2016-04-06

Élections Présidentielles 2016 Au Bénin : Sept (07) Réflexions Piquantes


Ce que tu fais, te fait.

Elmancio Godson





Théologiens, qui ne savez rien de Dieu!
Médecins, qui ignorez la médecine! Anthropologues, qui méconnaissez
la nature humaine dans toutes ses manifestations!
Avocats, qui n’avez aucun sentiment de bonté ni de justice!
Chrétiens, qui à chaque instant trahissez le Maître!
Juges, qui n’avez jamais jugé vos vices ni vos défauts!
Dirigeants, qui n’avez pas appris à gouverner vos basses passions!
Prêtres, qui exploitez les sectes fanatiques du monde!
Marchands, qui n’avez pas respecté ne serait-ce que "le pain"
que la Mère Nature donne à ses enfants!
Vous avez tout prostitué avec votre argent "écœurant"!

Samaël Aun Weor











Mot introductif

La démocratie propose ou plutôt (dis)pose que le peuple procède au choix d’un nouveau président au terme du mandat présidentiel en cours d’exercice. C’est alors l’organisation des élections présidentielles où le peuple est solennellement convoqué à un scrutin. Pendant cette période, il y a campagne électorale et avant qu’on se retrouve dans les postes de vote pour exprimer son choix, candidats éligibles et électeurs s’expriment par des propos mais aussi par des comportements. Alors, au Bénin, on entend et on voit toutes sortes de choses; des choses les plus rassurantes aux choses les plus inquiétantes sur fond de malhonnêteté, de ressentiment et d’esprit de vengeance.

1./ Aversion et phobie

Il apparaît maintenant patent qu’au fil du temps une grande partie de la population a développé à l’égard du Président sortant une aversion sourde et muette qui a trouvé l’usage de la parole à l’occasion des élections présidentielles de 2016. Cette aversion synonyme de haine ronge si tant qu’elle fait perdre la lucidité et est ainsi sans discernement dirigée contre toute personne de l’entourage immédiat de la première personne concernée. Le Premier Ministre candidat aux élections présidentielles de 2016 au Bénin a donc été victime (collatérale) des ressentiments des gens à l’endroit de son parrain.

Mais le rejet du Premier Ministre est dû également à sa parenté. Quand certains citoyens ont essayé, de leur mieux, par hypocrisie ou par pudeur, de cacher ce motif, d’autres citoyens moins hypocrites et plus sincères l’ont exprimé vertement. Un jour de la période de la fièvre électorale, j’ai rencontré sur mon chemin une dame (avec qui j’ai de la familiarité), qui après les salutations a directement abordé le sujet de la politique pour me dire qu’«il ne faut pas laisser un blanc être notre président» faisant allusion au Premier Ministre. Et elle a continué sur cette lancée en parlant de colonisation, etc. Un raisonnement qui m’a surpris. Une autre fois, je discutais avec un frère qui m’a dit: «On ne veut pas d’un blanc comme président. Moi, je ne vais jamais voter pour Lionel Zinsou parce que c’est un blanc. Ce n’est pas un Béninois; il a la nationalité française.». À vous donner le frisson! Les gens parlent d’un refus de colonisation comme s’ils n’étaient pas déjà colonisés. Pour des Béninois qui sont incapables d’entreprendre quelque chose sans se calquer sur le colon, des Béninois qui ne peuvent pas compter sur eux-mêmes et sur les potentialités nationales mais qui ont toujours recours au colon et aux ressources du colon, ça m’étonne qu’on pense que c’est le Premier Ministre qui va amener la colonisation. Bande de colonisés qui croient qu’ils ne sont pas colonisés! Vous êtes des colonisés oui, depuis avant même le Général Kérékou et vous continuez toujours d’être des colonisés. Moi non plus je ne veux pas de la colonisation mais je sais qu’il faut procéder autrement. La situation actuelle est telle que dans toute la sous-région, pour ne pas dire dans toute l’Afrique, les grands marchés de l’industrie minière, du pétrole, de la construction routière, ferroviaire, etc. sont contrôlés par les multinationales étrangères. Sans parler du fait que le pouvoir monétaire de nos pays est encore entre les mains du colon. Pour asservir et mettre à genoux quelqu’un, comment procède-t-on? La recette est très simple et si des gens l’ignorent alors ils sont certainement des tarés qui ont encore beaucoup de choses à apprendre.

Ce qui me fait de la peine aussi, c’est qu’en plein vingt-et-unième siècle on soit amené à devoir réexpliquer à des gens qui se disent intellectuels la notion de race. Qu’est-ce qu’un noir? Qu’est-ce qu’un blanc, un mulâtre, un métisse, un quarteron, un octavon, et tout ça? Il ressort qu’au Bénin, il y a vraiment beaucoup de confusion qu’il faudra dissiper. Curieusement, le Béninois qui ne veut pas que le fils du pays, né d’un père Béninois et d’une mère Française, et taxé de blanc, soit Président de la République, espère qu’un Béninois dont le père est un blanc ou dont la mère est une blanche joue dans l’équipe nationale de foot. Le Béninois veut qu’un Béninois-blanc (ou une Béninoise-blanche) soit dans l’équipe nationale d’athlétisme, n’est-ce pas? Et on veut avoir de Béninois-blanc dans l’équipe de basket-ball, et dans l’écurie des joueurs de lawn-tennis, etc., pour défendre le drapeau national du Bénin. Il y a quelque chose qui ne va pas. C’est dans de tels cas que le Maître Elmancio Godson parle de désordre émotionnel. Quant au Maître Samaël Aun Weor, il parle de multi-personnalités (psychologiques) où la machine humaine est contrôlée tour à tour par des "mois" psychologiques divers. Tantôt le moi psychologique qui ne veut pas du frère né d’un parent blanc contrôle la machine, tantôt le moi psychologique qui veut du frère né d’un parent blanc contrôle la machine. Cela se rapporte à la même chose mais j’aime bien l’expression godsonienne de "désordre émotionnel". Quand on est en situation de désordre émotionnel, on est animé de multiples émotions contradictoires qui conduisent à dire et à faire des choses contradictoires; ce qui est une pathologie d’ordre psychologique dont il faut guérir.

Ces élections auront permis de mettre à nue une phobie particulière cachée latente du Béninois que je qualifie de diasporaphobie, l’hostilité à l’égard des Béninois de la diaspora, qui est du genre: «Ne venez pas avec vos grandes compétences que nous ne possédons pas au pays pour nous gouverner.» Les Béninois ne se prennent pas pour des aveugles, même s’ils le sont vraiment, qu’un frère borgne "venu d’ailleurs" va gouverner. Et d’ailleurs, qu’est qui prouve que le borgne en question n’est pas lui aussi un aveugle ignorant des réalités mystico-occulto-cultuelles du pays? Ce qu’il faut que les frères de la diaspora aussi comprennent, c’est qu’il ne faut pas vivre longtemps dans le pays de l’Homme blanc jusqu’au jour où on a envie d’occuper une fonction de dirigeant pour rentrer au pays prétendre vouloir être ceci ou cela. Ça ne le fait pas. Il faut savoir que ceux qui sont restés au pays ne sont pas des chiens non plus.

Enfin, peut-être est-il opportun, pour appeler à une ouverture d’esprit, de faire un parallèle avec le cas américain en faisant remarquer que si les Américains étaient des Béninois, celui qui est actuellement à la tête de leur pays n’aurait jamais été Président des États-Unis. À cet égard, on dira heureusement pour lui que les Américains ne sont pas des Béninois.

2./ Voix achetées égales voix gagnées

À l’observation de ce qui se passe pendant les campagnes électorales au Bénin, on pourrait bien élaborer une théorie: la théorie d’une voix achetée égale à une voix gagnée. Il n'est pas faux de penser est que dans ce vilain jeu de l’achat des voix, c’est le mieux disant qui remporte la partie. Et il est manifeste que les Béninois sont plus attirés vers celui qui a plus d’argent que celui qui en a moins car ils espèrent secrètement que celui-là qui en a à gogo va leur donner un peu. On adhère ainsi à la cause d’un candidat qu’on soutient et qu’on défend, non pour son projet de société dont on a cure d’ailleurs mais parce qu’on a reçu de l’argent ou un bien en nature. Ah, l’argent; quand tu nous tiens, on perd tout notre bon sens.

Une fois de plus donc au cours de ces élections le pouvoir de l’argent a agi sur le peuple révélant l’immaturité d’un peuple dont on dit qu’il est mûr. Des gens savent et attendent maintenant avec excitation le système du porte-à-porte où il y a distribution d’argent et de biens tels que du riz, de l’huile d’arachide et autres. L’immaturité est d’ailleurs ce qui rend possible et perpétuel le jeu de l’achat des consciences qu’on ne devrait même pas appeler ainsi. On devrait plutôt parler de l’achat des inconscients. Tous ceux qui ont eu à étudier une fois de façon sérieuse la question de la conscience doivent savoir que la conscience n’est pas une chose qui peut s’acheter. Ce sont par contre les gens inconscients qui peuvent se laisser acheter pour ceci ou cela. Et on a vu que des gens inconscients, il y en a au Bénin en grand nombre qui ont été achetés comme du petit bétail. Mais cependant il existe des têtes de bétail qui ont plus de valeur que certains inconscients puisqu’on sait qu’il y a des inconscients qui ont pris cinq mille (5.000) francs CFA alors qu’il y a des têtes de cabri qu’on ne peut pas avoir à ce prix-là au marché du bétail. Acheter un Béninois pour se faire élire coûte donc moins cher que d’acheter un cabri.

Avec ça, on parle de maturité des Béninois. Permettez-moi de rire! Je crois qu’il ne faut pas confondre maturité et pseudo-maturité; ce n’est pas la même chose. Excusez-moi mais j’ai beau observé, je ne vois pas de maturité du peuple Béninois. La maturité n’est pas une chose qu’on ramasse par terre, comme ça en sortant de chez soi. Dans la maturité, la vraie, il n’y a ni méchanceté ni vengeance ni intoxication ni diasporaphobie ni achat des inconscients, etc. Le jour où le Béninois sera mature, on verra soi-même la différence: jamais il n’acceptera de prendre de l’argent de qui que ce soit pour accorder son suffrage. Mais pour le moment, les gens sont sous l’emprise de l’argent et du matérialisme par extension.

3./ Choix de l’indifférence

L’affiche du 2e tour des élections présidentielles de 2016 au Bénin a diminué l’engouement d’un certain nombre d’électeurs qui étaient indifférents à l’un et l’autre des candidats. Mais s’il est vrai que des électeurs étaient devenus indifférents, il y a eu deux catégories d’indifférents.

La premier catégorie des indifférents, la moins nombreuse, est constituée des vrais indifférents qui ne sont pas sortis au second tour accomplir leur devoir civique et d’autres qui sont sortis pour aller voter abstention, ce qui est à recommander dans une telle circonstance. J’ai personnellement aussi voté abstention. L’abstention est bien un choix qui, pour moi, a un intérêt et une importance que je développerai plus tard dans un autre article. Inch’ Allah comme dirait le pape!

La deuxième catégorie d’indifférents, ce sont les faux indifférents. Ce sont ceux qui disaient au départ ne vouloir de l’un et l’autre candidat mais comme l’argent, eh oui toujours l’argent, a une influence et une force de persuasion sur eux, ils ont fini quand-même par accepter le choix dicté par l’argent qui a finalement été pour eux le choix de l’indifférence. Je ne veux juger personne. Tout Homme est libre de son choix, mais il vaut peut-être mieux ne pas chercher à raisonner son choix.

Ça me chagrine d’entendre des justifications basées sur des choses matérielles superficielles et vaines. Jusqu’à preuve du contraire, ce que je sais ou pour être plus exact, ce que je crois savoir, c’est que quitte à choisir entre deux maux, il faut choisir le moindre. Et quand on dit qu’on est face à deux maux, ça signifie que des deux côtés il y a un problème. Il s’agit de choisir là où le problème est moindre. Ceci dit, les appréciations peuvent diverger; surtout quand l’argent s’en mêle. Certaines gens peuvent alors préférer avoir la méningite que d’avoir la fièvre typhoïde si on accompagne la méningite d’une somme d’argent. D’autres peuvent préférer avoir l’hépatite que l’hémorroïde. Mais, gageons qu’au Bénin, on a choisi le moindre mal.

J’ai entendu un groupe de personnes tenir une discussion sur le statut de riche des candidats avec une préférence marquée pour le candidat supposé être le plus riche de tous. Il y a certains qui disent que ce candidat élu est riche et que dès qu’il sera au pouvoir, il va commencer par payer les victimes de la fameuse affaire de spoliation, avec son argent. Des gens se disent qu’il va utiliser son argent pour faire ceci et qu’il va utiliser son argent pour faire cela. Quand j’entends des choses comme ça, je me demande de quel côté je me trouve: est-ce que c’est moi qui ne suis pas sain d’esprit ou bien ce sont les auteurs de tels propos qui ne sont pas sains d’esprit?

Si les électeurs commencent maintenant à s’appuyer sur le critère de la richesse personnelle des candidats, ça veut dire que pour les prochaines élections au Bénin, ce sont les candidats les plus riches qui seront toujours vainqueurs. Alors là, ce sera la porte ouverte à de nouvelles déviances dans la classe politique.

4./ Rupture, vraiment?

J’ai entendu une personne dire que les gens ne voulaient pas du Premier Ministre comme président parce qu’on ne voulait pas de la continuité car, disait cette personne, lorsqu’un système dure trop, il devient mauvais, pourri. Ah, bon? Tiens, tiens, tiens. Mais, et le système religieux alors? Prenons par exemple le catholicisme; ça dure depuis combien de temps? Et le système éducatif? Vous voulez que je vous dise aussi quelque chose qui dure depuis longtemps? Eh bien, le système démocratique lui-même. Alors, le système démocratique, lui n’est-il pas pourri par hasard, hum? Mais on nous chante que c’est d’autres systèmes politiques qui sont mauvais et on veut aujourd’hui imposer aux peuples le système démocratique conçu par ceux qui veulent gouverner le monde. La question c’est, pourquoi ce qui n’est pas mauvais et pourri apporte de la désolation dans plusieurs pays? Je pense par exemple à la Lybie. Les faux sauveurs matérialistes qui veulent berner les autres disent des choses qui vont plaire et après c’est pour causer des souffrances aux gens. La démocratie profite plus à ceux qui l’imposent qu’aux pays qui tentent vaille que vaille de la mettre en pratique. C’est ainsi et il faut faire attention. La chanson de la Voix de l’Occident est fort agréable à écouter mais elle contient un terrible venin qu’il faut savoir détecter. On vient vous dire que votre Chef d’État est mauvais, qu’il vous fait souffrir, qu’on veut vous aider à être des hommes libres par la démocratie et avec la démocratie. Puis après, vous vous rendez compte que c’est vos richesses naturelles qui les intéressent.

La vérité, c’est que ce sont les hommes eux-mêmes qui laissent les systèmes ou les choses se dégrader. Un Homme qui a le désir et la volonté de bien faire ne vient pas pour aggraver les choses mais pour améliorer les choses, donc il ne faut pas trop vite aller à des conclusions hâtives, ce dont j’ai horreur, en disant que la venue du Premier Ministre au sommet de l’État serait pour aggraver les choses. Et à cause de cela qu’il ne faut donc pas qu’il y ait continuité.

Concernant toujours le refus de la continuité, j’aimerais savoir si on est dans une remise en cause du concept d’État et du fonctionnement de l’État. Parce que jusqu’à preuve du contraire, partout dans le monde on dit que l’État est une continuité. Je m’étonne donc de l’idée de la rupture du groupe des vainqueurs des élections présidentielles de 2016. Rupture signifie interruption et rupture signifie aussi absence de continuité. Alors, est-ce que par exemple on va interrompre l’activité de micro finance? Est-ce qu’on va interrompre l’électrification des zones rurales? Etc., etc.

Je n’ai pas voté pour le Président sortant en 2011 et je n’appartiens pas à la mouvance, mais je refuse la mauvaise foi et la malhonnêteté. Il faut être franchement malhonnête pour dire que le régime finissant n’a rien fait de bon dans le pays. Mais il est aussi vrai qu’il y a eu des pratiques graves. Vouloir corriger ces pratiques et assainir peut se comprendre mais ce n’est pas de la rupture. Lorsque Monsieur Valentin Agon lui parle de rupture, il a raison. Cette rupture-là, on peut la faire. Mais la rupture dans la gestion des affaires de l’État dans le sens réel du mot rupture paraît inconséquente. Ce qui est plus approprié et acceptable, c’est de parler de "Nouveau Départ". Il faut que les partisans de la rupture au sommet de l’État s’expliquent, d’autant plus que certains ont été membres de gouvernement du régime en fin d’exercice. On est vraiment dans un pays terrible. Dans d’autres pays ces anciens membres de gouvernement auraient ainsi signé leur propre mort politique. Comment peut-on avoir participé à la gouvernance d’un pays et venir après dire qu’on est dans la rupture, alors que l’État est une continuité? Je mets au défi ces partisans de la rupture de pouvoir faire de la rupture au sens réel du mot et de réussir. En fait, ça dépasse le cadre du Bénin: je mets au défi tout Chef d’État dans le monde entier de pouvoir faire une rupture brutale et radicale, dans la gestion de l’État. Dans le domaine de la gouvernance, il est toujours question d’énergie et donc d’électrification, d’éducation et donc d’écoles, de santé et donc d’hôpitaux, de chômage et donc de création d’emplois, etc., etc., etc. Je ne sais pas quelle rupture les gens veulent faire là. Si on veut continuer les missions régaliennes avec moins de désordre, avec plus d’amélioration(s) et d’efficacité, c’est heureux, mais qu’on le dise de cette façon. Là, il ne s’agit pas, à proprement parler, de rupture. Le dictionnaire n’a jamais défini la rupture comme étant l’amélioration d’une chose.

5./ Erreurs et incapacités

Les erreurs sont multiples chez les candidats, dans leur état-major et dans leur équipe de campagne. Ces erreurs sont plus nombreuses et plus graves chez certains que chez d’autres. On espère qu’à la fin, les acteurs s’asseyent pour faire le point et relever les erreurs. Par exemple, on peut se demander ce qui motive le choix d’une couleur. Dans quel aspect de la couleur choisie se place-t-on et est-ce que la personnalité du candidat, sa conduite, son discours sont en adéquation avec cet aspect de la couleur? Il faut savoir. Aussi, lorsqu’un candidat utilise un arbre comme symbole ou un croissant (de lune) comme symbole, ce candidat est-il sûr que ce symbole lui correspond et qu’il est en accord avec ledit symbole? Dans la vie, je crois que quand on veut apparaître dans son meilleur jour et qu’on va à la conquête d’une certaine chose, on cherche à porter ce qui sied le mieux et qui correspond à la visée. Ce genre de choses peut paraître banal et d’importance secondaire à certains; et ça aussi c’est une erreur. Alors au final, c’est pour avoir un résultat lamentable de zéro virgule je-ne-sais-combien pour cent. Il serait utile, je crois, de bien étudier et de bien définir les couleur, symbole et messages.

Comme les autres choses, le message doit être testé pour être utilisé et utilisé pour être évalué dans son efficacité pour en tirer les leçons nécessaires. Il y a par exemple une dame candidate légendaire au Bénin qui étonne. Je n’ai rien contre personne, hein. Et je n’ai particulièrement rien contre cette dame, mais j’ai quelque chose contre sa manière de procéder. Il me semble qu’il faut qu’elle change sa façon de voir les choses et qu’elle change de discours; mais ce n’est pas un ordre que je lui donne. Tout le temps, le discours de cette dame est que les femmes sont plus nombreuses que les hommes ou que ce sont les femmes qui s’occupent des hommes ou encore que ce sont les femmes qui font des hommes ce qu’ils sont; ce genre de choses. Ça en devient lassant. Et qu’est-ce que ça lui a jamais rapporté? Les femmes sont plus nombreuses, soit. Mais parmi les femmes nombreuses, une bonne partie est composée de gamines et d’adolescentes qui n’ont pas l’âge de voter. Et parmi celles qui ont l’âge de voter, il y en a qui jusqu’à présent ne la connaissent pas, dans les localités reculées. Et à cela s’ajoutent encore d’autres facteurs. Je pense qu’il faut cesser ce genre de discours qui est vraiment inefficace. Il n’y a pas un(e) président(e) dans le monde qui ait été élu(e) uniquement avec les voix des femmes ou uniquement avec les voix des hommes. Tout(e) candidat(e) dans le monde entier a besoin que des femmes et des hommes lui expriment leurs suffrages pour être élu(e).

Il y a des candidats qui sont vraiment des rigolos, quoi. Si on n’a pas la capacité de mener une campagne, il faut laisser tomber. Que ce soit en Inde, en Russie ou au Brésil, un candidat aux élections présidentielles parcourt tout le territoire pour faire campagne et se présenter devant les électeurs. Mais pour un pays comme le Bénin qui fait cent douze mille six cent (112.600) kilomètres carrés, des candidats sont incapables de se rendre dans certaines localités du pays. Ils se contentent de rester dans le tiers du pays ou même dans le quart du pays (principalement à Cotonou et Abomey-Calavi) pour faire campagne et ils comptent remporter les élections. Pff! Après, c’est pour avoir des zéros virgule je-ne-sais-combien. Il faut trouver un moyen d’arrêter la pléthore de candidats aux élections présidentielles, ce n’est pas sérieux. Il y en a qui disent que c’est une stratégie, moi je réponds que c’est une stupidité.

Beaucoup de candidats au Bénin semblent faire de la candidature aux élections présidentielles une carrière ou une distraction, je ne sais pas. Il faudrait que la cour constitutionnelle intervienne sur cette question. Dans d’autres pays lorsqu’un candidat pose sa candidature et ça ne marche pas, il se retire et laisse la place à d’autres. L’accession à la magistrature suprême n’est pas un diplôme à obtenir pour qu’on se présente à plusieurs reprises jusqu’à ce que ça marche. C’est pour cela que je propose qu’on augmente le montant de la caution pour les candidats récidivistes. À supposer que la caution "de base" est de dix (10) millions, si une personne veut être candidate une seconde fois, elle doit payer le double, vingt (20) millions, et si la même personne veut se présenter pour une troisième fois, elle devra payer le triple de la caution de récidive, soit soixante (60) millions, ainsi de suite progressivement (soit n! x 10.000.000 FCFA). Quant au Président élu qui veut briguer un second mandat, lui il payera toujours dix (10) millions pour la caution. En outre pour ceux qui ont des résultats minables de zéro virgule je-ne sais-combien, un virgule je-ne-sais-combien, deux virgule, trois virgule je-ne-sais-combien, il faut leur interdire de se représenter sinon il faut leur faire payer une taxe de pénalité. Il faut vraiment qu’on arrive à arrêter le désordre, quoi.

Il y avait des personnes pour qui j’avais une grande estime avant leur candidature mais leur participation aux élections présidentielles, leurs diverses déclarations pendant et après les élections ont diminué cette estime. Je respecte leurs convictions hein, mais seulement sur une échelle de un (01) à dix (10), ils sont passés chez moi de sept (07) à deux (02) ou trois (03) en estime. Et pour avoir échangé avec d’autres gens, je sais que je ne suis pas le seul auprès de qui ils ont perdu d’estime. C’est ça aussi les conséquences d’une candidature aux élections.

6./ Échec à méditer

Dans la vie, toutes les victoires/réussites ne se ressemblent pas et tous les échecs ne se ressemblent pas non plus. Parfois quand on échoue, c’est parce que DIEU le Bienveillant, le Magnifique veut nous protéger de certaines choses que nos yeux aveugles n’arrivent pas à voir. Et dans ces cas-là surtout, il n’y a pas lieu de se lamenter. Il faut plutôt méditer les échecs pour bien les comprendre. Il se peut que l’échec du Premier Ministre soit ce genre d’échec qui vous évite des ennuis qui pourraient survenir, auxquels on n’est pas préparé. Subir un tel revers ne devrait donc pas être affligeant et c’est d’ailleurs pourquoi j’ai jusqu’ici soigneusement évité de faire usage des expressions du style "candidat malheureux", "candidat perdant". Il y a matière à méditer aussi pour le parti principalement impliqué dans la candidature du Premier Ministre; pour moi on peut remonter l’échec aux élections présidentielles au revers dans la conquête de la présidence de l’assemblée. À méditer.

Par ailleurs, j’ai toujours profondément cru à une chose que j’ai entendue le Premier Ministre dire qui me réjouit et s’il est vrai qu’il pense cela, la course à la magistrature suprême ne doit pas être une obsession pour lui. Dans un discours prononcé au lendemain du 2e tour du scrutin, le Premier Ministre a dit: «Il y a plusieurs manières de servir son pays.». Cela est vrai et c’est pourquoi on ne doit pas s’acharner à être coûte que coûte président, ministre, député, directeur et que sais-je avant de servir son pays. Ceux qui veulent nécessairement et obligatoirement occuper d’abord une fonction de chefferie dans la hiérarchie gouvernementale ou institutionnelle avant de servir leur pays sont des menteurs qui sont en réalité poussés par leur horrible égo. Or on sait que l’égo ne conduit pas une personne à rechercher l’intérêt général mais plutôt l’intérêt personnel. Voilà pourquoi la plupart des ministres, députés, présidents d’institution, directeurs et autres qui prétendent aimer leur pays et travailler pour l’intérêt général ne pensent en réalité qu’à eux-mêmes, à leur petite famille, à leurs maîtresses et aux fruits de leurs adultères. Alors si le Premier Ministre aime vraiment son pays, je parle du Bénin et non de son second pays, avec les compétences et les relations qu’il a, il trouvera sans nul doute, mille et une manières de servir son pays.

7./ Félicitations au Président élu

Les élections sont terminées. Quel soulagement! On a un nouveau Président sans avoir eu des incidents comme ce qu’on voit ailleurs. On peut donc jubiler: Hip, hip, hip, hourra! Je n’ai pas voté pour le Président élu mais une fois qu’un Président est élu, il est, de fait, le Président de tout le peuple. En conséquence, tout le monde doit lui montrer le respect dû à sa personne d’abord et à son rang. Un enfant doit respecter son père. En cela, on ne dit pas que l’enfant ne doit pas être mécontent des abus de son père, mais un enfant qui ne respecte pas son père montre quel genre d’enfant il est. Dans toutes les parties du monde, le Président est qualifié de "Père de la Nation", et en tant que tel il doit être respecté même si on n’est pas d’accord avec lui. On évitera donc d’insulter le "Père de la Nation" comme le font certains qui ne savent pas que les actes et les propos qu’on a dans la vie ne font que révéler le genre de personnes qu’on est. Même si notre "Père de la Nation" nous offense, ce qui est également condamnable, nous n’avons pas à l’insulter, à le déshonorer avant de lui faire savoir qu’il est dans l’erreur, dans le vice. On espère que le nouveau "Père de la Nation" ne connaîtra pas ce genre de choses.

Chercher à se distinguer est certainement légitime. Mais, lorsqu’on occupe le fauteuil de quelqu’un qu’on combattu ou de qui on s’est désolidarisé, le défi peut être plus stressant, surtout avec cette idée bizarre de rupture. On peut avoir tellement envie de se démarquer que, si on y prend garde, on commette des impairs. Ça m’apparaît comme un premier piège à éviter.

De toute façon, j’aimerais dire félicitations et souhaiter la bienvenue à notre nouveau Chef d’État et lui faire la prière que DIEU l’assiste et le guide dans sa gouvernance. Et je prie pour que le Président lui-aussi accepte cette guidance de DIEU. Que DIEU augmente la sagacité de notre Président pour qu’il prenne les bonnes décisions pour le pays entier et pour qu’il parvienne à détecter les mauvaises gens, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, qui vont tenter de le pousser à commettre des erreurs qui vont leur profiter eux, mais qui vont nuire au peuple Béninois. Sans vouloir être un oiseau de mauvais augure, j’aimerais signaler quelque chose qui n’est qu’un fait de la réalité humaine: le Président doit savoir qu’il est fort possible que ses futurs pires ennemis soient actuellement dans ses propres rangs; sauf qu’ils ne se sont pas encore déclarés comme tels. Il faut donc savoir être alerte.

Aux électeurs Béninois, et surtout à ceux qui ont accordé leur suffrage au Président élu, il faut rester derrière le Président. Il ne faut pas élire un président et le lâcher ensuite, comme vous le faites toujours, pour après dire qu’il est mauvais et qu’il ne fait rien de bon. Il faudra beaucoup prier; des prières sincères spontanées et non des prières commandées à coups d’argent; ce genre de prières-là n’est pas le plus efficace.

Note finale

Les réflexions qui précédent ne sont en aucune manière dirigées contre quelqu’un ou contre un camp. On est tellement animé au Bénin de toute sorte de suspicion qu’on a souvent du mal à accepter qu’il y a des gens neutres impartiaux. Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, je vous prie de bien vouloir croire qu’il y a de telles gens. Je vous prie aussi de croire que l’intention de ces réflexions est de provoquer un certain choc qui pourrait amener certaines personnes à commencer à faire évoluer le débat politique, à accepter les opinions des autres et à accepter leurs prochains un peu différents ou très différents d’eux. Nos différences sont une richesse.

Que la Lumière Divine nous éclaire chacun et tous dans notre compréhension, dans nos conduites, nos analyses, etc.

Vive le Président, vive le Bénin.

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