de la rupture a fait disparaître en les phagocytant avaient de meilleurs logos et de meilleurs noms. Des partis exclus de l’élection également ont de meilleurs noms et logos. Le PRD a un bon logo; oui. L'alliance FCBE a un bon logo. Il y avait dans le temps un parti avec un logo contenant un cheval blanc, mais lui son cheval était dans une position normale; et c'était un bon logo. Il y avait aussi un certain parti avec du maïs, un autre avec une houe et une faucille si notre mémoire est bonne; c'était de bons logos. Aujourd'hui, les compétents du régime de la rupture nous servent des logos ringards avec des noms de parti ringards. Bloc républicain; nom de nom! Ils ne peuvent pas empêcher les partis qui plaisent aux gens d’aller aux élections et imposer aux gens de choisir parmi les partis ringards qu’ils proposent.

Pour ce que représente un parti comme le PRD, en principe c’est dans le PRD que les autres partis devaient fusionner pour devenir un parti encore plus grand. Mais à quoi assistons-nous? Ce sont deux nouveaux partis-bébés à l’appétit gargantuesque qui veulent avaler de grands partis qui sont leurs ancêtres. Et il paraît que ce sont des jumeaux, hein. C’est effroyable! Ça nous fait penser à l’histoire d’une dame qui ne pouvant pas avoir d’enfant est allé voir un pasteur ténébreux qui lui a permis d’avoir un bébé-démon à l’appétit vorace qui se lève dans la nuit pour dévorer tout.
Par les temps qui courent, on nous parle de plus en plus de puissances de la mer rouge que des gens vont chercher pour être des hommes riches, des hommes forts, des hommes de pouvoir adulés, des seigneurs adorés, des dieux vénérés sur Terre qui veulent occuper de hautes positions sociales et diriger le monde à leur guise. Nous, ce sont les puissances de la Mèr(e) Blanche qui nous intéressent, et c’est vers Elle que nous voulons aller et rester. Et nous conjurons les puissances de la mer rouge aux Noms Puissants des Saints et des Maîtres de la Loge Blanche. Les puissances de la mer rouge seront anéanties par le Pouvoir Christique que même le prophète Mahomet a utilisé pour combattre des colonnes de démons.
Les fils de la Lumière Blanche vaincront toujours les fils des ténèbres. Allez écrire ça là où vous voulez.

Responsabilité civique

Nous avons entendu assez de choses de la part des uns et des autres durant la crise sociopolitique de 2019 qui a ébranlé notre pays à tous.
Il se fait qu’à mesure que nous progressons dans nos études spirituelles, notre conscience s'éveille et notre esprit s'ouvre à de nouvelles compréhensions. Sur la question de la propriété supposée des pays, il nous apparaît qu'un pays n'appartient à personne en fait. Le Bénin n'appartient à personne. De même, le Sénégal n'appartient à personne, la Namibie n'appartient à personne; Madagascar n'appartient à personne, etc. C'est à DIEU que tout appartient. C'est DIEU qui a créé la Terre, hein; et tout ce qui s'y trouve. Nous les hommes, nous avons divisé et morcelé cette Terre là par esprit de possessivité et d'égocentrisme (ce qui n'est pas une vertu mais un vice), et nous disons que tel ou tel pays nous appartient. Mais ce qui nous appartient, c'est le droit de vivre sur Terre que DIEU nous a accordé en nous créant. On admet seulement que tel peuple vit sur telle portion de la Terre et c'est alors qu’on dit que c'est le pays, l'état ou la nation de ce peuple; ces termes ayant d'ailleurs, à nos yeux, des contenus juridiques biaisés qu'on leur a donnés.
Quand une chose vous appartient vous pouvez l'emporter avec vous à la mort mais ce n’est pas le cas avec un pays ou une portion de pays. Qui a jamais emporté une portion d'un pays avec lui à sa mort? Il y a d’ailleurs une chanson d'un chanteur béninois assez intéressante dans laquelle il fait remarquer qu'à la mort, l’habit d’une personne n'est plus son habit, son épouse n'est plus son épouse. Il a oublié de dire que même son corps physique n'est plus son corps physique puisque la personne s’en va en le laissant. C'est pareil pour le pays. Donc de grâce, il faut cesser ces manifestations puériles de l'ego comme quoi «C'est notre pays à nous tous.» et respecter DIEU et la Terre qu'il a créée.

Nous avons à aimer, respecter, entretenir le pays où nous vivons et la Terre sur laquelle nous sommes non à cause de cette possessivité égocentrique mais par devoir divin envers l'humanité, par responsabilité civique et patriotique des uns à l'égard des autres.

Solution

À tout problème, il y a toujours une, et même souvent plusieurs solutions, si tant est que l'Homme est sincère dans la quête de solution. Telle est nous, notre croyance par rapport aux problèmes qui surviennent, du fait de l’Homme lui-même, dans le monde.
D’un autre côté, l’enseignement spirituel que nous avons reçu nous exhorte ardemment d’essayer de proposer une approche de solution à tout problème dont nous discutons, sinon on dira de nous que nous ne faisons que critiquer sans chercher à résoudre. Surtout que la générosité d’une aide, à toute personne, à trouver une solution à un problème nous confère une ascendance morale. Nous donnons donc, ici dans cette partie, ce que nous trouvons être une approche de solution valable pour le règlement de la crise politique qui a engendré des violences en période électorale.

La solution au problème particulier des élections législatives d'avril 2019, à notre sens, est que:
- 1èrement, il faut abroger la loi sur le système partisan et re-toiletter le code électoral. Des personnes comme monsieur Nourou-Dine Saka Saley ont montré en quoi cette loi est anticonstitutionnelle. Mais malheureusement, nous avons aujourd'hui dans notre pays un monsieur "C'est-conforme-à-la-constitution", (qui nous pensons ferait honte à feue madame Conceptia Ouinsou), qui proclame que tout ce qui n'est pas conforme à la constitution l'est.

- 2èmement, il faut écourter le mandat de la 8ème législature à un an pour qu'elle prenne fin en avril 2020. En d’autres termes, il faut procéder à la dissolution de l’assemblée avec effet en 2020. À situation d'exception, mesure d'exception. Nous nous joignons à ceux qui l'ont dit avant nous pour dire que cette assemblée n'est pas légitime. Vingt-sept pour cent seulement de suffrages ne fait pas d'une élection, une élection légitime. Les 27% d'électeurs ne sont pas représentatifs du peuple tout entier de qui ils n’ont pas reçu procuration. En conséquence, les députés d'une telle législature ne sont pas représentants du peuple tout entier. Nous pensons, pour notre part, qu'en principe dans tout pays du monde, si un taux de participation à n'importe quel type d'élection n'atteint pas cinquante-et-un pour cent (51%) des électeurs, cette élection doit être purement et simplement annulée.

- 3èmement, il faut organiser de nouvelles élections législatives inclusives, en couplage avec les élections municipales de 2020, auxquelles tout parti politique le désirant peut prendre part; et on passe alors directement à la 9ème législature.
Par avance, nous appelons les électeurs à ne pas aller voter pour toute prochaine élection si le régime de la rupture procède encore malicieusement pour écarter des partis politiques de cette élection. Si ceux qui convoquent le corps électoral et invitent particulièrement le peuple à aller voter administrent les élections en cautionnant et en fermant les yeux sur la mesquinerie, l'exclusion, l'injustice des uns à l'endroit des autres, nous, nous ne pouvons pas répondre à cette invitation à aller voter. Bon, évidemment, nous savons que ceux-là qui aiment l'injustice, l’anomalie, l'anormalité, qui sont aveuglément acquis au régime de la rupture iront voter. Nous demanderons simplement que personne ne tente de les en empêcher.

Voilà pour ce qui est précisément des élections législatives de 2019.

Par ailleurs, déjà en 2011, nous avions eu une réflexion à l'issue de laquelle nous avions dit qu'il nous faut une nouvelle conférence nationale dans ce pays où toutes les couches de la société pourront s'exprimer et se regarder dans le miroir de la vérité. Nous avions aussi déjà dit dans un précédent article, et nous le réitérons, qu'il faut que le nombre de mandatures successives soit limité à trois (03). Ainsi, tous ceux qui ont été trois fois de suite député ne doivent plus être autorisés à être candidat à des élections législatives. Nous sommes onze millions de Béninois; il y a franchement de quoi adopter un principe de renouvellement de l'hémicycle qui ne doit pas être pour certains ni un lieu de refuge ni une maison de retraite.
Une autre mesure qui nous paraît très importante est qu'il ne faut pas que le gouvernement ni un groupe religieux ou autre association s'implique dans l'organisation, le déroulement, l'issue d'élections au Bénin. Ainsi, si un membre du gouvernement veut être candidat, qu'il démissionne de son poste pour être candidat, faire campagne pour être élu… ou pour ne pas être élu. Il faut avoir le courage de ses choix. Le courage est la vertu, la peur est le vice. Oui, la peur est un vice, un défaut (On en parlera peut-être un jour dans un autre article, par et avec la Grâce de DIEU).
Nous mettons particulièrement l'accent sur l’immixtion de certaines personnes pour modifier l'issue d'élections selon la Volonté de DIEU, s'opposant ainsi à DIEU pour imposer leur volonté à elles. Si ceux qui se disent croyants sont vraiment croyants et sont respectueux du Ciel, qu'ils cessent d'aller à l’encontre de la Volonté de DIEU. Seul l'antéchrist pousse des gens à agir ainsi; jamais le Christ ne pousse des hommes à s'opposer à la Volonté de DIEU. En tout cas à ce sujet, nous, DIEU nous a dit en notre cœur de dire à nos frères de cesser de rester sous l'emprise de l'antéchrist.

Mot de fin

Nous nous rappelons encore cette remarque que nous a faite un jour un étranger, Africain d'un autre pays plus vaste que le Bénin, au cours de son séjour dans notre pays. Le Bénin est un petit pays, nous a-t-il dit, mais vous [les Béninois] pouvez aller loin si vous arrêtez la mesquinerie, la méchanceté, les coups bas entre vous.
Nous appelons donc, chacun et tous, aussi bien les nordistes que les sudistes, mais surtout les sudistes à vraiment cesser la mesquinerie, l'hostilité, la méchanceté. À savoir que ceux que nous appelons les sudistes, ce ne sont pas seulement les gens originaires du sud mais ce sont également des nordistes qui se sont laissés contaminer par la méchanceté et la haine des gens du sud. Le "héraut du campus" qui n’est toutefois pas le "héros du campus" qui a convoité un poste ministériel et un poste de préfet sans succès, dont le cœur est aujourd’hui empli de haine pour l’ancien président et qui est à la mairie de Parakou, par exemple, est un sudiste. Voyez la manière dont il a procédé pour accéder à la tête de la mairie; c'est la manière de procéder des sudistes au Bénin ça. Un vrai nordiste ne se comporte pas comme ça. L'homme à la voix gutturale, mi-rauque mi-enrouée et vaguement grinçante est aussi devenu un dangereux sudiste. À notre grand désarroi, l'ancien ministre des affaires étrangères a lui aussi intégré la race des sudistes. Et bien d'autres, malheureusement…
À vrai dire ce n’est pas qu’ils deviennent sudistes, en tant que tel, qui dérange. Ce qui dérange, c’est cette mesquinerie, cette méchanceté, cette béninoiserie, cette horrible maladie dont des gens se laissent contaminer.
À contrario, on trouve, heureusement, des gens originaires du sud du Bénin qui vivent au milieu de nordistes avec lesquels ils partagent la même attitude, les mêmes croyances, les mêmes espérances, les mêmes difficultés, le même humour, etc., qui se sentent nordistes et qui ne disent pas qu'ils sont fatigués des hommes du nord.

Sachez qu'il existe certaines gens du sud qui disent qu'ils préfèrent qu'un homme du nord soit Président de la République au Bénin, qu’ils trouvent que c'est toujours mieux, mais qu'ils ne peuvent pas dire ça devant leurs frères du sud car ils vont mal le prendre et leur en vouloir.

La dernière fois, quelqu'un nous disait que les trois meilleurs présidents du Bénin [à l'heure actuelle] sont des gens du nord: Maga, Kérékou, Yayi. Nous avons réfléchi un coup et avons approuvé cela. Bon, on peut arguer que c'est une question d'opinion. Cela est vrai, ce n'est pas parole d'évangile. Mais pour ce que vaut cette opinion, on l'a partagée avec nous et nous l'avons approuvée, et nous la partageons à notre tour avec vous. Et si ça doit faire débat, eh bien que cela fasse débat.

Enfin, il est très important pour nous de dire et de clarifier que nous ne sommes contre personne, mais nous réprouvons absolument la malice, la mesquinerie, la méchanceté, la béninoiserie, la haine venant de qui que ce soit.

Devant certains faits on a le devoir de parler, autrement on peut être pris pour complice si on reste silencieux. Cela nous serait insupportable d'être accusé de complicité pour avoir gardé le silence au regard de la tension, de la crise qui a prévalu au cours de la période électorale d'avril 2019 au Bénin. Alors, nous avons ouvert notre gueule et nous avons parlé.

Merci pour la lecture. Que la Lumière Divine nous éclaire, nous illumine et nous protège TOUS, toujours.

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