De façon générale, après une formation de type académique ou de type informel, sur le tas, ou autodidacte, on se lance dans la vie active sans se soucier des façons de se comporter, de savoir-être, bref, de ce qu’on pourrait appeler, si on veut, le politiquement correct de l’exercice du métier. L’intérêt de la question "Quels codes (de conduite) socioprofessionnels bénéfiques aux métiers peut-on indiquer?" et le désir d’y apporter une réponse a conduit à la collecte d’expériences, à leur analyse et à la déduction d’attitudes d’ordre pratique probablement applicables à toute forme d’organisation.
Vocation
Le tout premier point fondamental pour bien exercer un métier est d’aimer ce métier pour le métier-en-soi et non pour le revenu qu’on espère du métier ni pour une reconnaissance sociale. En d’autres termes, je fais allusion à la vocation. Il faut avoir de la vocation pour le métier qu’on fait sinon c’est mal parti. On me dira: oui, bien-sûr, c’est indiscutable. Pourtant la majorité des gens font un métier pour lequel ils n’ont pas de vocation. Et ça, c’est se corrompre. Avoir des compétences dans un métier ne signifie malheureusement pas qu’on aime ce métier et qu’on a une vocation pour ledit métier. Celui qui a de la vocation, c’est quelqu’un qui est capable d’exercer sa profession rien que pour le plaisir, le besoin, le devoir de l'accomplir. S’il arrive qu’on se trouve dans un métier qu’on n’aime pas, il est impératif d’apprendre à aimer ce métier. Il se peut que certains demandent comment on fait pour aimer un métier. À ceux-là je m’empresserai de demander à mon tour comment on fait pour aimer un conjoint pour lequel on n’éprouvait rien au départ. Il y a bien des gens en couple qui nous disent qu’entre eux l’amour est né progressivement en apprenant à se connaître. Eh bien, faites que la même chose se produise avec votre métier. Et si vous n’y arrivez pas, si vous ne parvenez vraiment pas à aimer votre métier, je vous donne un conseil qui peut vous être pénible et douloureux mais qui est la chose à faire: abandonnez, laissez tomber ce métier. Pour douloureux que ça soit, ça va vous libérer. C’est la meilleure chose que vous puissiez faire dans ce cas, croyez-moi!Voyons cet exemple parlant d’un monsieur qui fut médecin mais qui n’appréciait pas sa profession. Il est devenu médecin parce que ses parents l’y ont poussé en lui disant des choses comme: c’est un bon métier, tu seras bien vu dans la société, tu seras quelqu’un de respecté et de considéré, tu gagneras bien ta vie, etc., etc. Cet homme a donc étudié la médecine et il a commencé à exercer comme tel mais ce qu’il faisait ne lui plaisait pas; il le savait. Au fond de lui-même il n’avait véritablement aucun plaisir à exercer cette profession. Comme il était enfin libéré de ses parents qui l’ont poussé dans ce métier, il a fait face à la situation et eu l’audace de tout laisser tomber pour ouvrir un petit restaurant. Cela correspondait mieux à sa vieille aspiration de faire du business. Il a ainsi réussi à dire "m*rde" à la médecine. Cela a peut-être choqué son entourage mais c’est maintenant que lui, il est heureux. Bon, on peut penser que c’est un gâchis. Ça, on peut le penser. Mais imaginons qu’un client vienne chez lui un jour et qu’il ait un malaise; il peut lui venir en aide et lui prodiguer des soins.
Les parents qui obligent leur enfant à aller dans une profession donnée devraient cesser de faire cela car ce faisant ils font du tort à leur enfant et au-delà ils font du tort à la nation.
Les risques de la non-vocation sont nombreux et les conséquences sont assez fâcheuses pour qu’on n’insiste pas un peu plus là-dessus. On note entre autres ce que j’appelle le fléau de l’aventure professionnelle par nécessité de survie. Aujourd’hui par exemple quand on se penche sur le domaine de l’enseignement académique, il est désolant de voir qu’il y a des milliers (peut-être bien des millions) de gens qui n’ont pas leur place là mais qui sont néanmoins enseignants, non par vocation, mais par défaut. Parce qu’on n’a pas eu l’opportunité favorable d’exercer le métier aimé et parce qu’il faut survivre, on se retrouve enseignant. Et l’éducation des futurs bâtisseurs de nos pays se retrouve entre les mains de telles personnes. Des gens échouent de cette manière dans des métiers de second, troisième,… énième choix. Normalement on n’embrasse pas un métier de cette façon, mais tout ceci s’explique d’autre part parce que les gouvernements ont lamentablement échoué dans les politiques sociales, les plans stratégiques, etc. Or, il convient que certains métiers en particulier bénéficient d’une attention pointue afin de s’assurer que ceux qui y sont, sont ceux qu’il faut. Si on est sérieux, on ne peut pas se permettre de s’amuser avec l’éducation d’une nation comme on le voit faire aujourd’hui, partout dans le monde.
Face à ce fait, il faut certainement un éveil de conscience au niveau individuel. Car s’engager dans un métier par attrait de l’argent, par attrait des avantages matérialistes est vicieux, il faut l’éviter. On ne peut pas espérer une conscience professionnelle de la part de gens pour qui un métier n’est rien d’autre qu’une source de revenu. Toutefois, pas de méprise. Je ne dis pas que celui qui fait un métier par vocation ne doit pas chercher à gagner de l’argent. En effet, il travaille en espérant légitimement vivre de sa profession. Mais, il est évident qu’une telle personne se distingue forcément des autres par son type de relation à son métier.
Connaissances
Il faut apprendre un métier, en avoir des aptitudes ou un don naturel pour exercer ce métier. On ne peut pas s’improviser professionnel d’un métier. De nombreuses gens se font par exemple passer pour informaticiens. Or il est clair que ce n’est pas parce qu’on sait bien utiliser un ordinateur qu’on est informaticien; ce n’est pas parce qu’on est polyglotte qu’on est d’office interprète. Il faut d’abord acquérir les connaissances requises au moins sur le tas ou en autodidacte pour prétendre être professionnel d’un métier sinon on ne peut même pas se faire passer pour un bricoleur.Par ailleurs, il est nécessaire de ne pas avoir de défauts qui ne peuvent se conjuguer avec un métier. En particulier, quand on a un handicap d’élocution, on ne peut prétendre à la profession de reporter. De même, il serait difficile de voir un bossu ou une personne avec une malformation congénitale faire du mannequinat.
Lorsqu’on pratique un métier, il faut chercher ardemment et régulièrement à s’améliorer. Pour être bon, on a besoin d’être tout le temps dans une dynamique d’acquisition de nouvelles connaissances, même celles qui à priori semblent ne pas avoir de rapport avec le métier exercé. Il s’agit de se cultiver. Si on est dans le marketing et il se présente à nous l’occasion d’avoir des connaissances en cinématographie, ça peut être une aubaine. Un beau et merveilleux jour, on peut être appelé à vendre des caméras professionnelles. La dynamique d’une quête permanente de connaissances est ce qui nous permet de faire face aux changements et d’être actuel dans les changements nouveaux. Malheureusement on s’aperçoit que les gens n’agissent pas dans ce sens et pourtant ils recherchent tout le temps augmentation de salaire et meilleures conditions de travail.
Il est vraiment incroyable de voir des gens qui ne veulent faire aucun effort pour accroître leurs connaissances. Cette paresse intellectuelle est inquiétante et n’est guère bénéfique pour le développement d’un pays. Il me vient à l’esprit l’histoire que voici. Un jour, j’ai été abordé par un jeune homme informaticien ayant su que j’avais quelques compétences en informatique. Il avait gagné un marché pour la réalisation d’une application mais il butait sur un problème (en PHP) qu’il m’a expliqué en partie. Je lui ai dit que j’allais y réfléchir pour voir ce que je pouvais faire. À l’époque, je n’avais jamais touché à PHP mais comme je ne suis pas du genre à reculer devant un langage, j’ai pris de la documentation et j’ai essayé de résoudre son problème d’une certaine manière. À notre rencontre suivante, je lui ai montré ce que j’avais fait et lui ai indiqué les notions qu’il devait apprendre pour pouvoir accomplir son travail. Et là ce monsieur qui doit être d’au moins cinq ans mon cadet m’a répondu que lui, là où il est, il ne peut plus rien apprendre. J’étais tellement abasourdi que je l’ai regardé sans pouvoir trouver quoi lui dire. Bon, je lui ai remis ce que j’avais fait puis il est parti et je ne sais même pas comment il a fini par s’arranger mais je crois que cette attitude est loin d’être recommandable.
Exigences professionnelles
On peut dire qu’il y a des aspects positifs et négatifs à un métier. Et c’est une manière de présenter les choses pour être en accord avec la conception générale répandue. Sinon, une personne qui exerce son métier avec vocation et conscience professionnelle ne perçoit pas les aspects négatifs comme décourageants. De toute façon, le message à faire passer ici c’est que s’engager dans une profession signifie nécessairement accepter ce qu’on peut considérer comme bons ou mauvais côtés de cette profession. Ainsi, il faut savoir accepter les exigences et contraintes d’un métier. Si vous êtes machiniste dans une PMI et votre devoir est de veiller sur les machines, cela peut signifier que vous soyez fréquemment au service avant et après tout le monde pour inspecter et entretenir les machines. Si cela constitue pour vous un motif de mécontentement et de plainte, alors on peut vous demander si vous aimez votre métier et si vous comprenez bien en quoi il consiste. Il y a un problème si on ne peut pas exercer une profession comme il se doit.Il m’a été conté l’histoire d’un monsieur qui ne m’a surpris qu’un peu; un peu parce qu’il s’agit d’un Béninois. Ce monsieur serait un informaticien qui a commencé à travailler dans une société au bas de l’échelle. Au début, il exécutait les tâches qui lui incombaient sans chigner. Plus tard il a été nommé chef et c’est fini. À partir de là, il refuse des tâches comme transporter des ordinateurs, imprimantes et autres, faire des branchements, procéder au câblage, etc. Pourquoi? Parce qu’il trouverait cela salissant et dégradant pour lui. Là, il y a un problème. À l’analyse, à partir du moment où il est devenu chef, son métier de départ n’est plus son métier. Manifestement, il considère son poste comme son nouveau métier; ce qui est très caractéristique du commun des Béninois. Nous Béninois, nous sommes des gens terriblement complexés. Complexe d’infériorité et complexe de supériorité dérangent le Béninois lambda; ce qui, ma foi, dénote une certaine psychologie de l’"homo beninus". Ceci fait que le Béninois quand il est un petit chef (même s’il se dit qu’il n’y a pas de petit chef), ça lui prend la tête. Moi, je me rappelle avoir eu un chef dans le passé dont le comportement était bien différent de celui du monsieur de notre histoire. Ingénieur en informatique, il n’hésitait pas, quand il le fallait, à se mettre sous les tables, à tirer des câbles par ci, à faire des branchements par là. Et savez-vous quoi? Ça n’a rien enlevé ni à sa compétence, ni à sa personnalité. Alors quand d’autres refusent de faire face aux exigences de leur métier, il y a matière à se poser des questions sur leur conscience professionnelle.
Une fonction n’est pas forcément un métier. Et la fonction ne peut dispenser des contraintes propres au métier d’origine. Cependant des gens aiment prendre leur fonction pour leur métier et rejettent leur réel métier. J’aimerais prendre le temps d’illustrer cela par un fait que j’ai beaucoup constaté. À une certaine époque j’ai un peu fréquenté une certaine organisation qui dit prôner la fraternité et l’amitié. Mais, entre parenthèses, il se fait que j’ai eu la désolation d’y voir du copinage et de l’élitisme sous fond de snobisme sans parler de l’âgisme pratiqué par cette organisation. S’il est question de fraternité humaine, pourquoi restreindre l’adhésion à une tranche d’âge? Y aurait-il un âge à partir duquel on est hors de la fraternité humaine? Il y a comme une troublante incohérence. Bon, pour ce qui nous concerne ici, c’est que lors des rencontres, on demandait aux adhérents de se présenter et de dire quel est leur métier. Et il arrivait qu’un homme fictif du nom de Lani Loko se lève et dise: «Je m’appelle Monsieur Lani Loko.». Il ne dit pas qu’il s’appelle Lani Loko, hein. Non, mais il dit: «Je m’appelle Monsieur Lani Loko.»; ça déjà, ça me fait marrer. C’est comme si "Monsieur" fait partie de son nom, comme si "Monsieur" figure sur sa pièce d’identité. Mais bon, les gens aiment se donner eux-mêmes du "Monsieur" et du "Madame"; allez, on va leur pardonner ça. Ensuite le gars continue en disant: «…Je suis Chef communication à [entreprise X]». Et toute l’assistance applaudit, et moi je me dis waouh, mais quel est le métier? Chef communication, ce n’est pas un métier ça. S’il est journaliste, qu’il dise qu’il est journaliste ou s’il est mercaticien, qu’il le dise mais on veut plutôt coûte que coûte faire savoir qu’on est un chef. D’après mes informations, c’est une attitude typiquement française, et comme c’est eux qui nous ont colonisés… Et encore la même chose se répète. Un autre se lève, il se présente et dit qu’il est Directeur administratif et se rassoit et je me pose toujours la même question: mais quel est le métier? Est-il juriste, est-il économiste, ou quoi? On ne sait pas car le quidam ne le dit pas. Or, il n’y a pas un métier qui s’appelle Directeur administratif, quand-même.
Ce fait courant montre que quand les gens sont nommés à une fonction, cette fonction prend la place de leur métier. Cette conception est certainement à revoir. Il y a un adage africain qui demande qu’on n’oublie pas et qu’on ne tourne pas dos à son métier.
Relations fraternelles
Comme pour tout autre milieu, les relations fraternelles rendent le milieu professionnel agréable, plaisant et… déstressant. Avoir de bonnes relations fraternelles, c’est développer de bons rapports avec son prochain. Cela consiste à être dans un état d’esprit positif. Pour indication, amour et empathie ont un caractère déterminant voire déterministe dans les bonnes relations. Être honnête et s’exprimer clairement avec sincérité sont en outre une manière d’y parvenir.Toutefois, il est à remarquer qu’on ne peut appartenir au cercle privé de quelqu’un pour avoir avec lui des relations extra professionnelles que par affinité et si on est invité. Il est donc important de rester dans le cadre professionnel sans chercher à fouiller dans la vie, dans les pensées, dans les projets des autres. Pour réussir à entretenir de bons rapports, il faut aussi cesser de voir le milieu professionnel comme un champ de bataille où "il faut se battre" comme les gens veulent nous l’inculquer. Après l’avoir acceptée, aujourd’hui c’est une idée que je refuse et que je rejette. C’est une idée qui engendre quantité de conflits. Par ailleurs, je recommande d’éviter d’"empieter sur le territoire" des autres et d’entrer dans un jeu hypocrite et sournois. Je mets "empiéter sur le territoire" entre guillemets parce que normalement il ne peut être question d’espace personnel privé au sein d’une entreprise. Néanmoins il faut savoir que votre liberté s’arrête là où celle de l’autre commence. S’il existe une certaine tension, à défaut de ne pouvoir l’éliminer, il faut avoir l’intelligence de ne pas l’aviver. On ne doit pas faire comme ce monsieur qui envoie toujours quelqu’un lui chercher l’agrafeuse dans le tiroir d’une tierce personne, chaque fois dans le dos de cette personne. Pour une question de stupide orgueil, il est incapable de demander lui-même l’agrafeuse, et il attend toujours quand l’autre a le dos tourné pour demander qu’on aille lui chercher son agrafeuse.
Vous ne pouvez pas espérer de bonnes relations en ne respectant pas les autres et en ne sachant pas faire preuve de compréhension. D’un autre côté, il est sage d’éviter les calomnies, les médisances, les rapports désobligeants sur ses collègues de travail. Un exemple: dans le passé j’étais employé dans une organisation où le Directeur m’a un jour appelé pour me demander de venir lui faire des rapports réguliers sur les faits et gestes d’une certaine personne. Et il se fait que la personne concernée est quelqu’un avec qui j’étais ami depuis le collège, avant qu’on se retrouve un jour à travailler ensemble. J’ai regardé ce Directeur dans les yeux et je lui ai dit que d’abord la personne et moi sommes amis de longue date et même si ce n’était pas le cas, je ne peux pas occuper mon temps à la surveiller et à venir raconter des choses sur elle. S’il a un problème avec la personne, il n’a qu’à l’appeler et en discuter avec elle. Bien, on s’en est tenu à ça et je suis sorti de son bureau. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il m’a déçu en me demandant cela et c’est de lui que j’ai commencé à me méfier depuis ce jour-là. Oh, vous savez, j’ai remarqué dans le temps qu’il y avait certaines gens qui se rendaient souvent dans le bureau du Directeur pour faire leurs rapports; peut-être bien même sur moi-aussi, maintenant que j’y pense. Alors, lentement et sûrement l’ambiance est devenue délétère et je suis vite devenu dégoûté à l’idée de continuer de travailler dans ce lieu. Vous ne serez donc pas étonné d’apprendre que j’ai fini par démissionner car je ne supporte pas de travailler dans un milieu plein de vilenie où je n’ai pas la paix du cœur. Je plains vraiment ceux qui s’adonnent à ce genre de choses dégueulasses. Pour ma part je ne peux pas honorer à la demande d’espionner mes collègues. Et dans cet ordre d’idées, il faut bien dire qu’il est des ordres stupides de chefs eux-mêmes stupides auxquels la morale demande de désobéir.
Dans cette partie du document je n’omettrai pas de vous dire de faire vraiment attention dans les relations de travail pour ne pas tomber dans les choses interdites. J’insiste sur ce que j’ai déjà évoqué: restez dans les limites. Je pense qu’il ne faut pas pousser les bonnes relations de travail plus loin qu’il ne faut; notamment entre hommes et femmes. Moi, je tiens à éviter ça. Un jour, un ami m’a dit que sa maman lui a dit de faire attention dans le domaine du travail: il ne faut jamais coucher avec une collègue de service. Conseil d’une mère à son fils. J’ai automatiquement enregistré ça dans ma tête. Un cas qui me paraît (pour certaines raisons) lié à cela que j’ai personnellement vécu est le suivant.
Dans une structure où j’ai été un certain temps, une dame est allée voir le Directeur Général pour lui dire qu’en dehors des salutations, je ne cause pas beaucoup avec elle; des trucs comme ça. Le plus incroyable pour moi, c’est que le D.G. lui-aussi ait accordé une grande importance à ça et en ait fait une affaire sérieuse. Alors, je suis là à mon bureau et le téléphone sonne. Je décroche et c’est le D.G. qui me demande de passer le voir sans que je me doute de quoi il voulait me parler. Dans son bureau, le D.G. me fait savoir que Madame Y (avec qui il s’entend bien) est venue le voir pour se plaindre à mon sujet, disant que je ne fais pas de causettes avec elle. Là, je tombe des nues, je regarde bien le D.G. qui est en face de moi et je me dis: «Mais, il y a quelque chose qui ne va pas là!». Quand il m’a laissé la parole, j’ai dit ceci: «Monsieur le Directeur; moi, quand je me lève le matin pour venir au service, je sais que c’est pour travailler, pas pour faire la causette aux gens. Vous m’avez recruté pour quoi? Pour travailler, pas pour faire de la causette, quand-même. Maintenant si vous voulez que je vienne causer avec les gens, dès demain quand je vais venir, je vais passer de bureau en bureau pour causer avec les gens.» Il a répondu: «Bon, bon, ce que tu dis est vrai. Mais quand-même de temps en temps, tu peux causer un peu avec elle.» Haaahh, mais il est vraiment sérieux! Il ne lâche pas l’affaire! Alors je souris et je lui dis: «D’accord, je vais voir ce que je peux faire.». Faire la causette ne me dérange pas. Si c’est causer, je cause de tout; aucun sujet n’est tabou pour moi. Mais il ne faudrait pas que de causette en causette, "on glisse ensemble dans la rivière". C’est ça le problème. Au risque de paraître rétrograde, je fais partie de ceux qui pensent que la place de la femme, c’est à la maison, près de son mari. Quant aux hommes, je dis ceci: lorsque vous allez en formation ou en mission à l’étranger, emportez votre épouse avec vous dans votre "valise" pour pas qu’elle se sente seule et qu’on ne vienne nous demander de leur faire la causette. Il faut écouter le Gentleman G.G. Vikey: ♫Attention, ♪surveillez ♬vos femmes♪. Comme le disent les Nigérians: Me, I don’t want wahala! Peut-être que ça fait rire, mais c’est pour le moins sérieux.
Engagements
Il est impératif dans l’exercice du métier de respecter les engagements qu’on a envers l’employeur. C’est d’une importance capitale. Mis à part les exigences d’ordre général d’un métier, il y a des engagements particuliers propres à un contrat de travail à satisfaire.Au minimum, il s’agit de ponctualité, de présence effective, d’engagement, de sérieux, d’efficacité, etc. Il faut toujours chercher à effectuer ses tâches avec efficacité en vue de bons résultats. Votre employeur vous paie pour vos compétences; votre contrepartie consiste à combler les attentes, à produire un travail satisfaisant. Recherchez tout le temps des moyens d’amélioration de votre travail, sans toutefois vous mesurer à quelqu’un. Beaucoup d’auteurs et de formateurs bardés de diplômes prônent la compétition entre employés mais qu’il me soit permis de penser que c’est une erreur. Bon, je ne suis certainement pas aussi diplômé qu’eux; mon avis vaut donc ce que ça vaut. Tout de même on voit ce qu’une société de compétitions engendre comme coups bas, désarrois, abus, douleurs, etc. Pour stopper ça, je vous prie de ne pas vous engager dans la compétition et de ne pas vous mesurer à quelqu’un. Mesurez-vous par rapport à vous-même, évaluez-vous par rapport à vous-même; c’est ça le truc. Si vous êtes capable de traiter vingt (20) commandes de clients par jour et qu’il y a un collègue qui en traite vingt-cinq (25) par jour, n’entrez pas en compétition avec lui, ne dites pas que vous voulez faire son score. Assignez-vous plutôt la tâche de faire mieux que votre propre score; et vous serez surpris de voir que vous arrivez à traiter plus de vingt-cinq (25) commandes par jour. C’est l’état d’esprit qui est différent.
Dans l’exercice du métier, l’état d’ébriété aux heures de service est une faute à ne pas commettre. Le retard, s’il est répétitif, est diabolique. Il faut s’organiser pour se lever assez tôt. Dans une grande ville (comme Parakou par exemple), on ne peut pas être encore à la maison à 7h30’ alors que le lieu de travail se trouve à deux kilomètres. Peut-être que dans une petite ville (comme Kalalé par exemple), vous pouvez encore vous permettre cela car vous pouvez couper à travers champs et parcelles non bâties si nécessaire pour arriver à l’heure. Mais dans une grande ville à forte population et à fort réseau routier, vous devez compter avec les feux de signalisation, les limitations de vitesse, les embouteillages et autres. Désolé, mais comme le dit si bien quelqu’un: «C’est les conséquences du développement [et du surpeuplement].» Moi, j’ai trouvé la manière de m’organiser pour ne pas être en retard et je suis bien souvent ponctuel. Mais au cas où je suis en retard, je compense la durée de mon retard. C’est une décision personnelle pour être en règle à propos de la durée normale de travail. Supposons que j’arrive avec dix minutes de retard, à 8h. Au lieu de finir réglementairement à 6h30’ par exemple, je vais prolonger mon travail jusqu’à 6h40’ au moins. Pour commencer un travail à 8h, il faut être présent au moins dix minutes avant; le temps de rentrer dans le bureau, de s’installer, d’apprêter ses affaires, de mettre en route l’ordinateur, et autres. Alors ne soyez pas surpris quand je dis qu’arriver au service à 8h est du retard. On ne peut pas venir à 8h et dire qu’on est à l’heure; soyons sérieux. Par présence effective, il faut entendre qu’il ne faut pas passer le plus clair de son temps à autre chose qu’à son travail. Par exemple, on voit des gens qui reçoivent de nombreuses visites au service qui n’ont rien à voir avec leur travail, des gens qui passent des heures et des heures au téléphone avec des membres de leur famille ou des amis à parler de choses sans rapport avec le travail. Il faut être sérieux; l’employeur ne vous paie pas pour ça. En ce qui concerne l’engagement, ça signifie que toute l’attention doit être mobilisée dans le travail. Si on a un temps de libre, il faut toujours se demander s’il n’y a vraiment aucune tâche en instance. Je rappelle ici une histoire déjà racontée dans un autre article au sujet d’un chef d’entreprise aux États-Unis qui a licencié sur-le-champ un de ses informaticiens pour l’avoir surpris en train de jouer au solitaire à une heure de service.
Enfin, si vous êtes en contact avec l’argent (comptable, caissier, commercial, etc.), évitez toute faute, tout péché lié à l’argent. Il ne faut pas tomber dans les péchés de surfacturation qui sont les péchés les plus courants. Je me rappelle une situation récente où on m’a remis de l’argent pour acheter un ventilateur pour un bureau. Je me suis rendu dans la boutique d’un vendeur qui m’a dit que le ventilateur coûte dix-neuf mille (19.000) francs XOF. J’ai débattu le prix à dix-sept mille (17.000) francs et il a accepté. Quand j’ai réclamé un reçu, il l’a rempli en mettant la date, la désignation et il s’arrête pour me demander quel prix il doit écrire. Je lui ai demandé sur combien on s’est entendu, et il a répondu sur dix-sept mille. Alors je lui ai dit d’inscrire le prix sur lequel on s’est entendu. Il s’imagine que je vais lui dire de mettre dix-neuf mille? Non, ça jamais. Mais voilà ce que des gens font, et tôt ou tard ça leur crée des ennuis. Pour ma part, je ne peux que vous conseiller de faire attention à Mammon.
Santé (un mot de)
Last but not least est la question de la santé. L’alimentation a une incidence sur l’état de santé de l’Homme et par effet sur ses capacités. Dans l’exercice du métier, il est important de savoir s’alimenter et se ménager. Un petit-déjeuner qui a un apport énergétique consistant aide en général à tenir toute la demi-journée. Œuf, produits laitiers et pain constitue un classique de petit-déjeuner pouvant faire l’affaire. Il est bon d’y additionner du fruit qui devrait d’ailleurs être présent dans tout repas. Consommons donc du fruit. Fruits, fruits, et fruits! En principe, le petit-déjeuner est à prendre avant le commencement du travail. Mais ceux qui aiment le café (ou le thé) peuvent en consommer tout au long de la journée de travail, normalement à l’intérieur (et non à l’extérieur) de la société; à la cafétéria ou à la cantine de cette société. Évidemment si vous êtes sous traitement médical, vous aurez peut-être besoin d’avoir tout le temps du biscuit ou du fruit ou autre pour éviter d’avoir le ventre vide. Le déjeuner peut être plus copieux que le petit-déj mais il faut savoir écouter son corps pour ne pas prendre un repas trop lourd ou qui va rendre apathique. En ce qui me concerne, j’ai remarqué par exemple qu’une nourriture d’origine ghanéenne appelée "côme" a un effet soporifique sur moi. Quand j’en mange, je passe le clair du temps à somnoler; donc j’évite de prendre ça quand je dois travailler. Le dîner quant à lui doit en tout état de cause être léger, même si quantité nombreuse de gens ne résistent pas à l’envie de se goinfrer le soir. Après, on a tout le mal pour sortir du lit le matin, surtout si en plus la nuit a été sexuellement mouvementée. C’est pourquoi je dis que tant que les Béninois vont continuer de manger sauvagement la pâte de maïs et s’adonner au sexe comme des porcs, ça va être difficile. Mangez un peu de riz! Et de grâce, pas le riz blanc mais le riz entier. Qu’est-ce que le riz vous a fait comme ça et vous n’aimez pas en manger? Eat rice, sometime! Consommez des lentilles, mangez du haricot, du couscous; c’est bon, je vous le promets. Bon, j’avoue qu’il faut avoir les moyens. Malheureusement, dans ce monde de plus en plus matérialiste, si vous êtes mal payé, ça va être difficile de vous nourrir décemment.Pour la bonne santé mentale, il faut éviter de se surmener. Quand on n’y prend garde, la destination de l’excès de travail, c’est le lit d’hôpital. Il faut donc savoir lever le pied de l’accélérateur pour appuyer sur la pédale de frein. Métaphoriquement, ça signifie savoir se reposer. Si vous êtes fatigué, demandez quelques jours de repos. Et si vous avez un directeur qui ne peut pas comprendre cela, alors il est sûrement un !«&@%?~#. Dans ce cas, pensez donc à changer de directeur! Il faut se reposer convenablement pour recharger ses batteries par un bon sommeil réparateur. Pour cela, on n’a pas besoin de somnifère. Il est criminel de prescrire des somnifères aux gens car le sommeil provoqué par les somnifères est un sommeil néfaste pour la santé. Des techniques sont enseignées dans des écoles ésotériques pour aider ceux qui ont du mal à trouver le sommeil. Indubitablement lesdites techniques sortent du cadre de ce document. Mais faites-vous une petite faveur et allez par exemple voir le Maître Elmancio Godson pour obtenir des indications sur comment avoir un bon sommeil.
Le travail est important mais n’est pas tout dans la vie. On a besoin de distractions, saines: promenades en plein air, musique (allez donc écouter Lionel Gilles Louêkè des fois qu’il est de passage ou Manu Dibango, Sékouba Bambino ou autres). Le rire aussi est bien; allez voir les spectacles de Dahico, de Master Cool, de Tao et Zongo ou autres. On peut aussi sortir prendre un pot sans toutefois exagérer. Nous devons éviter de verser dans la débauche, surtout sexuelle. Mais on entend certains dire que c’est du sport au lit. Non, il vaut mieux faire du sport au terrain, du sport en salle. Dans l’exercice du métier, on doit se rappeler que faire de l’exercice physique est bénéfique. En Amérique du nord (Canada ou USA, je ne me rappelle plus) il y avait un chef d’entreprise qui a fait aménager au-dessus de l’immeuble de son entreprise un espace pour faire du sport où tous les vendredis soir à partir d’une certaine heure, tout le personnel se retrouvait pour faire de l’exercice. C’était incontournable et aucun employé n’échappait à ça. C’était un chef qui manifestement se souciait de la santé de ses employés. Voit-on encore ce genre de chefs aujourd’hui?
On soulignera aussi que vivre dans un environnement sain est positif pour la santé. Ainsi, entretenir l’environnement de travail, maintenir la propreté dans la région/localité où on exerce son métier doit figurer dans le plan-santé de toute organisation professionnelle.
Mot de fin
La rédaction et la publication de ce document, qui était en projet depuis un petit moment, est un réel plaisir pour moi. Les codes présentés dans ce document constituent ce qu’on pourrait qualifier de discipline de l’exercice du métier. On peut remarquer que des gens finissent leur formation et commencent directement à exercer leur métier sans connaissances de notions de bonne conduite. Pour y remédier, on pourrait à juste titre enseigner dans des centres le genre de principes indiqués ici. Le département des ressources humaines des entreprises pourrait bien en faire son devoir et inculquer au quotidien ce type de codes au personnel d’entreprise.Les diverses conduites contenues dans cet article sont loin d’être utopiques et impraticables. Il se trouve des gens engagés dans l’application de ces principes dans l’exercice de leur métier que j’ai déjà rencontrés. Quand on est sur la même longueur d’onde et qu’on partage la même vision, la Vie s’arrange, par la loi de l’attraction, pour vous faire vous rencontrer. Mais combien sont-ils ces gens? Pas plus que les doigts de la main. Ceux qui excellent dans les mauvaises conduites sont les personnes les plus nombreuses dans le monde. Mais j’espère et je crois qu’il existe d’autres personnes qui veulent mieux se conduire. Gageons que le présent article soit pour eux une référence ou une source d’inspiration.
Je vous remercie tous abondamment pour la lecture de ce document. Que la Lumière Divine nous éclaire chacun et tous dans notre compréhension de la vie et des choses.
Toute l’équipe de United Kingdom of Love (c.-à-d. votre humble serviteur) vous souhaite l’Amour et le meilleur chez vous. J’emprunte au Maître Elmancio Godson ce mot de fin qui dit: Que les bénédictions soient.
Et elles ont toujours été.
Elles ont toujours été.
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