2012-06-10

On ne peut jamais bien s’occuper en même temps des affaires de deux différentes activités; surtout s’il n’y a aucune dépendance professionnelle entre elles et qu’il y a l’ombre de conflit d’intérêt. Mais voilà, au Bénin certains ont une structure dont ils veulent être le directeur et dans le même temps être employé dans l’administration publique ou privée. Excusez-moi mais je désapprouve ça. Soit vous vous occupez de votre structure, soit vous êtes fonctionnaire. Peut-être qu’on peut avoir une structure dont la gestion est confiée à une tierce personne et rester soi-même fonctionnaire. Mais comme le Béninois a un sérieux problème de confiance et ne veut pas laisser une autre personne gérer sa structure, il veut diriger à la fois sa structure et être employé ailleurs. Ainsi, il refuse de démissionner pour permettre à une autre personne d’avoir du travail. Une femme travaillant dans une société d’État a créé sa propre structure. Et quelle est sa conduite? Elle va au service y passer une ou deux heures, ensuite elle court pour aller dans sa société régler certaines choses puis elle retourne au service. Mon avis c’est que celle-là elle trompe l’État et elle se trompe elle-même. Ce qui se passe lorsqu’on se comporte comme ça, c’est qu’on n’est pas assez productif ni d’un coté ni de l’autre. Dans un cas pareil, même votre propre structure ou boutique ne tourne pas comme il le faut.

Dans l’exécution des tâches, on note aussi qu’il y a des agents fauteurs autant que fautifs de pertes financières et de manques à gagner à l’État, qui font entorse aux procédures normales et appliquent leurs propres règles.

Une autre tricherie dont j’aimerais parler rapidement concerne les fausses déclarations de maladies et d’ordonnances. Certains appellent ça même "deuxième salaire"; vous vous rendez compte? On dit qu’on est malade ou qu’un conjoint ou un assujetti est malade; on se fait établir de fausses ordonnances et on vole le pays. Et il y a des médecins, ayant soi-disant prêté serment, complices de ce genre de choses. Il apparaît clairement que ce n’est pas l’intérêt général qui est la motivation des gens…

La paresse au travail du Béninois est une plaie qu’il faut soigner au plus vite; j’ose croire que ce n’est pas encore la gangrène. Un jour je suis allé chercher un document au palais de justice à Cotonou. J’étais dans le rang quand sur les coups de 5h30’ l’agent s’est levé à demi de son siège et a sorti la tête pour jeter un coup d’œil sur le rang. Puis il fait un soupir de fatigue et d’exaspération et nous dit «Moi je suis fatigué hein, il faut aller revenir demain». Et c’est ce qui s’est passé; les gens ont pris leur chemin pour rentrer chez eux, et moi-aussi je suis parti. Je me suis dit «Donc lui on l’a recruté pour être fatigué à 5h30’». Que se passerait-il s’il va prendre son salaire et qu’on lui dit que son salaire est "fatigué" de xxx francs qu’on lui aurait soustraits? Pour certaines questions, on peut être obligé de se rendre à Cotonou; et c’est pour s’entendre dire de revenir après car l’agent chargé de servir les usagers est fatigué à 5h30’. Où est la conscience professionnelle? Je vous le demande.

On ne veut pas travailler mais on est prêt à faire des réclamations. On est prêt à aller en grève et parfois à aller jusqu'à paralyser des secteurs d’activités. On ne travaille pas et on veut avoir l’argent du travail. Mais vous rigolez ou quoi? Je ne suis pas défenseur de Monsieur Boni YAYI le Président de la république, un Boni YAYI pour qui j’ai d’ailleurs refusé de voter en 2011 ainsi qu’à sa formation politique. J’ai publié un article dans le passé (en 2010) dans lequel j’indiquais les raisons de ce choix. Sans trop m’étendre dessus, je lui reproche notamment de s’être laissé prendre en otage par le jeu de la politisation à outrance et de s’être laissé aller aux "affairages" des Béninois (dans leur grande majorité). Toutefois je le supporte sur la question de la défalcation. Si quelqu’un ne travaille pas, quelque soit cette personne (même si c’est mon père ou ma mère), qu’on lui défalque son salaire; un point c’est tout. Je le trouve même un peu pusillanime, un peu lent à sévir. Il dit qu’il va radier et il ne radie personne. Si c’était moi, je vais radier les gens; et je ne vois pas qui de la communauté internationale ou autre va m’en empêcher. On peut me faire un coup d’état après, mais je les aurais déjà radiés. Ailleurs où on a radié les gens, qu’est-ce qui s’est passé?

Je l’ai déjà dit dans d’autres articles et je le redis ici; les syndicats (en quasi-totalité) sont pour moi une calamité au Bénin. On ne les voit jamais faire des manifestations pour exhorter les fonctionnaires à doubler d’ardeur au travail, à accroître leur productivité mais ils savent faire des grèves. Il faut croire qu’il leur est plus facile et agréable de faire des grèves.

Si on espère une augmentation de salaire, on doit s’atteler au travail. C’est le travail qui crée la richesse. Au sens strict, ce n’est pas l’entreprise qui crée la richesse comme certains le disent; c’est le travail qui crée la richesse. S’il y a des entreprises où les gens refusent de travailler, il n’y aura pas de la richesse.

L’état d’un pays, la physionomie d’un pays sont à l’image du peuple de ce pays. Si des pays qui se sont illustrés par le travail comme le Japon, l’Allemagne, les dragons de l’Asie ont atteint un niveau de développement à la mesure de leur travail, la loi de cause à effet(s) (ou loi de causalité) nous permet de dire sans se tromper que tout pays dont le peuple se donne véritablement au travail se développera certainement. Où croit-on conduire un pays avec les conduites au travail présentées ici? Quel pays au monde s’est développé avec des fonctionnaires irresponsables, paresseux, tricheurs, menteurs, voleurs?

Si maintenant on fait un petit point, on voit que le Béninois moyen ne travaille pas plus de cinq (05) heures par jour mais il veut prendre le salaire d’un travail de huit (08) heures par jour. Ceux qui travaillent véritablement huit heures par jour sont peu nombreux. Et ceux qui acceptent de travailler plus de huit heures par jour sans que cela leur soit comptabilisé comme heures supplémentaires sont absolument très rares.

Note finale

Ces divers agissements passés en revue créent un préjudice à un pays. Selon des calculs auxquels je me suis donné, il ressort que 37,5% (au moins) de la masse salariale S est non mérité et constitue une perte pour la nation. Aussi dans une situation de déficit de productivité, recruter davantage d’agents qui vont se comporter de la façon décrite plus haut n’est pas avantageuse. Si on veut réaliser Q quantité de travail, la contrainte de devoir engager plus d’employés pour atteindre Q provoquerait une augmentation de S × q/Q (où q est la portion de travail non réalisée) et on aura ainsi dépensé S + S × q/Q. Si les nouveaux salariés recrutés sont eux-aussi paresseux et travaillent 5h au lieu de 8h, on a une perte induite égale à 37,5% de S × q/Q dont il faudra tenir compte par étapes de recrutement ou de productivité. Il y a donc une quantité S × qi/Qi qui s’intègre chaque fois dans la masse salariale actuelle. La dépense salariale totale serait: S + S × qi/Q + S × qi+1/qi + ... + S × qn+1/qn (avec qi = pi de Q); soit S + S × pi + S × pi+1/pi + ... + S × pn+1/pn
Il va s’en dire que pour l’employeur plus qi ou pi est faible, mieux ce sera; l’idéal étant que cette valeur soit nulle. Et Q n’est réellement atteint que si cinq heures de travail par jour sont suffisantes pour le réaliser; sinon on s’en approcherait seulement...

C’est l’une des causes (il y en a d’autres) pour lesquelles il peut être difficile à un État de recruter. Or on veut que l’État recrute (n’est-ce pas?). Donc il va falloir que chaque salarié pris singulièrement se remette en cause.

De ce qui précède, il apparaît qu’une rétribution salariale plus juste serait celle élaborée sur une valeur prônée par le régime Boni YAYI: l’obligation de résultat.

Tel est le propos que je voulais partager avec vous. Je vous remercie pour votre précieuse attention.

C’est la première fois que je publie les éléments de cette étude dont je voulais faire un travail plus grand et un document plus complet. Mais à la réflexion, premièrement je n’ai pas toutes les ressources nécessaires et deuxièmement pour dire la vérité, je suis de plus en plus dégoûté par un peuple qui se refuse à la conscience professionnelle et qui ne fait rien pour s’améliorer. Alors si cet article peut inspirer certaines personnes, tant mieux. En ce qui me concerne je renonce à aller plus loin.

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