2015-05-01

La Plus Précieuse Ressource

Introduction

Depuis l’aurore de la création, l’Homme est l’agent-bâtisseur principal du monde. Lentement et sûrement l’Homme a "sculpté" son environnement, construit son cadre de vie et organisé son existence par étapes successives d’acquisition et d’amélioration de ses habiletés et capacités. Dans ce sens le progrès de l’humanité s’est fait en partant des réalisations les plus rudimentaires jusqu’aux œuvres les plus complexes de l’espèce humaine.

À l’ère où nous vivons, la mobilisation est à la recherche de ressources naturelles que constituent les pierres précieuses, les minerais, les métaux, etc. pour assurer la continuité de la marche vers d’autres niveaux de développement. Malheureusement l’attrait démesuré pour les choses matérielles a égaré l’humanité au point de lui faire perdre de vue sa propre importance, sa propre préciosité.

La plus précieuse ressource qu’est l’Homme, pour particulière qu’elle est, présente des aspects qui sont chacun une facette de sa valeur humaine. Eu égard à cela, il apparaît nécessaire, urgent, impérieux de reconsidérer l’Homme et de le restaurer à la première place de tous les domaines de développement et de la vie.

Ressources naturelles matérielles

Il n’est point besoin de détours compliqués et lassants pour affirmer que l’Homme est la plus grande et la plus précieuse ressource, et surtout qu’aucune richesse matérielle ne peut l’égaler. Il est probable que ça va emmerder beaucoup de gens mais c’est comme ça. On a beau mettre ensemble tout l’or du monde, ajouter tous les diamants du monde, accumuler tout le pétrole, le gaz, le fer, le cobalt, la platine, et autres ressources minières du monde, ça n’atteint pas la valeur d’un Homme. Mais il se fait que l’humanité actuelle accorde tellement d’importance à l’argent et aux choses matérielles -plus qu’il n’en faut-, que certains hommes (pas tous heureusement) se prennent à penser par exemple que leurs voitures achetées à des millions ont plus de valeur que leurs semblables. À bien y réfléchir s’ils le pensent, c’est que eux-mêmes ont moins de valeur que leurs propres possessions matérielles vu qu’ils appartiennent au même genre humain qu’ils se plaisent à dévaloriser, à rabaisser.

Dans toute sorte de métiers, les ressources naturelles ne font rien par elles-mêmes; l’intervention de l’Homme est requise pour que ces ressources aient une utilité. C’est un fait véridique si banal qu’il a besoin d’être tout le temps souvenu. Notez bien qu’il n’insinue pas que les ressources naturelles sont inutiles mais il n’est pas question, en ce qui le concerne, de leur donner plus d’importance qu’elles n’ont.

L’Homme étant la ressource dont l’activité est la plus génératrice, la plus déterminante et déterministe, c’est une terrible bêtise de penser qu’il y a de richesse plus grande que l’Homme. Il revient que toute nation est riche, par définition en raison du fait qu’elle est constituée d’hommes. Cependant, parce que n’ayant pas de ressources matérielles, des pays se disent pauvres. L’idée malheureuse répandue que ce sont les ressources enfouies dans les sous-sols qui font la richesse des nations a impliqué l’autre idée non moins malheureuse que la pauvreté, c’est la non-possession de biens matériels. Plus justement, ce qui cause la pauvreté c’est d’une part l’injustice sociale et d’autre part le manque d’initiatives pour la création de plus de richesse dû à la carence d’aptitudes, de capacités, de compétences ou plus souvent à la non-exploitation de celles-ci. Il existe des pays qui n’ont pas de ressources naturelles et qui pourtant ont un niveau de développement auquel des pays dotés de ressources naturelles n’arrivent pas à accéder. Et quelles qu’en soit les raisons, qu’il s’agisse de mauvaise gestion ou autre, ce sont les hommes qui sont en cause; les ressources ne se gèrent pas d’elles-mêmes. On s’imagine aisément que les gouvernants des pays qui regorgent de ressources naturelles sont coupables et partagent certainement cette culpabilité avec les gouvernants des nations non-détentrices de ressources mais pleines de convoitises qui ne pensent qu’à exploiter toutes les ressources dans le monde uniquement pour leur seul intérêt.

Parlant toujours de ressources naturelles, il faut sortir de cette fixation sur l’or, le diamant, le pétrole, et autres. Le jour qu’il a appris que son pays, le Bénin, possède la deuxième vallée la plus importante du monde, il en était surpris. Ça représente quand-même un joyau, et il se demande ce qu’on veut de plus comme richesse naturelle. Si les Béninois ne voient pas en quoi cela est une grande richesse, alors ils illustrent bien l’adage qui dit qu’il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Il est triste que l’Homme moderne ne soit attiré que par les ressources naturelles matérielles et ne s’intéresse pas suffisamment ou pas du tout aux ressources naturelles immatérielles (arc-en-ciel, son, gravitation, pesanteur, temps, etc.) de la vie.

Indiscutablement, l’Homme est, par le travail, le vrai créateur de richesses. On a souvent dit que c’est l’entreprise qui crée la richesse mais à proprement parler l’entreprise ne peut pas créer de richesse sans des hommes qui y travaillent. L’Homme est véritablement à la base et au cœur de tout. Comment l’Homme peut-il donc être si aveugle sur la valeur de l’Homme et penser que des choses matérielles sont plus importantes que l’Homme?

Capacités, talents, diplômes

Le monde contemporain a adopté un système très vicieux et très dangereux qui veut que ce soit le diplôme qui donne à l’Homme son importance et son utilité dans la société. On «se vend» dans ce triste contexte mondial selon son diplôme. Et quand on n’en a pas, eh bien, on n’est personne; l’exception rare étant celui du self-made man non-instruit parvenu à se frayer un chemin au sein d’une société de plus en plus pourrie sans se faire broyer. Dans les temps immémoriaux, ce n’était pas le diplôme qui donnait à l’Homme sa valeur mais ce sont ses capacités qui lui donnaient sa valeur. La société humaine s’en portait merveilleusement.

Permettez-lui de penser et de dire que le diplôme n’est qu’une présomption que l’impétrant a les capacités qu’il prétend avoir. Le diplôme ne peut vraiment pas constituer une garantie. Il y a des gens qui ont des diplômes et qui pourtant ne font pas montre de la compétence attendue. Ce n’est absolument pas rare de rencontrer des diplômés terriblement inaptes dans leur propre domaine. Ils sont nombreux les titulaires de diplôme(s) qui sont incapables de concevoir des systèmes, de mettre au point des techniques ou des procédés par eux-mêmes voire d’élaborer un serait-ce qu’une petite ébauche de théorie. Ce sont des gens qui ne savent fonctionner que par application, réplication de modèles étudiés dans les écoles. Et ceci est loin d’être un fait anodin. De même on rencontre des diplômés qui ont moins de facilité à s’exprimer que des gens qui ne sont pas allés à l’école. Il y a quelques années un ami résidant en France est rentré au pays pour les vacances d’été. On était à la maison à discuter de tout et de rien quand à l’heure du journal, un élément est passé, dans lequel un ministre en déplacement sur un lieu de travail relevant de son ministère, délivrait un message aux micros des journalistes présents. L’ami ne sachant pas qui était le monsieur a demandé qui il était. On lui a répondu qu’il est un ministre et alors il a posé la question suivante: «C’est un ministre qui s’exprime comme ça?» Voyez-vous, ce n’est pas que ce qu’il disait était incompréhensible mais s’il est acceptable qu’un non-instruit s’exprime dans un parler de rue, on attend franchement d’un ministre qu’il s’exprime mieux qu’il l’a fait.

Réellement, ce qui fait de l’Homme la ressource la plus précieuse, ce sont ses capacités physiques, mentales, psychiques, pratiques qui peuvent servir dans n’importe quel domaine de la société. Et véritablement, ce n’est qu’à l’œuvre qu’on reconnaît l’artisan. Mais curieusement la règle qui a cours dans le monde est celle du papier-diplôme. Selon cette règle, quelqu’un qui n’a pas de diplôme, c’est quelqu’un qui n’a aucune compétence, aucune capacité, aucune expertise en quoi que ce soit. Même dans les métiers artistiques, une attestation, un justificatif est -plus que le talent- ce qui place les gens sous les projecteurs. Du coup, il y a beaucoup de mensonges, de tricheries avec pour conséquence une prolifération d’hyper-faux artistes qui font n’importe quoi, qu’on veut nous obliger à reconnaître comme de vrais artistes.

L’autre chose vraiment grave -surtout concernant le Noir-, c’est la croyance que c’est l’école classique de type occidental -instaurée par le colon- qui est le seul lieu valable où on peut avoir le savoir et les connaissances de qualité. On rejette ainsi d’autres lieux de savoir et d’autres manières d’acquisition de connaissances. C’est une attitude qui correspond à dénier aux Africains des périodes antécoloniales toute forme de connaissances; ce qui est une insulte. Une personne telle que Ousmane Sembene est en soi un témoignage qu’un Africain peut ne pas aller à l’école du toubab et réaliser des œuvres dont bon nombre de gens qui sont allés à cette école ne sont pas capables. Il est maintenant nécessaire que tous ceux qui n’ont pas un niveau d’étude élevé ou qui n’ont jamais été à l’école cessent de se faire marcher sur les pieds par les diplômés et d’accepter que ces derniers sont supérieurs à eux. L’imposture de cette revendication de supériorité est d’autant plus condamnable qu’elle exacerbe la fracture et l’écart entre une classe de plus en plus privilégiée et une classe de plus en plus méprisée. C’est par trop inacceptable. Il est urgent que les personnes non scolarisées brisent le complexe d’infériorité qui inhibe leurs nombreuses potentialités et leur esprit d’initiative parce qu’on leur a fait croire que n’ayant pas l’instruction scolaire, ils sont des gens inférieurs.

Au fur et à mesure de la réflexion, on s’aperçoit de plus que le diplôme ne peut pas témoigner des valeurs de combativité, d’engagement, de force de caractère d’une personne. À diplôme égal, des choses comme l’aura, l’imagination peuvent faire une grande différence. Or il n’y a pas de système scientifique dans notre monde pour mesurer et quantifier ce genre de choses. Mais ce n’est pas parce qu’on ne peut pas les quantifier qu’il faut les nier; il vaut mieux chercher à inventer une technique appropriée pour cela. Ceci lui rappelle le film Saw IV dans lequel un monsieur laissé tomber par une société d’assurance faisait remarquer l’inefficacité -et même l’incohérence-, d’un système qui ne peut tenir compte de la volonté de vivre des gens. Évidemment il a raison car c’est une question très existentielle. Il y a quand-même dans tous les aspects de la vie cette terrible énergie qui peut pousser l’Homme, la plus précieuse des ressources, à des choses extraordinaires qu’on ne peut pas balayer d’un revers de main.

Bon, il est probable que certains penseront que c’est son handicap de diplôme qui le rend aigri et qui le fait parler ainsi. Il accepte qu’il est aigri si ça peut les réconforter mais il faut remarquer que ce n’est pas son aigreur à elle seule qui confère aux différents faits leur véracité.

Lorsqu’un Homme naît avec un don, un talent, DIEU n’a pas besoin de lui délivrer un papier pour attester de ce talent. Même s’il nécessite en général qu’on développe un talent, les cours scolaires ne peuvent pas être une obligation pour cela. Si des hommes ne peuvent admettre qu’on ait un talent, une aptitude sans détenir un diplôme, alors ils ont un problème. Ce n’est pas celui qui a le talent qui a un problème mais c’est plutôt eux qui ont un problème. Ce qui a plus d’importance, plus de valeur que le diplôme, c’est le savoir, c’est la connaissance. Et le savoir a diverses formes et est accessible de différentes manières. Il est à signaler avec force que les écoles «conventionnelles» ne sont pas les seuls endroits d’acquisition de savoir. Il faut déjà se rappeler que la vie est elle-même une école dont la solennité n’est pas sujette à débat. Les ateliers de fortune aussi bien que les ateliers plus structurés, les groupes professionnels quelle que soit leur nature, les cercles royaux, les couvents, les ordres ésotériques sont aussi des lieux de savoir qui revêtent en plus un caractère particulier selon les valeurs qu’ils transmettent. À titre indicatif, la morale, la fraternité, la solidarité, l’humanité, la sagesse absentes des cours diffusés dans les écoles et universités «conventionnelles» sont au cœur des enseignements ésotériques; c’est indiscutable. Il est vraiment idiot de penser qu’on ne reçoit pas d’enseignement dans un couvent par exemple. Que l’enseignement soit d’une autre nature que celui d’un collège d’enseignement général ou d’un lycée ne signifie pas qu’il n’y a aucun enseignement utile.

En fréquentant d’autres lieux de savoir que l’école de l’homme blanc, on peut bien avoir les mêmes compétences que des détenteurs de diplômes. Il n’est pas faux de dire que tout Homme qui a suivi des enseignements de Bouddha ou du maître Samaël Aun Weor est un philosophe avéré, un éducateur qualifié, un guide moral avec de grandes capacités en relations humaines. Tout Homme qui a suivi des cours du maître Elmancio Godson est incontestablement un psychologue-psychanalyste valable, une personne ayant des connaissances indéniables en anthropologie. Mais si elles ne présentent pas un diplôme, notamment de type «académique», de telles personnes vont passer pour des gens qui n’ont pas de compétences.

Ce qui importe, c’est que la plus précieuse ressource acquière et développe des compétences par tous les moyens possibles. Et il est nécessaire que les compétences, les aptitudes de toute personne soient reconnues à leur juste valeur, que la personne ait un diplôme ou non. Cela contribuerait, à n’en point douter, à une meilleure justice sociale et à un développement plus complet. Toute nation, quelle qu’elle soit qui veut mobiliser toutes les compétences ne peut se permettre d’ignorer et d’écarter des gens sous le prétexte qu’ils n’ont pas de diplôme. Si dans une nation on joue à ignorer ceux qui ne sont pas allé à l’école, et ceux qui n’ont pas de diplôme, à les écarter des programmes de développement, il est clair qu’on se fourvoie. Il est clair qu’on se fout le doigt dans l’œil jusqu’à la moelle épinière… voire jusqu’au delà de la moelle épinière.

Droit à l’emploi

Le travail est un processus-action par lequel une personne apporte une contribution à sa civilisation. Tout le monde, sans distinction et sans exclusion, a normalement droit au travail. Mais dans les faits, on assiste à toutes les formes d’exclusion possibles justifiées ou soutenues par des fausses croyances, des lois, des règles en vigueur dans nos sociétés. On note les exclusions dues à un handicap physique, un handicap de diplôme, un emprisonnement, etc.

C’est un euphémisme de dire que c’est la croix et la bannière pour les handicapés physiques en quête d’emploi. C’est comme si avoir un handicap physique signifie avoir une tare mentale, intellectuelle, ou psychologique qui empêche l’handicapé d’avoir des aptitudes. En raison de l’attitude négative de la société à l’égard des handicapés moteurs, ceux-ci ont tendance, par esprit de révolte, à devenir des cas sociaux. En ce qui concerne les incarcérés, la société a l’obligation d’assurer une même égalité d’accès à ces personnes qui ont eu à faire de la prison. L’Homme n’est pas un produit qu’on peut jeter à la poubelle comme ça, radicalement, pour défaut de fabrication ou de non-conformité. Les prisons au lieu d’être des lieux de réclusion devraient être des institutions offrant des solutions qui permettent de réinsérer les délinquants, les criminels et autres bandits qui, il faut le rappeler, ne sont rien d’autres que des produits de ces mêmes sociétés qui les marginalisent et les rejettent. Il faut que les maisons carcérales deviennent de vrais centres de rééducation, qu’elles soient des cités structurées suivant un vrai modèle de société à la différence des modèles antisociaux que reflètent les prisons actuelles.

Si en plus d’être un handicapé moteur ou un ancien prisonnier, on manque de diplôme, la pénibilité du sort subi est encore plus âpre. Aux époques anciennes, on n’avait pas cette vue réductrice qui sévit actuellement. On ne pensait pas en ces temps qu’un handicapé était inutile pour sa société. On ne se disait pas que pour être une tête-pensante et réfléchir aux problèmes socio-économiques épineux, il fallait forcément avoir un diplôme; encore qu’il était plus facile d’aller à l’école. À notre époque, tout ce qui s’écarte d’un ordre des choses établi par l’occident, qui se trouve être dans le fond et dans la forme ce que ses frères de la Jamaïque appellent le babylon system, n’est pas accepté. Or aujourd’hui avec l’horrible capitalisme, même si on veut aller à l’école, ce n’est pas évident à cause des coûts à supporter. Certaines personnes ont grand besoin de savoir que ce n’est pas parce que quelqu’un a dû abandonner l’école que cela signifie qu’il a renoncé aux études et qu’en dehors de l’école il n’étudie pas, qu’il ne lit pas, qu’il ne connaît pas Dostoïevski, Saint-Exupéry, Nietzche, Confucius, Cheick Anta Diop, etc. et qu’il ne s’intéresse pas à l’économie, aux bases de données, à la programmation, à la psychologie. Il faut vraiment faire attention. Les préjugés sont l’une des choses les plus dangereuses au monde et il se tue à le dire à ceux qui veulent bien prêter oreille à ce qu’il dit. En réalité est-ce de compétences ou de diplômes dont on a besoin pour exercer un métier?

En quête d’emploi, il se rappelle s’être présenté un jour dans une entreprise qui disait avoir besoin d’informaticiens. Il a osé se présenter car il estime que l’ensemble de ses compétences correspond valablement à un Bac + 4. Sur place, la personne à l’accueil, après avoir jeté un œil à son dossier, s’est rendue compte qu’il n’avait pas le diplôme requis. Avec un mépris non voilé, elle lui a fait comprendre qu’il n’est pas le genre de personnes qu’on recherchait et il est parti de là rempli d’un sentiment de désolation indescriptible pour cette entreprise. Il est clair que pour cette personne, étant donné qu’il n’a pas de diplôme, il ne peut pas être à la hauteur de la tâche. Ce cas est illustratif de la vue réductrice évoquée ci-dessus. Mais ce que cette personne ignore, c’est que, ne serait-ce qu’à elle, il peut enseigner le C++ de A jusqu’à AB: de A jusqu’à Z d’abord, puis un complément AA et un autre complément AB.

Le ridicule de la situation réside dans cette croyance que le diplôme est un gage des compétences de quelqu’un. Heureusement que le ridicule ne tue pas, sinon il aurait pissé sur la tombe de pas mal de personnes déjà. Mais il imagine que ces personnes pourraient elles avoir la chance de pisser sur sa tombe; ce qui serait la preuve que décidément le ridicule ne tue pas. Dans un contexte où même le diplômé rencontre des difficultés, on admet facilement que le non-diplômé ait plus de peine à trouver de l’emploi, comme une chose allant de soi. Mais permettez-lui de souligner que c’est ce genre de conception qui montre encore une fois que ce ne sont pas les compétences qui sont valorisées mais les diplômes; et c’est pour ça que certaines personnes continueront d’acquérir de faux diplômes.

L’Homme doit participer aux activités de sa nation mais la difficulté d’accès à l’emploi complique de plus en plus la participation de l’Homme, ressource précieuse, au développement de son pays. Cette difficulté d’accès est encore aggravée par des gens qui pensent qu’ils sont les seuls à pouvoir être utiles à leur pays. Ainsi, pendant qu’une multitude est en quête d’emploi, ces gens cumulent de multiples fonctions. Tel cet homme qui est coordonnateur d’un projet par ci, responsable dans une agence par là, membre d’une commission en plus de siéger dans un conseil d’administration. Comme si ça ne suffisait pas, on retrouve son nom dans l’organigramme de la représentation d’un organisme international en tant que personne-ressource. Et toutes ces fonctions lui procurent des émoluments. Devant des cas de ce genre il ne peut s’empêcher d’être révolté. Ce n’est pas par jalousie mais il estime que c’est une indécence de cumuler des fonctions quand d’autres personnes sont encore à la recherche d’un petit boulot. Il y a cinq ans déjà il a déclaré ce qu'il s’en va déclarer à nouveau, à savoir qu’il faut qu’on arrête de nous dire qu’il n’y a pas de l’emploi. Le fait est que beaucoup d’emplois sont pris en otage par des gens possédant un terrible ego, qui ne veulent pas que d’autres -hormis eux-mêmes, leur progéniture et ceux qui sont dans leurs bonnes grâces- aient un emploi. Et ce sont ces mêmes hommes qui prétendent lutter contre le chômage. L’hypocrisie du monde a vraiment atteint des degrés incroyables.

Pour ce qui est des concours de recrutement dans un pays comme le sien, il s’agit chaque fois d’une mascarade. Les concours de recrutement sont pipés et ressemblent à des espèces de mercatos de l’emploi où ceux qui ont les bras longs et les moyens financiers s’arrogent des postes d’emploi. Alors, le secteur de l’emploi s’en trouve vicié et ce n’est pas étonnant de voir les gens se comporter après comme ils veulent dans les structures d’État. Aussi, lorsqu’on refuse d’engager les personnes qu’il faut, lorsqu’on refuse d’utiliser des gens qui ont une compétence à offrir, on fait du mal à soi-même et à toute la nation. Et c’est également ainsi qu’une nation perd de la ressource humaine précieuse. Il connaît par exemple le cas d’un jeune Béninois très bon en sciences, issu d’une famille pauvre. Sorti de l’université, il ne trouvait pas du travail, puisque au Bénin, si vous ne connaissez personne vous avez tout simplement des difficultés à trouver du travail. Il a donc fini par sombrer. C’est carrément décevant de voir ce qu’il est devenu; si on vous le donnait même en cadeau, vous n’en voudrez pas. Par désespoir, il a commencé par se détruire à la ganja associée à du sodabi et ensuite il est passé à un niveau «supérieur». Aujourd’hui il ne sait même pas quel type de cochonneries ce jeune homme consomme. Et voilà comment un pays perd des compétences. Peut-être que celui-là aurait pu devenir un scientifique de grande renommée. Et il n’est pas le seul, hein. Il connait encore un autre jeune comme ça; beau gosse et intelligent mais à l’heure où il vous parle il est complètement foutu. On assiste ainsi de nos jours à une jeunesse désolée, égarée sur les chemins de la perdition. Or la jeunesse est ce sur quoi repose le devenir d’une civilisation. La jeunesse est la couche à laquelle les doyens, les anciens d’un pays, d’une nation doivent passer le relai pour continuer la course du progrès de la nation.

À son humble avis -pour ce que son avis peut valoir-, un État responsable dont les dirigeants sont réfléchis ne peut se permettre la perte absurde de cette précieuse ressource dont il est question dans ce document.

Intellect, Intelligence

Pendant longtemps il a lui-aussi pensé comme la plupart des gens que les intellectuels sont ceux qui ont reçu une formation académique dans les écoles et universités de type occidental, avant que ses yeux s’ouvrent à la vérité. L’anthropologie de courant ésotérique -diffusée par les savants spirituels- nous enseigne clairement que tout Homme est un intellectuel. Le canal de l’intellect (qui émane du mental) est le cerveau. Or tout le monde a un mental, tout le monde a un cerveau. La faculté intellectuelle existe ainsi chez tout Homme; mais n’est certainement pas utilisée de la manière. Le paysan qui sait évaluer la quantité de semences qu’il lui faut et qui sait déterminer le moment d’appliquer l’engrais, etc. fait usage de son intellect.

Alors, il faut que ceux qui sont allés à l’école de l’homme blanc et qui ont des diplômes de doctorat, d’ingéniorat, de professorat, de machin-o-rat (et pourquoi pas o-souris, par la même occasion!) cessent de croire qu’il n’y a qu’eux qui sont des intellectuels et qu’il n’y a qu’eux qui sont des cadres. En effet, qui n’est pas un cadre? Le sculpteur aussi est un cadre; oui, un cadre en sculpture. Le bijoutier est un cadre en bijouterie; le coiffeur est un cadre en coiffure; le couturier est un cadre en couture. Quant au soudeur, il est un cadre en soudure et le cordonnier, un cadre en cordonnerie; etc. Ce que le juriste a de plus que le sculpteur, c’est l’instruction de type scolaire. Ce n’est pas parce qu’on sait lire et écrire qu’on doit penser que ceux qui n’ont pas cette capacité n’ont pas d’intellect.

Soyons sérieux, l’intellect ne peut quand-même pas se résumer aux connaissances qu’on a reçues à l’école occidentale, pour l’Amour de DIEU! Il est sûr que le philologue utilise plus son intellect que le coiffeur par exemple, mais pour autant ça ne signifie pas que le coiffeur n’est pas un intellectuel. En outre, il est important de noter que les personnes les plus créatives ne sont pas forcément ces gens qui ont la vanité de se targuer d’être des intellectuels. Lors des foires au Bénin par exemple, on a l’occasion de se rendre compte de l’esprit créatif des artisans, même si c’est souvent à l’état embryonnaire. Mais combien y a-t-il donc d’économistes, d’agronomes, de géographes, de statisticiens, etc. qui créent des choses? Combien il y a de médecins Médégan capables de mettre au point un remède? Les personnes qui inventent le plus de produits-remèdes au Bénin, ce sont les tradi-thérapeutes. La majorité de ceux qui se bombent le torse avec leurs diplômes ne sont que des administratifs dont on ne voit jamais l’esprit créatif.

Par ailleurs comme nous l’apprend le maître Samaël Aun Weor, il y a intellect et intelligence. Être un intellectuel ne veut pas dire qu’on est d’office intelligent. S’il doit la définir, il dirait que l’intelligence est une super-faculté qui combine intuition, intellect, inspiration, bon sens, imagination créative, ouverture d’esprit sur le naturel aussi bien que sur le surnaturel. Par conséquent, les ennemis de l’intuition ne seront jamais intelligents, les ennemis du surnaturel n’accèderont jamais à la vraie intelligence. Ceux qui ne s’appuient que sur l’intellect n’arriveront jamais à faire l’expérimentation de l’intelligence. Certainement, être intelligent demande d’être plus qu’intellectuel, et vous constaterez avec amertume que les écoles et universités n’enseignent pas tout ce dont on a besoin pour être intelligent. Les personnes qui ont une formation de type académique ne sont souvent que des intellectuels intellectualistes quand les autres intellectuels sont des intellectuels de la réalité pratique qui ne s’embarrassent pas de beaucoup de théories. Cette frugalité de théories leur permettant de ne pas être trop responsables de bavures et de désastres comme les intellectualistes.

Ceux qui pensent que c’est les études scolaires qui confèrent le statut d’intelligent se trompent lourdement. Ceux qui pensent aussi que les gens qui n’ont pas un niveau d’étude scolaire, académique élevé sont des moins que rien, sont dans l’erreur. On rencontre d’ailleurs des intellectuels diplômés qui manquent d’intelligence à faire pitié. On voit des cadres diplômés qui ont des raisonnements et des agissements si stupides qu’on est déçu. En vérité les personnes véritablement intelligentes sont rares. Toutefois on peut apprendre, s’exercer à être intelligent si on ne l’est pas déjà. Lui-même, il aspire à le devenir.

C’est vraiment par abus de langage qu’on dit de certaines personnes qu’elles sont intelligentes. Bien souvent, il suffit qu’on ait un jour détecté seulement une étincelle d’intelligence chez une personne pour dire que cette personne est intelligente. Mais il faut bien admettre qu’une étincelle de flamme n’est pas la flamme. Il est évident que l’étincelle n’est pas rien mais comme déjà stipulé plus haut, il faut décidément s’exercer à être intelligent. Et, s’il est besoin de le mentionner, la spiritualité y a un apport qu’un Homme censé ne peut se permettre de négliger. Il est clair et net, indéniable et indiscutable que celui qui rejette DIEU est comme un appareil défectueux qui ne marche pas correctement. Le spirituel est le réel, le matériel est l’illusion du réel; ceci étant, l’intelligence réelle nécessite le spirituel.

Cadre de vie

La plus précieuse ressource qui est l’Homme, doit apprendre à bien vivre et avoir un cadre de vie agréable. Y sont intimement liés l’alimentation, l’habitat, l’environnement, etc.

Considérant l’alimentation et la santé, c’est un fait indéniable, que seuls les imposteurs réfutent, qu’au fil des ans la dégradation de l’organisme a augmenté avec la mal bouffe, les pollutions, les excès (travail, sport, sexe, etc.) au point où l’Homme est devenu faible, fragile, vulnérable aux maux les plus bénins. Et comme peu d’hommes sont capables de reconnaître leurs responsabilités dans les problèmes du monde, aujourd’hui on accuse les substances naturelles, les plantes, les minéraux, les matières organiques que DIEU a créés. On accuse par exemple l’huile de palme d’être responsable de l’élévation du taux de cholestérol. Si l’organisme devenu déficient n’arrive plus à réguler le taux de cholestérol, ce serait la faute du palmier à huile? Autrefois, quand l’Homme se nourrissait convenablement, son organisme parvenait à bien gérer le sucre. De nos jours, affaibli par les produits artificiels (conservateurs chimiques, OGM, etc.), l’organisme a des difficultés pour traiter le sucre et automatiquement on dit de ne plus consommer du sucre. Or l’organisme, même l’organisme du diabétique, a besoin de sucre. Il est malheureux que l’humanité se soit engagée sur une mauvaise voie, notamment par la faute du capitalisme. Devant les conséquences de la mauvaise alimentation, la tendance est aujourd’hui à l’interdiction de toutes sortes de choses. Un médecin est allé jusqu’à interdire à sa grand-mère analphabète de ne plus consommer des fruits. Quand elle est rentrée de l’hôpital, elle a demandé à ses enfants si ce que disent ces médecins est vraiment sensé. À l’allure où vont les choses, si on ne sait pas faire, bientôt on va nous dire que boire de l’eau est dangereux pour la santé. D’ailleurs, ça se dit déjà. Il connait une personne qui ne boit pas de l’eau de pompe mais seulement que de l’eau minérale en bouteille, selon les conseils de son médecin traitant. Heureusement qu’il est riche et qu’il peut se le permettre. En ce qui le concerne, il ne se voit pas en train d’arrêter de boire l’eau de pompe. Même si à Parakou on nous fait boire une eau poussiéreuse qui prend trois à quatre différentes teintes tout au long de l’année, il continue de la consommer.

L’Homme doit veiller à une bonne alimentation qui lui permette de vivre longtemps et en bonne santé en se tournant vers les choses naturelles, mais on entend dire que le karité n’est pas bon pour la santé, le haricot n’est pas bon, le manioc n’est pas bon, et d’autres choses qui ne seraient pas bonnes. DIEU aurait-Il créé de si mauvaises choses (céréales, légumes, tubercules, etc.) pour l’Homme? On doit savoir bien faire la part des choses; pour notre propre bien.

Sur le plan des maladies, des hommes éclairés avant-gardistes ont conçus des remèdes très efficaces depuis très longtemps qui ont disparu soit parce qu’ils ont emporté leur savoir avec eux dans la tombe ou parce que leurs œuvres ont été détruites; ceci parce qu’on refusait de les accepter et qu’on leur collait l’étiquette d’hérétiques. Au cours de l’inquisition par exemple, les alchimistes qui étaient capables de choses étonnantes ont été persécutés et éliminés sans pitié. Certains écrits ont ainsi été détruits par ces mêmes alchimistes avant d’être capturés. Aujourd’hui on est obligé de recommencer des recherches qui ont été déjà faites par ces gens pour trouver de nouvelles thérapies qui ne sont pas toujours aussi efficaces que l’étaient les anciens remèdes. Tout ceci parce qu’on a peur des connaissances des autres qu’on n’a pas la capacité de comprendre.

L’autre chose très importante c’est que l’Homme, la plus précieuse ressource, doit vivre dans des habitations favorables à un bon épanouissement. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. De nos jours les habitations des hommes sont des espaces de plus en plus petits, coincés et pas très aérés. Cette tendance à la petitesse des logements doit nous inquiéter car l’Homme a besoin d’un minimum d’espace vital bien aéré avec de la verdure. À ce rythme, dans pas longtemps les maisons des hommes ne seront ni plus ni moins que des poulaillers; c’est grave. L’Homme ne peut pas vivre à l’aise et s’épanouir dans des espaces restreints avec de moins en moins de verdure et de plus en plus de pollutions que sont les fumées de véhicules, les gaz industriels nocifs, les déchets toxiques, les nuisances sonores. Franchement, regardez autour de vous ce qui se passe. On détruit de plus en plus les espaces verts, les végétations parce qu’on est de plus en plus nombreux et qu’on a besoin de places pour vivre. Or faune et flore contribuent pour beaucoup à la survie de l’Homme. Malheureusement les booms démographiques auxquels les pouvoirs publics n’apportent pas des solutions idoines aggravent le fait. L’inconscience et l’irresponsabilité collectives de l’humanité face à sa procréation conduit à une situation de surpeuplement avec entre autres le corollaire de la promiscuité.

Il va peut-être falloir mener une étude sociologique pour mettre en exergue la relation entre d’une part les pathologies, la longévité et d’autre part les types d’habitation et l’environnement. Il a des raisons personnelles de croire que même les violences sont liées à cet état de densité de la surpopulation qui crée un malaise social indéniable. Un homme spirituel asiatique, Indien croit-il, a dit en substance il y a des décennies que le fort taux de natalité est la première cause de mortalité dans le monde. Un oxymoron, s’il en est, qui va peut-être embêter certaines gens, notamment les démographes il imagine. Ça peut toutefois se vérifier. Si on met dans un petit enclos plus de rats qu’il ne faut, ils vont se mettre à mourir ne serait-ce que par étouffement.

Seulement, il se fait que les spirituels illuminés, ne sont pas des gens à qui on accorde de l’importance dans le monde moderne. On se moque d’eux en les qualifiant d’idéalistes, de rêveurs, de lunatiques déconnectés de la réalité et manquant d’objectivité, etc. Pourtant, à bien réfléchir, une réalité n’est objective que parce qu’on partage la même conception de cette réalité, sinon au départ toute réalité perçue par l’Homme est d’abord subjective; une subjectivité qui repose sur la relativité des choses. Aussi, il apparaît que dans un monde de relativité on ne peut parler d’absolu que si on fait abstraction de cette relativité. Or faire abstraction de la relativité équivaut à ne pas vivre dans la réalité. Alors ceux qui se disent que les initiés spirituels ne sont pas dans la réalité sont certainement ceux qui sont coupés de la réalité. Il en profite pour dire qu’au regard de ce qui précède, le contenu de ce document ne transmet qu’une réalité subjective, la sienne, qui va devenir une réalité objective, la vôtre, vous et lui, si votre conception rejoint la sienne. Quant aux autres, il ne peut qu’être peiné pour leur incapacité à appréhender les dits (et surtout les non-dits) véhiculés par ce document.

Revenons au sujet de la procréation pour dire que dans les temps très reculés, on ne procréait pas en désordre. Si DIEU a dit à l’Homme de se multiplier, ce n’est pas de façon insensée et irréfléchie que ça doit se faire. Aujourd’hui les hommes s’adonnent à l’acte sexuel comme ils veulent, dans une totale inconscience, et on procrée n’importe comment en disant que c’est DIEU qui a dit ça. Il n’est pas possible que DIEU ait dit de procréer de manière désordonnée. Une meilleure conscience face aux désordres de la procréation se rapporte évidemment à une sexualité positive, sacralisée; il allait dire, une sexualité divine. Et cela interpelle le monde entier sans distinction.

Les booms démographiques avec l’expansion des cités conduisent de manière certaine à des comportements non-respectueux de la nature, à la destruction de l’environnement. L’impact négatif de l’accroissement des populations sur l’environnement est à prendre au sérieux. La réaction très logique -et toutefois grave- à chaque accroissement significatif, c’est l’extension des agglomérations sur les savanes, les forêts, les terres arables. Et par surcroît, vivre coincé dans des appartements minuscules pousse l’Homme à recourir à l’air conditionné pour avoir une bonne température ambiante. Or, on sait aussi que l’usage excessif de l’air conditionné est mauvais, surtout dans des espaces réduits. Normalement l’air conditionné est convenable pour des salles un minimum spacieux. Tout ceci amène à dire qu’il faut (re)songer à définir un standard ou une norme de construction, de dimensions et d’aération des logements. Par exemple, en Afrique subsaharienne, construire les habitations en terre cuite et avec de la bouse séchée (comme le faisaient nos ancêtres) est plus approprié que le ciment «industriel» indiqué pour les socio-structures et éco-structures (appelées infrastructures) comme les routes, les monuments, etc.

Le constat général de notre époque est que l’Homme, par égarement, ne s’emploie qu’à nuire à son environnement, à sa propre santé, à sa propre psychologie, à sa propre vie. La déliquescence a atteint un niveau critique et la société humaine est devenue infréquentable… au point où même les anges de DIEU l’ont désertée. En tant que ressource la plus précieuse, l’Homme doit se ressaisir pour concevoir un cadre de vie idéal pour être au mieux de sa valeur. Cette mission incombe encore plus à ceux qui veulent diriger le monde.

Autorités gouvernementales, opérateurs économiques, société civile

Les questions de compétences et de diplômes, de l’emploi, de la santé, du logement, de l’environnement sont des questions qui mal abordées, mal réfléchies conduisent aux nombreux dysfonctionnements, incongruités, anomalies visibles dans les sociétés des hommes. Et ceci est une honte que nous ne pouvons continuer de porter. Les sociétés du monde, dans leur manière de fonctionner, tuent les talents et détruisent les destins des citoyens; ce qui est vraiment lamentable si on se rappelle que l’Homme est la plus précieuse des ressources. Les autorités et décideurs de tout ordre ont ce devoir de responsabilité d’être efficaces à résoudre ces questions pour un développement humain réel par la réalisation d’un cadre sociopolitique et économique propice à la justice sociale, à la disponibilité de l’emploi, à l’accès équitable à tous les facteurs et moyens de développement, et propice aussi au partage de la richesse. Un code de bonne conduite devait le permettre. Mais dans un pays comme le sien dont la devise est «Fraternité, Justice, Travail», il est navrant de voir qu’il n’y a jamais ni fraternité, ni justice, ni travail. Loin d’être un cas isolé, ce n’est qu’un des nombreux exemples de l’échec planétaire permanent de ces dernières décennies. Et plus le temps passe, plus l’échec des gouvernants et opérateurs privés est terriblement inquiétant.

On entend diverses autorités Africaines vanter le potentiel d’une Afrique de plus d’un milliard de jeunes dans quelques années, comme si l’emploi leur est garanti par avance. Ces autorités incapables aujourd’hui d’assurer l’emploi aux jeunes actuels seraient capables d’assurer du travail à plus d’un milliard de jeunes demain? Il est de nature optimiste mais il veille à rester dans l’optique d’un optimisme réaliste. L’impression qu’il a, c’est qu’il y a de ces autorités en Afrique qui aiment s’accommoder de statistiques flatteuses et qui s’extasient devant des chiffres spéculatifs en se berçant de rêveries fantasques. Si on n’y prend garde, il y a de douloureux drames et tragédies qui guettent l’Afrique qu’on ne pourra pas éviter. Si on n’éveille pas les consciences individuelle et collective au sujet des défis que revêtent ces chiffres alarmants qu’on prend plaisir à utiliser un peu systématiquement comme des arguments d’un futur meilleur de l’Afrique, la coupe risque de nous être amère.

Lorsque ça ne va pas, les dirigeants politiques au premier niveau sont souvent les seuls pointés du doigt mais il faut bien reconnaître qu’il n’y a pas qu’eux de coupables. Les décideurs du secteur privé aussi bien que les leaders officiels, les guides d’opinion accrédités, les spécialistes réputés, les personnalités reconnues influentes ont aussi leur part de responsabilité dans la mal-gouvernance. Ceux qui donnent les conseils, dont les avis sont pris en compte ne peuvent plus continuer de se mettre sous le couvert d’une maxime éculée et altérée qu’il faut rejeter. Il est grand temps que les conseilleurs soient aussi des payeurs, dans la limite et dans la mesure de leur fonction dans l’exercice du pouvoir, d’autant plus qu’ils vivent grassement de leur rôle de conseiller. Il est de ceux qui pensent que les opérateurs économiques, et la société civile ont une importante responsabilité dans l’état de santé sociale et économique des nations. Accuser les dirigeants gouvernementaux sans condamner les opérateurs économiques équivaut à une erreur morale. Il est certain que tous ces groupes de personnes, sinon de personnalités, doivent améliorer leur attitude de façon remarquable.

Gouverner n’est pas un jeu; diriger une nation n’est pas un hobby auquel on s’adonne entre deux occupations familiales. Les gouvernants doivent, par exemple, nous épargner la création de structures qui se révèlent dans le fond inutiles et qui sont pourtant consommatrices des ressources financières de l’État. Autant nous sommes pour le recrutement des gens, autant nous sommes pour un usage judicieux de toute ressource. Il a appris il y a quelques jours la création au Bénin d’un parlement de l’eau et il se demande pourquoi. Quelle rentabilité, quel bénéfice peut-on en attendre? Il se peut qu’il se trompe mais honnêtement il ne voit pas l’intérêt d’un tel parlement. Quel rôle a ce parlement? On a une société de l’eau, on a également une agence de l’eau; alors qu’est-ce que le parlement de l’eau compte apporter de plus et surtout de mieux? La dernière fois il était avec un monsieur qui lui expliquait comment on pourrait avoir de l’eau en quantité au Bénin. Mais il se demande qui serait prêt à l’employer, surtout que c’est une personne âgée et sans diplôme? Il croit qu’on néglige trop l’apport des gens dits du troisième âge et qu’on ne veut pas de ceux qui ont de belles idées au Bénin. C’est à se demander si les gens se rappellent ce que dit le proverbe: «Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait.». Si on veut bien se pencher là-dessus, ce proverbe nous enseigne trois choses: premièrement que les personnes âgées, les doyens ont un savoir que la jeunesse n’a pas, deuxièmement que les jeunes ont une énergie, une force qui fait défaut à la vieillesse, troisièmement que les deux ont une utilité complémentaire. En d’autres termes, il faut conjuguer vieillesse et jeunesse. Mais nous avons un système qui exclut les hommes arrivés à un certain âge, comme s’ils sont devenus inutiles.

Pour valoriser la plus précieuse ressource, les gouvernants doivent mettre en place les moyens qui permettent l’exploitation des potentialités des populations. Ce ne sont pas les idées créatives qui manquent, hein. Il reste que les moyens comme l’énergie électrique, les télécommunications, l’immobilier soient accessibles non pas pour une catégorie de personnes seulement mais pour tout le peuple. Irréfutablement, il y a une relation entre la contribution totale de personnes actives d’une nation et le niveau de développement de cette nation; cependant il est insensé et idiot de la part d’un gouvernement de penser qu’à lui-seul il peut résoudre tous les problèmes d’une nation et notamment celui du chômage. Ce n’est même pas recommandable. Créer toutes les conditions favorables pour que les hommes puissent se prendre en charge eux-mêmes permettrait beaucoup plus de réduire le chômage. Mais c’est étrange, on a l’impression que les gouvernants dans le monde ont peur de créer un environnement pleinement favorable qui aiderait le peuple à s’en sortir et à être indépendant. Peut-être que les gouvernants ont peur que le contrôle et par conséquent le pouvoir leur échappent; un pouvoir qu’ils exercent d’ailleurs en majorité, en toute inconscience. Comme c’est vraiment regrettable que les dirigeants du monde ne soient pas suffisamment conscients. Si seulement les dirigeants de ce monde étaient plus conscients; si seulement! Ce serait tellement merveilleux.

Le principe de l’accès équitable aux moyens pour tous les individus est sans cesse repris dans les discours des politiciens mais dans les faits il n’en est rien. Comment peut-on tirer le meilleur de la plus précieuse ressource si elle est tout le temps confrontée à des obstacles? Une question à se poser est celle de se demander quelle société on veut créer. Veut-on d’une société d’égalité ou d’une société où les moyens sont concentrés dans les mains d’une minorité égoïste, hautaine et méprisante? À savoir que dans une société d’égalité, il n’y a pas un écart de plus en plus grand entre une classe d’individus de plus en plus riches et une classe plus grande de personnes de plus en plus pauvres et marginalisées.

Quant aux entreprises publiques et privées, on attend ardemment la révision de leur compréhension et partant de leur conception des choses. Les entreprises dans le monde et particulièrement au Bénin se plaignent par exemple de l’inadéquation entre les profils des chercheurs d’emploi et les postes à pouvoir. Mais que font ces entreprises face à cela? L’attitude qui consiste à attendre des autres les solutions aux problèmes doit être changée par une attitude supérieure. C’est bien que d’autres personnes nous apportent des solutions à nos problèmes mais il faut aussi qu’on apprenne à régler nos problèmes nous-mêmes. Il y a des endroits du monde où des entreprises ont leur propre campus avec leurs propres amphithéâtres où les employés reçoivent une formation, histoire de corriger cette inadéquation. Dans ce genre d’entreprises on peut même entrer sans aucune formation et en sortir très compétent. Au Bénin les entreprises sont simplement des lieux de travail, très rarement des lieux de savoir. Or une entreprise est censée être également un lieu de savoir. Si les chefs d’entreprise Béninois pensent que c’est en glosant sur l’inadéquation entre profils et postes qu’ils vont trouver les employés qu’ils cherchent, alors ils ont un problème. Au Bénin on est tellement stupide mais on aime se dire qu’on est intelligent. Il entend souvent parler d’un soi-disant génie béninois qu’il ne voit nulle part; rien moins qu’une arlésienne donc.

On peut déplorer qu’il y ait un manque de vision de la part des entreprises. Beaucoup d’entreprises attendent de leurs salariés de la performance sans en créer les conditions. Par exemple, lui il ne connait que deux entreprises au Bénin qui ont une petite bibliothèque ou une salle de documentation où les employés peuvent aller s’instruire et acquérir de nouvelles connaissances. De même il ne connait au Bénin qu’une structure qui a un semblant de division R&D (Research & Development). Les entreprises au Bénin ne connaissent pas l’importance de la recherche et ne pensent pas à investir là-dedans mais elles veulent de la créativité, de l’innovation. Ça le fait rire. Les idées ne manquent pas; mais si les entreprises ne sont pas prêtes à mettre de l’argent dans le développement et l’implémentation de ces idées, elles resteront simplement au bas de l’échelle. Quand on voit des entreprises comme Siemens, Sony, HTC, Toshiba dépenser des millions de dollars dans la recherche en interne comme en externe, on comprend pourquoi ce sont de grandes entreprises. C’est en investissant dans le R&D qu’on devient une grande entreprise. On ne peut pas attendre d’être une grande entreprise avant de commencer à investir dans le R&D. Malheureusement, c’est ça la façon de voir de l’Africain. L’Africain a une vision renversée et renversante des choses.

Durant plus de cinq ans il a eu à faire des propositions et suggestions à des entreprises qui sont restées simplement sans suite. L’adjoint du directeur d’une structure où il est un jour allé déposer un dossier de propositions a même refusé de prendre le dossier; une attitude qui l’a énormément étonné. Bien-sûr qu’on a le droit de refuser une proposition si elle n’a pas d’intérêt; mais avant de refuser une chose, il lui semble qu’il faut d’abord savoir quelle est la chose. Cet adjoint de directeur ne sait pas quel est le contenu du dossier mais il a carrément refusé de le prendre. Il existe dans le monde des entreprises qui encouragent la rédaction de livres et qui vont jusqu’à éditer des ouvrages, comme Microsoft avec son département Microsoft Press. En Afrique, et singulièrement au Bénin, c’est vous qui proposez aux entreprises de leur rédiger ne serait-ce que de petits documents professionnels d’entreprise qui peuvent aider les stagiaires et les nouvelles recrues et on vous rétorque froidement qu’on ne veut pas. Cette fin de non-recevoir est pour lui aussi incompréhensible qu’intrigante.

D’un autre côté, on remarque que certaines entreprises sont hostiles à l’Homme, la plus précieuse ressource, et ne souhaitent pas faire sa promotion, ne veulent pas de son avancement et manifestent plutôt de l’intérêt pour les robots. Si ce n’est pas une aberration, il aimerait bien savoir ce que c’est. Des entreprises capitalistes dépourvues d’humanité et poussées par l’envie de gains de plus en plus colossaux envisagent la possibilité de se passer de la plus précieuse ressource pour la remplacer par des robots dans les diverses unités de production. Ce qui est curieux et surprenant, c’est que des gouvernements qui disent vouloir réduire le chômage encouragent et soutiennent aussi des projets de ce type qui visent à substituer le robot à l’Homme. Il n’est pas contre l’idée du robot qui aide ou assiste l’Homme dans ses tâches mais il désapprouve avec force l’idée de remplacer l’Homme par le robot.

Clairement donc la faillite du développement est provoquée en grande partie par les mauvais agissements dont sont coupables opérateurs économiques, gouvernants et autres décideurs qui pensent peut-être bien agir. Il leur faudra alors sortir de cette tromperie. Là est en fait leur salut.

Mot de fin

Il est naturellement évident que ce document est loin d’être complet sur les différents aspects concernant la plus précieuse ressource. Il ne s’agit en réalité dans ce texte que d’un aperçu informatif non-exhaustif de la dimension socio-économique humaine. Les nombreuses capacités du point de vue physique ou organique, psychique, spirituel -pour tenir compte du fait que l’Homme est corps, âme et esprit-, ont à peine été abordées. Des voix plus autorisées que la sienne ont eu à étudier et à approfondir ces sujets et il ne peut que vous orienter vers les écrits et les messages d’illustres savants comme Gautama Sakyamuni, Vivekananda, Confucius, Samaël Aun Weor, Omraam, etc. et plus proche de nous Elmancio Godson.

Au regard de la grandeur sociale de l’Homme quelque peu examinée dans ce document il apparaît clairement qu’il n’y a pas de plus grande richesse que l’Homme; et ceci est d’une importance capitale pour l’auteur de ce document. Il faut bien se rappeler que l’Homme est au cœur de toutes choses dans le monde. L’Homme est le bien le plus précieux, et toutes les autres choses ne sont que… des accessoires.

La faillite des nations est inadmissible car on ne peut pas être et avoir la plus précieuse des ressources et échouer, n’est-ce pas? Mais cela arrive en raison de la mauvaise conduite générale du monde. Aujourd’hui la société humaine ne fait pas l’Homme mais elle défait l’Homme. Aujourd’hui l’humanité ne se construit pas, elle se déconstruit. Par conséquent le monde se déshumanise et il ne vous cache pas son dégoût personnel de plus en plus croissant concernant tous les aspects de la société (famille, éducation, justice, emploi, etc.).

L’exclusion définitive d’une couche sociale non-instruite et cependant talentueuse, l’injustice sociale, la continuation avec les systèmes économiques inadaptés, les mauvais modèles politiques empêcheront toujours le développement d’atteindre un niveau excellent. Et hypocritement on s’en étonnera toujours.

D’une manière générale, il nous est demandé de nous débarrasser des théories erronées (parce que) conçues par corruption intellectuelle et des idéologies périmées par défaut de conformité avec le vécu courant pour se recentrer et s’appuyer sur les vraies valeurs en vue d’un idéal de contrat social.

Là-dessus, il vous adresse ses sincères remerciements pour la lecture de ce document un peu trop long et il vous souhaite l’Amour et le Meilleur chez vous.

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