2019-12-10

Lettre Ouverte au Président du Bénin






Kandi, le 05 Décembre 2019



Monsieur le Président de la République, bonjour. Vous auriez été certainement épargné de cette lettre si vos collaborateurs désignés s’étaient employé à assumer leurs responsabilités professionnelles à l’égard du peuple, à résoudre les problèmes du peuple qui sont de leur ressort. Il se trouve que ce n’est pas toujours le cas; d’où cette lettre ouverte à valeur de plainte que je vous adresse. C’est bien donc en raison de la négligence coupable de vos collaborateurs qu’à présent je me tourne vers vous. J’ai envoyé des précédentes lettres à la mairie, à la préfecture, à la police républicaine, avec ampliation à la présidence de la république. Avez-vous reçu copie de ces lettres? Si non, cela serait révélateur d’une anomalie certaine dans l’administration de votre régime.

C’est le cœur rempli d’amertume et manifesté d’un ras-le-bol que je viens vous faire part de problèmes qu’il ne vous appartient pas normalement de résoudre vous- même. Il est question de pollution, d’insalubrité, d’incivisme, et d’autres comportements déviants dont je suis la cible. Précisément il y a le dépôt d’ordures à la devanture de mon lieu de résidence, l’urine et la défécation des animaux en divagation ainsi que celle des hommes, le stationnement anarchique de camions, le jet de pierres, etc., qui constituent des délits punissables. J’ai récemment, le 26 novembre 2019, été victime collatérale d’une rixe entre bandes rivales (la bande à un dénommé Saddam y faisant partie) qui ont mitraillé notre maison de grosses pierres. Cela ne reflète guère un climat de sécurité.

Monsieur le Président, j’ai le droit à un environnement propre, sain, paisible. Mais, je ne peux malheureusement pas jouir de ce droit parce que des concitoyens constituent une entrave à la jouissance de ce droit. Je ne demande à personne de nettoyer ma devanture, je le fais moi-même. Mais je demande qu’on ne vienne pas uriner, salir, mettre du désordre chez moi. Sur cette question, il y a à interpeller particulièrement les usagers d’une mosquée dite mosquée Alassane Séidou, du nom d’une personne que vous connaissez mieux que moi puisqu’il est un de vos ministres; lesquels usagers sans savoir-vivre ne cessent de prendre la devanture de notre maison pour leur urinoir favori, violant évidemment une loi. On se demande si c’est le Saint Coran qui leur enseigne cela. Les usagers de la mosquée Alassane Séidou; incorrigibles terroristes-pollueurs récidivistes!

Suite à mes plaintes, j’ai suffisamment eu l’occasion de voir le je-m’en-foutisme caractérisé et même caractériel de l’autorité municipale ainsi que de la police républicaine. Il me reste maintenant à voir s’il y aura le même je-m’en-foutisme au niveau de la présidence et du gouvernement.

Il est dommage qu’au moment où certains sont exemplaires, d’autres s’illustrent dans l’insalubrité. Pour exemple, la devanture de la maison de madame Baba Moussa à Parakou est propre et il me plaît que la mienne soit encore plus propre. Le domicile de madame Labouda (ex ambassadrice) à Kandi et sa devanture sont propres. J’ai d’ailleurs eu une fois à m’entretenir avec elle sur la saleté et le désordre (toutes choses qu’elle déplore) qui règnent à Kandi. Voilà deux exemples en matière de propreté à citer. À contrario il y a d’autres personnes dont la devanture de maison est sale puisque ce sont des saligauds qui n’ont jamais été éduqués sur l’hygiène et la propreté, des sauvages brouillons et indisciplinés avec de sales habitudes qui s’épanouissent au milieu des ordures. Pourtant, ils se disent cadres supérieurs, ils se targuent d’être la crème des crèmes de la société béninoise, ils prétendent être l’élite du Bénin, et ce sont eux qui disent être en phase avec le P.A.G. Particulièrement, concernant le préfet de l’Alibori, il y a une personne qui m’a un jour fait la remarque comme quoi le préfet de l’Alibori aussi doit être quelqu’un qui aime la saleté, tout comme nos frères Nigériens (pas tous) qui eux sont véritablement très forts en matière d’insalubrité et de désordre.

Monsieur le Président, vous aspirez à développer le Bénin, un Bénin révélé dites-vous. Mais malheureusement la fondation sur laquelle vous voulez bâtir l’édifice du Bénin révélé est faite d’incivisme, d’insalubrité, de ce que j’appelle le religionalisme, et autres. Et je vous assure que vos collaborateurs participent à ça. Si cette fondation n’est pas changée, le Bénin révélé sera à coup sûr un échec.

Un grand homme qui a atteint le sommet de la conscience humaine, connu sous le nom populaire de Jésus de Nazareth, a laissé au monde un commandement qui dit: «Si ton bras gauche te gêne, coupe-le.». Monsieur le Président, croyez-moi, le Bénin a un bras gauche qui le gêne, qui le dérange gravement. Mais j’ai le regret de vous informer que ce bras gauche comprend également des personnes parmi les vôtres qui sont dans vos propres rangs. Permettez-moi de vous apprendre que j’ai personnellement coupé le "bras gauche" constitué de soi-disant amis qui me causaient de la gêne et je me suis tout autant désolidarisé de certains parents qui en réalité m’empoisonnent la vie. Aussi, je vous recommande chaudement d’appliquer ce commandement de ce grand homme. Vous avez le secret de faire partir les maires qui ne vous conviennent pas. Alors si vous le désirez vous n’aurez aucun mal à vous débarrasser de ceux qui ne veulent pas assumer leurs responsabilités aux niveaux des ministères, des préfectures, des mairies, de la police républicaine, etc., pour qu’on finisse avec l’insalubrité, l’incivisme, les déviances.

Monsieur le Président, pendant mes échanges avec mes concitoyens, c’est auprès des femmes que je reçois le plus de compréhension et que j’ai le plus un écho favorable en ce qui concerne ma quête de propreté et d’un environnement sain. C’est pour cela qu’au cas improbable où dans notre pays le Bénin, ce problème d’insalubrité et de jet de pierres vous paraîtrait bénin (le jeu de mots me plaît) j’ose espérer que Madame votre épouse, la Première Dame saura attirer votre attention sur le sérieux du problème. Naturellement, en conséquence de cela j’ose espérer que je vais très bientôt pouvoir pleinement jouir de mon droit à la propreté, à la sécurité, à la paix. Évidemment, en disant cela, je vous interpelle devant le peuple à votre devoir d’assurer la jouissance et le respect des droits de chacun.

Enfin, bien qu’animé d’un sentiment de mécontentement, je ne voudrais pas finir sans avoir la courtoisie de vous souhaiter par avance une bonne et heureuse année 2020 à vous, votre épouse et votre petite famille. À vous personnellement, en qualité de Président présidant à la destinée du pays, je souhaite une aube nouvelle dans la devise de «Fraternité, Justice, Travail» si chère à notre pays.

Votre sollicitude et votre sens du devoir m’obligeraient.



Le citoyen mécontent.


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