2015-12-21

Afrique: Jeunesse - Présidence - Ingérence Étrangère

Moi, j'ai l'habitude de dire que
j'ai gouverné dans la douleur.
Parce que j'ai passé mon temps
à faire des ajustements.

Abdou Diouf






Mot introductif

«Cherche Président capable désespérément.» pourrait être une annonce sur l’écriteau des peuples africains à la recherche de chefs d’État pouvant mettre l’Afrique sur la voie du développement.

Avancer

En Afrique, le développement annoncé est chaque fois saboté et compromis sinon carrément avorté. Ce développement de l’Afrique retenu en arrière par les liens de pactes occultes, est continuellement en recul par rapport aux buts, pourtant réalisables, fixés. Mais lorsqu’on a tellement reculé, on n’a plus le choix, on doit avancer. Les Présidents de l’Afrique et particulièrement la Jeunesse Africaine doivent maintenant s’ouvrir à la compréhension de cette vérité. Les questions de nationalisme, de profil de candidat, de politique pratique et de la pratique de la politique, de choix africains, d’ingérence étrangère, etc. doivent être tout le temps examinées et réexaminées. Elles suscitent en moi quelques réflexions à l’adresse de la Jeunesse Africaine, des Chefs d’État, des candidats et des fauteurs de troubles, de désordres, de conflits et de guerres en Afrique.

À la Jeunesse Africaine:

Certains jeunes africains pensent à tort ou à raison, mais plus à raison qu’à tort, qu’il ne faut pas faire de la politique. D’autres jeunes pensent au contraire, à raison aussi, qu’il faut faire de la politique. Bon, chacun a le droit de faire son choix et je fais partie de la première catégorie. Mais qu’on fasse de la politique ou non, on est obligatoirement concerné par la politique. On doit savoir que se ranger dans la classe apolitique n’offre pas un bouclier, une immunité contre les effets, bons ou mauvais, du système politique en vigueur. On est touché par les conséquences heureuses ou désastreuses des régimes politiques, qu’on opte pour une vie apolitique ou non. Je profite pour dire que les actes et propos de l’opposition politique ont également des avantages ou inconvénients. Toujours par rapport à la notion de l’apolitique, il y a une interprétation de l’apolitique qui, me semble-t-il, ne cadre pas avec la vie en société.

L’occasion m’a été donnée d’assister la dernière fois à une rencontre intéressante de jeunes regroupés dans une association apolitique. À cette rencontre, une question relative à la fréquentation et à la collaboration avec les politiciens s’est posé puisque des politiciens s’intéressaient à ladite association. Si on se rappelle que l’apolitique est aussi quelqu’un qui vit dans une société et qu’en tant que tel il est un animal politique, on se rend vite compte que l’apolitique a quelque chose à voir avec la politique. On entend des gens dire qu’une personne apolitique, c’est quelqu’un qui ne fait pas de la politique. Cela est vrai, mais il faut nuancer pour pouvoir comprendre jusqu’à quel point cela est vrai. Il est impossible pour un homme normal vivant en société de n’avoir rien avec la politique. C’est une raison pour laquelle les dictateurs ont du mal à empêcher les gens de parler de politique. Évidemment, chaque fois qu’un usager de la route parle de la dégradation des voies et se demande ce que les autorités font pour arranger cela, il est en train de parler politique. Chaque fois qu’un citoyen lambda se plaint des coupures d’électricité ou de la qualité de l’eau courante à Parakou, il parle politique. Chaque fois que le commerçant se plaint de la conjoncture, de la morosité économique, il parle politique. Et chaque fois qu’un habitant s’inquiète de la sécurité et de la paix, cela a quelque chose à voir avec la politique. Etc., etc. L’apolitique parle aussi donc inévitablement politique. On peut dire que l’apolitique est politique mais seulement l’apolitique n’est pas un politicien. L’apolitique se limite à parler politique sans se mêler de politique, sans être acteur politique. L’apolitique est plus passif qu’actif en politique. Et il a beau être apolitique, l’apolitique a un intérêt pour le politicien qui a besoin de sa voix. En effet être apolitique ne signifie pas qu’on ne va pas aller accomplir son devoir civique lors des votes. C’est pourquoi les politiciens vont aussi vers les apolitiques, surtout s’il s’agit des jeunes. Il ne faut donc pas voir en cela un problème. Pour l’apolitique qui veut le rester, il s’agit d’être prudent pour ne pas se laisser entraîner dans le militantisme politique.

Aux Présidents et aux candidats:

Un pays n’est pas une structure administrative, une nation n’est pas une poignée de subalternes d’un service dont on est le chef. Ce n’est pas parce qu’on a dirigé une entreprise, même avec brio, que ça signifie qu’on est qualifié pour être président de la République. Ce n’est pas parce qu’on a été un haut cadre qu’on est apte à gouverner un État. Ce n’est pas non plus parce qu’on est un homme d’affaires, qu’on roule en carrosse que ça veut dire qu’on est l’homme idéal pour être chef d’État. En plus des compétences, des capacités intellectuelles, et accessoirement du capital relationnel, on attend du candidat à la magistrature suprême des qualités humaines et des vertus comme l’amour (au premier rang), le patriotisme, l’intégrité, l’empathie, l’accès facile, l’honnêteté, la dignité, le respect, l’humilité, la fidélité, la compréhension, le don de soi, etc., etc. Et l’importance de ces vertus est telle que l’absence d’un nombre suffisant d’entre elles estompe la valeur des autres atouts et les rend banals.

En conséquence, il faut être sérieux et faire un examen profond de soi pour savoir si on est en mesure d’assumer les fonctions de chef d’État. Il y a aussi que les élections présidentielles ne sont pas une pièce de théâtre pour la plaisanterie, la bouffonnerie et la clownerie. Ça ne saurait être un terrain de jeu pour les plaisantins. Or on voit des candidats en Afrique qui n’arrivent même pas à obtenir cinq pour cent (5%) du suffrage exprimé. Ça sert à quoi? Il faut arrêter d’embrouiller les cartes pour rien. Si les gens ont de l’argent et qu’ils ne savent pas quoi en faire, ils n’ont qu’à parcourir leur pays pour se rendre compte qu’il y a des gens qui souffrent. Ils peuvent leur donner cet argent. De cette manière ils entreront mieux dans l’histoire qu’en étant piètre perdant aux élections.

À la Jeunesse Africaine:

Au fil des discussions à cette rencontre de jeunes apolitiques, je me suis rendu compte que mes frères apolitiques sont déçus de beaucoup de politiciens et nourrissent une espèce de désir de vengeance. Ils ont manifesté une envie de punir ces politiciens en leur retirant leur voix pour leur faire comprendre que cette voix a plus de valeur que celle de l’argent chaque fois distribué pour l’acheter. Ils ne savaient cependant pas quelle conduite tenir avec une voix qu’ils ne voulaient plus vendre. L’idée avancée a été celle de voter massivement pour un candidat, par conviction. Mais la question du candidat convaincant est difficile à résoudre. Cette difficulté est assommante et dans l’assistance certains jeunes définitivement désabusés se disent qu’on ne peut pas changer le système d’achat de conscience: prenons donc l’argent qu’on nous donne et votons pour un candidat ou un autre! Face à cet état de choses, il m’apparaît clairement qu’une petite réflexion s’impose. Pourquoi il y a "transaction" entre le candidat et l’électeur? Disons-nous la vérité: parce que, et le politicien-candidat et l’électeur sont tous deux des inconscients et des irresponsables. Et il n’est pas faux de dire qu’on a affaire à un marché de dupes. Il se fait que dans ce monde de plus en plus matérialiste, on cherche à obtenir une chose par l’argent lorsqu’on sait qu’on ne peut pas l’obtenir autrement; en fait, lorsqu’on sait qu’on ne mérite pas d’avoir la chose par la voie normale. Donc, voilà des candidats qui n’ont pas d’autre capacité de convaincre le peuple que par l’argent, alors ils distribuent de l’argent. De l’argent volé d’ailleurs, comme le dit l’autre. Une prise de conscience dans les deux sens, côté candidat et côté électeur, doit avoir lieu pour changer ça.

Pendant longtemps on a proposé aux populations le bien-être comme promesse en appuyant cela par quelques billets distribués ici et là. Mais la population a des souffrances que quelques billets d’un instant éphémère ne peuvent soulager pour longtemps. Si la population était réellement mature, elle ne se mobiliserait pas du tout pour un candidat sur la base de promesses. Le défi sera de passer de la promesse du bien-être au bien-être en tant que certitude. Le candidat voulant s’engager à relever ce nouveau défi pourrait avoir du succès grâce à une démarche de réflexion sérieuse en amont sur les attentes du peuple.

Il est important que les besoins de la population, en particulier de la Jeunesse, soient intégrés dans les projets de société des candidats. Cela veut dire que ce n’est pas au moment des campagnes électorales que les électeurs doivent découvrir quelques lignes du contenu des projets de société. On ne peut plus accepter des projets de société élaborés dans le cercle restreint des candidats sans consultation du peuple et la prise en compte de leurs besoins. Il est clair qu’on est là dans une autre vision des choses et un changement dans la manière de faire s’impose. Dans la conception dont je vous fais part, c’est en amont de l’élaboration du projet de société que l’implication de la Jeunesse doit se faire. De cette manière, elle connaîtra les projets de société à l’avance et votera pour le candidat dont le projet de société intègre ses aspirations sans que ce candidat ait besoin de distribuer de l’argent. Généralement on est plus facilement favorable à une chose à laquelle on a contribué. Un projet de société conçu sur la base des idées de quelques gens seulement, si experts soient-ils, ne saurait recueillir plus d’adhésion qu’un projet à participation populaire.

Bon, mais comment ça peut se mettre en œuvre? Il y a différentes approches mais j’en propose une qu’on peut se figurer comme un projet politique. Il s’agira, dans toutes les communes, de mettre en place un comité local «Jeunesse & Développement» chargé d’élaborer un document des besoins, des souhaits de la population. Ce document sera actualisé chaque année ou tous les deux ans selon la taille et l’importance de la localité. Tous les documents de toutes les communes seront ensuite compilés au niveau national et la compilation adressée aux candidats à la magistrature suprême (et peut-être également aux candidats à la députation). Les projets de société des candidats (conçus avec la participation des représentants des comités locaux) devront alors apporter des réponses concrètes aux besoins exprimés. Ensuite, à la veille des élections, le candidat (ou son directeur de campagne ou son porte-parole) devra se soumettre à un examen oral éliminatoire (à deux sessions) avec questions-réponses au sujet de son projet de société, à huis clos devant la cour constitutionnelle mais toutefois en présence d’un membre de la société civile et du Médiateur de la République. Oui, c’est un grand travail que nous demandons maintenant aux candidats et à leurs partis politiques. Je pense qu’ils se sont assez amusés comme ça! Mais ce travail qu’on demande aux politiciens a de nombreux avantages. D’abord les candidats qui n’ont pas la capacité d’élaborer un projet consistant seront remerciés. Aussi ça permettra de finir avec l’achat de conscience. Il ne sera plus question de promesses; les choses à faire seront claires dans le document de projet. Ensuite les populations pourront suivre l’exécution du projet de société (feuille de route) du candidat élu pour éviter qu’après son élection un Président dévie et mette le pays dans le décor. Etc., etc.

Aux Présidents et aux candidats:

Il nous est donné de voir aujourd’hui partout en Afrique des politiciens passéistes au discours caractérisé par le vieillissement de leurs idées. Ces politiciens nostalgiques du passé qui n’ont pas de propositions nouvelles adaptées aux contextes actuels n’ont pas leur place à la tête d’un quelconque État africain. D’eux, on doit se méfier. Il est heureux que certains d’entre eux ne puissent pas se présenter aux élections, pour avoir notamment dépassé l’âge légal admis ou en raison d’une mort politique précoce. Cela est vraiment heureux! Pour le reste des politiciens aspirant au fauteuil présidentiel, il leur faut opérer un rajeunissement de leur conception du développement de leur pays, s’ils veulent du suffrage de la Jeunesse Africaine. On a besoin d’hommes disposés à accepter les aspirations nouvelles du peuple et à y faire face. On a besoin d’hommes capables de s’engager dans les perspectives nouvelles de développement propres aux peuples africains. L’Afrique est à la recherche d’hommes dignes qui acceptent le verdict de la cour constitutionnelle. Il n’appartient pas à la Voix de l’Occident de dire qui a remporté les élections en Afrique. Cette tâche incombe à la cour constitutionnelle de chaque pays. Aussi douloureux que puisse être l’échec, les candidats malheureux doivent être prêts à reconnaître leur défaite. Les candidats qui n’aiment pas reconnaître leur défaite ne sont certainement pas des hommes de paix comme ils le clament. Quand on est un Homme de paix, on ne soulève pas le peuple au lendemain des élections pour endommager le bien public et occasionner des troubles à l’ordre public. Il me vient en mémoire le mauvais exemple d’un opposant au Président fort Faure Gnassingbé (président de plein droit), qui ne voulait pas s’avouer vaincu et qui a poussé les jeunes à la révolte pour conduire le pays dans des violences postélectorales. C’est une chose dont nous ne voulons plus entendre parler en Afrique. Si ce sont les fauteurs de trouble qui demandent ça à nos politiciens, ils doivent le refuser, par patriotisme. Il est également lamentable de voir la Jeunesse Africaine se laisser instrumentaliser de la sorte. C’est simple, au cas où l’organisation des élections ne paraît pas crédible à un candidat, se retirer est une marque de sagesse et un message fort adressé à l’opinion publique. On a vu Monsieur Konan Banny le faire; et je le salue respectueusement au passage pour ça. Les politiciens pour qui "la démocratie est menacée" juste parce que eux, ils ont perdu, sont des gens très dangereux pour l’Afrique. Pour satisfaire leur horrible égo, ils sont capables de mettre leur pays à feu et à sang.

Par ailleurs, l’Afrique a besoin de présidents qui comprennent la nécessité de "La Rupture" prônée par Valentin Agon qui ne s’appelle pas Valentin pour rien. Si on aime vraiment l’Afrique, la rupture est une nécessité qui va de soi. L’Afrique a marre des gouvernants bénis oui-oui qui ne sont là que pour exécuter les ordres de la Voix de l’Occident. Et de grâce qu’on ne nous oblige pas à prendre les fonctionnaires internationaux comme les personnes les plus idéales pour nous gouverner. Sans être péremptoire et définitif, rien ne prouve que des gens qui ont travaillé dans des institutions internationales ou qui ont collaboré avec des groupes financiers lobbyistes, aux commandes desquelles on retrouve la Voix de l’Occident, ne vont pas continuer à recevoir et exécuter les ordres de ces derniers. On n’est vraiment contre personne mais on ne peut pas accepter les mauvais agissements. La balle est dans le camp des politiciens africains. Il leur appartient de prouver à l’Afrique qu’ils veulent gouverner en toute liberté et en toute indépendance de la Voix de l’Occident. Je ne parlerai pas d’un sursaut d’orgueil mais d’un sursaut de fierté en me demandant, eh bien, si par un sursaut de fierté les politiciens Africains auront le courage de rompre avec la Voix de l’Occident et de dire: «Laissez-nous nous développer à notre rythme et à la manière africaine, sans vous en mêler.».

On ne s’achète pas une chaussure qui est à la taille de quelqu’un d’autre. À mon sens, il n’est pas possible d’être aux ordres d’un autre pays, de passer son temps à s’occuper des intérêts de ce pays et de parvenir à développer son propre pays. Aucun Chef d’État ne peut réussir à faire cela. C’est une situation de conflit d’intérêts qu’il faut éradiquer.

À la Voix de l’Occident:

L’ingérence dans les affaires africaines ne constitue pas une aide à l’essor de l’Afrique. Il faut cesser de s’ingérer dans les affaires de l’Afrique et de l’empêcher de réussir son développement. Je vous le demande à genoux. Voilà. Je pensais m’en arrêter là mais finalement je dirai bien quelques petites phrases en plus.

Permettez-moi de penser que c’est une grave erreur de l’Homme Blanc d’être contre le développement de l’Afrique. À ma connaissance, l’Africain n’a jamais montré de l’hostilité au développement de la Voix de l’Occident. À ce seul égard la seule attitude juste qu’on peut accepter en retour c’est de permettre au développement de l’Afrique de se faire. À s’y pencher de plus près, on trouve les raisons de l’empêchement du développement de l’Afrique dans l’ignorance et la peur. Avec le développement de l’Afrique adviendra sa réunification. Mais on a peur de ça car ♩Quand nous serons unis, ♫(ça va faire mal). ♪Quand nous serons unis, ♫(ça va faire mal), ♩comme les États-Unis, ça va faire maa♫aa♬aal, ça va fait mal!♪ Cependant si la Voix de l’Occident cessait d’avoir peur, elle comprendrait que le développement de l’Afrique lui apporterait en retour davantage de bénéfices. Alors, elle ne s’opposerait pas au développement de l’Afrique. Alors, elle l’encouragerait plutôt car en vérité il y a mieux à gagner du développement d’un peuple que de son asservissement et de son maintien dans le sous-développement. Une parole de sagesse nous enseigne que: «Nul n’est heureux tout seul.». De même et par analogie nous pouvons dire sans faux jeu de mots et sans nous tromper que nul n’est développé tout seul. Mais il s’avère que lorsque les gens sont en proie à l’obscurantisme intellectuel, ils ont grand mal à voir qu’en empêchant les autres d’évoluer, ils se font forcément du tort à eux-mêmes. L’exécrable obscurantisme intellectuel obscurcit sérieusement la compréhension des choses.

À présent il est à faire remarquer qu’un président Africain n’a pas à plaire à la Voix de l’Occident pour être un bon président pour son pays. Vouloir d’abord qu’un président plaise à la Voix de l’Occident, c’est comme vouloir qu’un père biologique soit bon pour d’autres personnes avant d’être considéré comme un bon père pour soi. C’est absurde. Il est temps pour la Voix de l’Occident de démontrer à l’Afrique la bonté qu’elle a dans le cœur, s’il y en a, pour la laisser se développer.

Malgré tout il me plaît d’adresser mes sincères félicitations à la Voix de l’Occident pour le lavage de cerveau qui a été fait aux Africains. On ne peut pas ne pas être impressionné par ce travail vraiment réussi qui a fait le nid à la colonisation mentale de l’Africain dont on voit encore aujourd’hui les résultats avec des Africains qui vont s’installer en Europe, en Amérique et qui refusent de rentrer chez eux en Afrique tout en prétendant qu’ils sont en train de travailler pour le développement de l’Afrique. Chez d’autres frères Africains on dirait que la colonisation sinon l’esclavage mental est devenu héréditaire. Eux et leur progéniture sont complexés et rejettent toute idée venant de leurs frères Nègres mais dans le même temps ils sont disposés à accepter toute idée venant de l’Homme Blanc. Alors croyez-moi si je dis que je suis émerveillé par le travail de lavage de cerveau qui a été réalisé sur l’Homme Noir. Il faut donc aussi accepter le travail qui consiste pour nous Africains à briser cette colonisation mentale de l’Homme Noir qui n’arrange pas l’Afrique.

Aux Présidents et aux candidats:

L’histoire nous donne des raisons d’affirmer que l’Afrique a connu des Chefs d’État remarquables, des leaders politiques brillants, des combattants exemplaires, de façon isolée et à des périodes différentes. Le mal est qu’il n’y ait pas de mouvement simultané collectif. Les politiciens de l’Afrique actuelle doivent faire le serment de suivre l’exemple de ces dignes fils d’Afrique. Comme ces hommes d’hier, il est nécessaire que les politiciens d’aujourd’hui soient habités d’un sincère désir de mettre l’Afrique sur la voie du vrai développement. Il est indubitable que l’Afrique a besoin d’un second, d’un troisième, d’un quatrième, d’un cinquième, d’un sixième,… d’un énième Nelson Mandela. L’Afrique a besoin de défenseurs de la Cause Noire comme Steve Biko. L’Afrique a besoin d’hommes comme Béhanzin capables d’opposer un non à la fois catégorique et respectueux à la Voix de l’Occident. L’Afrique a besoin de dirigeants de la trempe de Patrice Emery Lumumba, de Thomas Sankara, etc. Et certainement l’Afrique a besoin de présidents comme Laurent Gbagbo, mais en version améliorée. L’Afrique a besoin de présidents courageux capables de demander à la Voix de l’Occident d’arrêter de saboter et de torpiller les projets de développement africains.

Sur le chapitre du climat politique national qui doit prévaloir, il faut que mouvance et opposition se respectent. En particulier les opposants en Afrique doivent savoir qu’il faut respecter leur Président. En ce qui concerne leurs prédécesseurs, les nouveaux présidents de la République doivent s’inscrire dans le principe de la continuité du pouvoir sans toutefois reprendre les mêmes erreurs. À titre d’exemple: l’ancien Président John Atta Mills qui trouvait que son prédécesseur voyageait trop, a décidé de réduire au minimum ses voyages quand il est arrivé au pouvoir, ce qui permet d’économiser l’argent du contribuable. C’est un exemple à suivre. De l’autre côté, il est utile que les présidents reconnaissent les bonnes œuvres de leurs prédécesseurs et qu’ils s’engagent à continuer et à achever ce qui est bien au lieu de les mettre de côté comme choses vaines. Il faut avoir de la haine et de la méchanceté pour ne pas reconnaître le mérite effectif des autres. Je ne dis pas par là qu’il faut dire que tout ce qu’un prédécesseur a fait est bien mais il faut être honnête. Juste parce qu’on est contre Laurent Gbagbo, cela suffit-il pour dire qu’il n’a rien fait? Je crois qu’il faut faire attention. Ce n’est pas non plus parce qu’on convoite le fauteuil du Président fort Faure Gnassingbé qu’il faut dire qu’il n’a rien fait.

Enfin, Elmancio Godson, ésotériste contemporain, a dit, et je suis d’accord avec lui, que tant que les Chefs d’État Africains ne vont pas prendre en considération la spiritualité, il leur sera compliqué de réussir. Ce côté spirituel n’est donc pas à négliger. Et il est à noter qu’on parle de vraie spiritualité, pas des religions en perdition.

À la Jeunesse Africaine:

En réfléchissant encore plus à la question de l’achat de conscience, il m’est apparu une immaturité persistante du peuple. Précisément, la croyance aux apparences et paroles trompeuses désoriente la Jeunesse Africaine et la rend davantage victime du bradage de ses voix. Finalement on vote pour un candidat sans avoir la certitude qu’il va réussir. Et cela en ajoute au doute qui plane toujours sur un possible développement de l’Afrique.

Après les innombrables promesses non tenues, après l’accumulation des déceptions populaires, après les échecs des projets de société inadaptés, après les désastres des plans-solutions des bailleurs de fonds en déphasage avec les contextes africains, l’inquiétude de l’Africain concernant le développement de l’Afrique se fait plus pesante et plus angoissante. Cela se comprend surtout qu’on a été jusqu’à penser que l’Homme Noir ne peut pas se développer.

Mais l’optimisme réside dans l’immense potentiel africain très inexploité. Il reste un déclic puissant, un détonateur énergique pour activer tout cet immense potentiel. Rapidement il va falloir le courage de la rupture avec la Voix de l’Occident. L’attitude qui consiste à rompre avec la Voix de l’Occident est la révolution qu’il faut. Cette révolution est absolument nécessaire et il appartient à la jeunesse de l’initier, de la provoquer. Il est évident que ceux qui accusent le coup de la vieillesse, qui ploient sous le poids de l’âge ne pourront pas prendre le devant de cette révolution salvatrice. Il est donc impérieux, vital de trouver des dirigeants jeunes aux idées jeunes, profondément patriotes et déterminés. Il ne s’agit cependant pas de jeunes en termes d’âge, de nombre d’années. Il existe bien des trentenaires qui réfléchissent comme de vieilles personnes, de même qu’il y a des septénaires qui ont la capacité de faire rupture avec les vieux schémas inadaptés et qui savent aller dans le sens des réflexions nouvelles. Mais assurément, les Hommes vigoureux, encore dans une activité socioprofessionnelle ont plus d’intérêt que des gens d’une classe vieillissante retirés de la vie active qui surgissent de leur retraite pour prétendre à la magistrature suprême. On a déjà vu ces derniers à l’œuvre dans divers pays. En tout état de cause, il faut des présidents qui acceptent de s’appuyer sur le potentiel de la Jeunesse, sur son énergie, pour bâtir la société Africaine. Surtout, il serait aussi bon que la Jeunesse commence à exercer le pouvoir au sommet.

Dans cette optique la Jeunesse Africaine devrait susciter et soutenir la candidature de jeunes rien qu’à cause de la fraîcheur de leurs idées, de leur énergie, de leur potentiel, etc.; ceci bien entendu dans le respect des textes, que ces jeunes portent une raie sur le côté ou non. Bon, il faut entendre par là que la raie ne saurait favoriser et la raie ne saurait défavoriser non plus. Aussi pour le bien, la Jeunesse doit veiller à porter son choix sur des Hommes ouverts pouvant être régulièrement au contact du peuple, et pas seulement avec des gens d’une classe sociale donnée. Il est à noter que les gens proches de la Jeunesse, qui se soucient de cette Jeunesse correspondent au type d’hommes pouvant faire l’affaire. Et il est certain que s’adonner à cet exercice de proximité avec la Jeunesse vous donne un plus grand rayonnement. Aujourd’hui, au vu des œuvres et des agissements, on peut avancer sans exagérer qu’au Bénin un homme comme Rachidi Gbadamassi (homme du bas peuple) est plus intéressant pour la Jeunesse que certains hommes qui cherchent à être président. Et on peut oser poser comme hypothèse sérieux qu’il ferait mieux que beaucoup de hauts cadres ayant occupé de grands postes. Malheureusement, il fait l’objet d’accusation non encore clarifiée.

L’autre chose à peine abordée par les politologues, les politiciens, etc., est la question de la responsabilité du citoyen en matière politique. La responsabilité du citoyen ne se limite pas au choix d’un président. Le citoyen a le devoir d’accompagner le Président. Chaque Homme doit identifier dans le projet de société du Président élu, ce qu’il peut faire pour apporter sa contribution dans l’édification du pays. Cette édification suppose la recherche de l’intérêt général qui concerne tout le monde. La jeunesse Africaine elle-même doit apprendre à dépasser ses propres intérêts personnels pour s’orienter vers l’intérêt général collectif. Il faut comprendre et faire comprendre à son entourage que nulle part aucun Homme ne peut à lui tout seul bâtir une nation. Après les élections, il ne s’agit pas d’aller s’asseoir dans un bar, dans un salon privé, sous l’arbre à palabre pour dire que le Président ne fait rien de bon ou pire pour intoxiquer le peuple. La Jeunesse Africaine doit comprendre qu’elle a quelque chose à apporter et qu’elle ne doit pas y faillir. Elle peut assumer ce rôle en puisant dans ses nombreuses qualités et capacités si indispensables au développement de l’Afrique.

Critères

Dans cette section du document, j’aimerais humblement proposer (pour le futur) à tous les États d’Afrique quelques critères (en plus de ceux qui existent déjà) relatifs aux candidatures pour les élections présidentielles et législatives:
  1. Un candidat doit pouvoir s’exprimer dans au moins une langue locale de son pays. Peut-on imaginer par exemple un Français né au Brésil, qui y a vécu jusqu’à cinquante (50) ans et qui ne parle pas français vouloir être président en France? Je ne lui donne que les journalistes de ce pays; ils vont le canarder à mort.
  2. Un candidat doit avoir travaillé au moins quinze ans d’affilée dans son pays pour être imprégné des réalités de développement spécifiques à son pays et en avoir une compréhension suffisante. Il peut après aller à l’étranger et retourner dans son pays cinq (5) ans au moins avant les élections.
  3. Un candidat ne doit pas être resté professionnellement oisif, inactif plus d’un an au moment des élections. Il est souhaitable qu’un candidat soit en activité, qu’il ait une occupation à profit pour la communauté, dans le domaine intellectuel, ou dans le domaine artistique ou culturel, ou dans le domaine agricole, que ce soit dans l’administration publique, dans le privé ou à son propre compte.
  4. Un candidat doit renoncer à toute nationalité étrangère durant l’exercice du pouvoir et au delà s’il doit répondre de certaines accusations devant la justice. Il ne reprendra toute nationalité étrangère qu’à la fin de sa gouvernance et s’il est libre de toute affaire en justice.
  5. Précisément pour le mandat parlementaire, il faut limiter le nombre de mandats successifs au nombre de mandats présidentiels plus un. Les députés doivent comprendre qu’eux-aussi ils ne sont pas les seuls et que l’assemblée n’est la maison de repos de personne. Et toc!

Mot de fin

L’histoire nous apprend à satiété comment les ressources naturelles de l’Afrique et le Nègre ont largement contribué au développement de pays d’Amérique et d’Europe. Qu’on ne vienne donc pas nous dire que l’Afrique ne peut pas se développer. Si dans le monde entier l’Afrique est le continent qui ne peut pas se développer alors aucun autre continent ne devrait pouvoir se développer. Aujourd’hui quel est le pays développé du monde qui n’a pas profité de quelque chose (pétrole, or, force de travail, bois, diamant, coton, coltan, etc., etc., etc.) de l’Afrique? Alors, qu’on nous épargne ces mensonges-là.

Là-dessus, je vous remercie infiniment pour votre précieuse attention accordée à cet article. Que la Lumière Divine nous éclaire et nous guide chacun et tous à faire de ce monde un Royaume d’Amour, de Paix, de Bonheur.

I’m out.

© Copyright United Kingdom of Love - Tous droits réservés.

Aucun commentaire: