2012-04-13

Nième Manifestation des Maux du Bénin

Tout comme au niveau individuel les expériences personnelles conduisent à comprendre qui on est, les événements au niveau national amènent un peuple à vraisemblablement découvrir ce qu’il est. Le feuilleton de la grève des enseignants du primaire et du secondaire commencée en janvier 2012 a une fois de plus révélé bien d’aspects de la nature béninoise.

Une incroyable immaturité

La grève des enseignants a fait étalage de graves maux qui minent la nation béninoise dans son ensemble. L’immaturité est l’un de ces maux qui m’ont sauté aux yeux. La protestation des enseignants vient du fallacieux prétexte que d’autres catégories d’APE (Agents Permanents de l’État) ont eu une augmentation qu’eux enseignants n’ont pas eu. Même si c’est vrai, ce prétexte n’explique pas ce à quoi on a assisté.

On croirait avoir affaire à des enfants gâtés qui ont besoin de cravache. Si on promet de vous donner quelque chose et qu’après on ne vous le donne plus, est-ce la fin du monde? Peut-être que les enseignants du Bénin n’ont jamais vécu une situation pareille dans leur vie, ce qui expliquerait en partie cette immaturité. Mais au moins beaucoup d’entre eux sont des parents qui devraient savoir qu’on peut avoir des difficultés à faire face à des promesses.
Moi-même qui vous parle, j’ai été à un examen et on m’a promis que si je réussis on va m’acheter une certaine chose. J’ai réussi à cet examen mais pourtant je n’ai jamais reçu la chose promise. Cependant je n’ai pas revendiqué. Et sans vouloir contrarier qui que ce soit, je mets au défi quelque parent ou tuteur de venir le démentir. Je n’ai jamais réclamé. Je le dis et je le répète, je n’ai jamais réclamé. Il y a aussi des situations où on partage des biens à un groupe de personnes dont vous faites partie mais vous, vous ne recevez rien. J’ai vécu ça. J’admets volontiers que ça peut faire mal mais il faut apprendre à dépasser ce genre de choses. Je sais que d’autres personnes ont aussi vécu des situations similaires; et elles n’en sont pas mortes. Alors je ne vois pas où est le putain de problème si ce n’est pas que les gens sont très égoïstes. En regardant les enseignants on voit qu’on a un peuple qui ne peut pas souffrir qu’on donne une chose à son prochain sans qu’il reçoive une part de la chose ou que la chose lui revienne à lui-seul.

Sans vouloir être moralisateur, permettez-moi de vous apprendre que tant que vous ne réussirez pas à accepter que votre prochain puisse évoluer dans la vie sans l’envier, sans chercher à avoir coûte que coûte les mêmes choses, vous serez esclaves de basses énergies (les forces des ténèbres) que sont l’animosité, la jalousie, l’aigreur, le ressentiment, la colère, la méchanceté gratuite etc. toutes choses qui vous amènent d’ailleurs à envoûter votre prochain.

Soif d’argent et déraison

La soif d’argent (qui découle du matérialisme) prend des proportions plus qu’inquiétantes au Bénin. À cause de ce matérialisme on assiste à tous les travers, et ceci du sommet à la base. Le matérialisme du monde et particulièrement celui du peuple béninois est terrible et scandaleux. J’étais sidéré d’entendre de mes propres oreilles un enseignant justifier leur revendication par une allusion directe au détournement de deniers publics. D’après ses propos les enseignants ont droit à une espèce de dédommagement en compensation du fait qu’ils n’ont pas la possibilité de détourner les deniers publics. C’est incroyable!

On utilise là le détournement, qui est un délit (faut-il le rappeler), comme un argument de réclamation. Comme vous le constatez les enseignants sont tombés si bas; et je me demande si on peut encore tomber plus bas. La frustration de ne pouvoir détourner ou voler l’argent du pays comme d’autres citoyens inconscients les amènent donc à prendre en otage l’année scolaire et à faire planer le spectre d’une année blanche dans le but d’un chantage honteux. Quand je pense que ces gens sont des enseignants, ça me fait froid dans le dos. Quelles valeurs morales inculquent-ils aux élèves, futurs responsables de ce pays? Je pense qu’il n’y a aucune conscience citoyenne qui habite des gens de ce genre et à la vérité le développement du pays ne les préoccupe nullement; ils s’en foutent royalement. À la vérité, le développement du pays n’a pas d’importance pourvu que leurs poches soient remplies d’argent; c’est tout ce qui compte. Et pour ça on pousse le Chef de l’État à prendre un engagement pour le futur. Et s’il n’arrivait plus à faire face à cet engagement ce n’est plus leur problème. C’est de cette manière qu’on a mis le Général Mathieu KÉRÉKOU dans des difficultés et on veut continuer avec ça. Il faut maintenant cesser avec ce genre de requêtes indécentes et incommodes.

J’ai discuté la dernière fois avec un monsieur qui a attiré mon attention sur une vérité concernant l’augmentation des salaires ou l’octroi d’avantages connexes. Ce qu’il m’a dit c’est qu’en réalité si on ne sait pas vivre avec ce qu’on a, lorsqu’on obtient une augmentation c’est le premier mois seulement qu’on est euphorique et en joie et qu’on sent qu’on a un plus qui s’est ajouté. Après, c’est fini, ça tombe dans le banal et l’habituel. Les besoins toujours insatisfaits et surtout incontrôlés ont tôt fait d’absorber l’augmentation si bien qu’on n’a plus l’impression d’avoir eu une augmentation. Et ceci amène encore les syndicalistes à chercher quelles autres revendications ils vont faire; et ainsi se crée un cercle vicieux. Quelque soit l’argent qu’on donne à des gens à fort esprit matérialiste et aux ambitions démesurées ça ne leur suffira jamais.

Sens poussé de l’intérêt personnel

À travers les manifestations des enseignants on a encore une fois vu un malheureux trait des Béninois. On a vu des gens qui veulent toujours qu’on leur donne ce qu’ils demandent, mais qu’eux ne veulent jamais donner. Ils viennent demander la magnanimité du Chef de l’État comme si eux ils ont jamais fait preuve de magnanimité à l’égard des autres. Depuis que le syndicalisme existe au Bénin, combien de fois les syndicalistes ont-ils fait preuve de magnanimité envers un gouvernement? Tout leur problème c’est de faire des revendications et surtout que ces revendications soient satisfaites coûte que coûte. L’autre chose c’est le manque de reconnaissance du Béninois. Depuis que les syndicats font des revendications dans ce pays, combien de fois ont-ils témoigné de la reconnaissance à un régime? Si c’est pour faire des marches de protestation, là ils sont prêts. Pour certaines gens parler de reconnaissance est impensable car dire leur reconnaissance les mettrait dans une mauvaise posture. On voit que les gens ont vraiment une compréhension de la vie qui ne leur permet pas de tirer le meilleur parti de la vie.

Si seulement vous saviez; si seulement vous étiez moins ignorants de certaines choses.

Les enseignants et autres fonctionnaires aiment qu’on augmente leur paie et qu’on leur octroie toutes sortes de primes (mêmes celles auxquelles ils n’ont normalement pas droit) mais intéressons-nous au traitement qu’ils appliquent à leurs propres employés. Combien paient-ils leurs domestiques, chauffeurs et autres? Ce sont des gens qui ne sont pas capables de payer le SMIG à leurs propres employés qu’ils grugent. Ce qui veut dire qu’ils ne sont pas respectueux de la loi. Et de l’autre coté c’est eux qui réclament des augmentations. Quand ils reçoivent des augmentations, augmentent-ils les rémunérations de leurs domestiques?

Les gens qui ne peuvent pas être juste envers leur prochain n’ont pas le droit d’exiger qu’on soit juste envers eux. Manm’manm! Il me plaît de parler ici d’un ami personnel qui travaillait au Bénin et qui payait sa domestique la somme de cinquante mille (50.000) FCFA le mois. Je me rappelle que quand on en avait parlé il m’avait dit que pour lui il n’est pas normal de payer moins du SMIG à quelqu’un qu’on emploie. Pourtant lui-même ne gagnait pas le million, ni le demi-million. Il avait une rémunération d’un peu plus du quart de million mais il avait la conscience qu’il faut être juste envers son prochain. Je suis vraiment honoré d’en parler parce que je trouve que c’est un bel exemple. D’autre part, les enseignants veulent qu’on les paie même lorsqu’ils n’ont pas travaillé comme si eux ils accepteraient de payer leur domestique ou leur chauffeur si celui-ci refusait de travailler.

Malhonnêteté et manque de loyauté

Le Béninois ne sait pas affronter son adversaire loyalement et encore moins être digne et reconnaître sa défaite. On entend beaucoup utiliser dans les discours des vertus comme la dignité, l’honnêteté mais dans la réalité ce sont de vains mots. L’homo-béninus n’hésite pas à faire usage du mensonge, de la calomnie, de l’intoxication, de la duperie etc. contre son prochain pour avoir raison. Pour lui (le Béninois), c’est une manière de procéder. Mais c’est une erreur. En effet ces pratiques sont celles des hommes faibles et inintelligents. Les syndicalistes ont le droit de grève c’est certain; mais leurs agissements relèvent de la maladresse et de l’erreur. Permettez bien à ma modeste personne de le dire. Aussi les personnes qu’on dit qu’ils fréquentent (s’il est vrai qu’ils fréquentent ces personnes, politiciens de la politique politicienne) qui leur dictent des idées, les plongent davantage dans l’erreur. Je dis qu’ils leur dictent des idées car j’ai eu à voir beaucoup de choses dans ce pays qui m’amènent à dire que d’une manière générale la majorité du peuple béninois se comporte comme des moutons incapables de penser par eux-mêmes et sont des pantins qui se laissent guider par de mauvais bergers aux ambitions viles.

Eux qui inventent des choses qui n’existent pas et qui véhiculent des propos déstructurant, ils trouvent que le gouvernement monte la population contre eux.
Eux qui ont à cœur de créer des problèmes au régime en place, ils pensent qu’eux-mêmes ils vont échapper aux problèmes? Tôt ou tard on récolte les fruits de ses mauvais actes et pensées.

Au lendemain des résultats de l’élection présidentielle déjà, dans ce qui se disait dans les maquis, chez la vendeuse d’ignames et de beignets, et autres lieux j’ai entendu les "relayeurs d’information" dire que les syndicats vont créer tous les problèmes à Boni YAYI. J’ai dit O.K, on va voir. Lorsque dans la vie on ne pense tout le temps qu’à créer des problèmes aux autres, un jour on finit aussi par être confronté à de sérieuses difficultés.

On dit qu’il n’y a pas de dialogue social. Dans le même temps les grévistes sont chaque fois reçus à la présidence. De plus il y a un cadre de concertation fonctionnel pour échanger avec eux, à tout moment. Devant des faits pareils je ne comprends pas qu’on dise qu’il n’y a pas de dialogue social. Pour eux il n’y a de reconnaissance d’un dialogue social que seulement si leurs revendications sont satisfaites. Dans le cas où leurs revendications ne sont pas satisfaites, on met en cause le dialogue social. Mais quel genre d’homme est le Béninois même?

Réfraction aux bonnes pratiques

Le peuple béninois est un peuple réfractaire aux bonnes pratiques; il y a tellement d’exemples qu’on peut trouver pour le corroborer (qui feront l’objet d’autres articles).

Sérieusement, mais très sérieusement alors il faut que ce peuple apprenne à se remettre en cause, ne serait-ce qu’une fois en passant. On cherche à toujours incriminer l’autre et à se faire passer pour celui qui n’a aucun tort. Alors que le Béninois est un être plein d’imperfections. Quand on s’exerce à se remettre soi-même en cause, on est progressivement amené à arrêter d’accuser systématiquement les autres. C’est pour ça que je le recommande. Un jour il y a un APE qui se plaignait à propos des dirigeants qui ne font rien pour le pays. Il parlait, il parlait, et il parlait beaucoup beaucoup hein. J’ai demandé, qu’est-ce que lui il fait de façon désintéressée pour son pays? Et il a dit que lui il travaille honnêtement pour son pays. Je lui ai rétorqué que c’est bien mais qu’il travaille parce qu’il perçoit une rémunération mais serait-il prêt à travailler sans être payé? Je n’ai obtenu aucune réponse de sa part à cette question. Même si on essayait juste pour blaguer de dire aux Béninois qu’ils vont travailler quelques jours sans être payés en sacrifice pour leur pays, je crois qu’on verra toutes les manifestations de protestation qu’on n’a jamais vues jusqu’ici. Pour une question de cinq mille (5.000) FCFA au plus (d’après ce que j’ai appris) on a vu des enseignants dans un état tel qu’on dirait qu’ils ont perdu la tête. Et on refuse de travailler. Pourtant on les entend dire que leur métier est un sacerdoce. Mais c’est bizarre, leur attitude n’a rien à voir avec l’esprit du sacerdoce. Il ne s’agit pas seulement de prétendre que son métier est un sacerdoce mais il est question d’avoir des comportements réels qui en témoignent. Je doute que ces gens que j’ai vus connaissent le sens de ce qu’est un sacerdoce.

Si je me réfère à d’autres événements, d’une manière générale, la plainte des syndicats au Bénin est souvent que la vie est chère, que le pouvoir d’achat est en mal, et que le panier de la ménagère s’amenuise. Mais à qui est la faute, si ce n’est à nous-mêmes? Si la vie est chère d’une manière globale dans le monde, les peuples les plus consciencieux, les plus travailleurs, les plus conséquents vivent une vie plus soulagée. Quand je regarde par exemple les performances en production agricole (tomate, piment, légumes et autres produits vivriers), en production animale (viande, poisson) d’un pays enclavé comme le Burkina Faso, je me dis qu’il y a forcément quelque chose qui ne va pas dans la tête des Béninois. Vous prenez un projet que vous amenez dans un autre pays, ça marche mieux et à moindre coût. Après il se trouve des gens pour venir nous parler de l’intelligence des Béninois et d’un soi-disant génie béninois qui sait éviter les problèmes.

Le constat qu'on fait est que les Béninois sont des paresseux, des fainéants et des mesquins très habités par un esprit de nuire à leurs prochains. Chaque peuple crée les conditions de son existence. À un niveau individuel, chaque Homme crée les conditions de sa propre existence. Si la vie est chère, il faut donc comprendre que pour une grande part, ça vient de nous-mêmes Béninois. Un petit truc, on augmente anarchiquement le prix des biens. Prenons le logement. Le coût du logement (loyer + avances sur loyer) au Bénin est anormalement excessif. Et si l’État tentait d’y mettre de l’ordre, ça fera du bruit; des gens vont se mettre à protester. Alors si la vie est chère, elle n’a pas fini d’être chère pour un peuple comme le Bénin.

Bien, je vais m’arrêter là maintenant pour m’occuper d’autres choses. Il y a encore pas mal de choses dont il faut parler mais c’est déjà ça de dit. J’ai dans le passé écrit un article dans lequel je disais que les syndicats (parmi les groupes sociaux) sont la première calamité au Bénin et je le pense toujours. Ce sont des gens qui ont une culture de la négation des régimes en place et on a du mal à dire si ce sont de simples syndicats ou si ce sont des partis politiques d’opposition.

Conclusion

Je pense que la grève des enseignants a (une fois encore) mis le peuple béninois devant le miroir de la Vie (non pas le miroir qui sert à se faire une idée de sa toilette mais le miroir qui vous révèle des aspects de votre nature). Je pense également que c’est une nouvelle invitation de la Vie au peuple béninois à se regarder en face et à soigner les maux qui minent sa société. Moi j’ai été particulièrement choqué par cette grève de janvier 2012 et des choses que j’ai entendues. Vraiment l’image que m’ont laissée les grévistes est celle de gens assoiffés d’argent pires que des vampires assoiffés de sang. On se croirait dans un pays maudit où vivent des citoyens sans foi ni loi.

Il faut que chacun essaie de se recentrer sur les valeurs morales, existentielles, spirituelles pour lui-même d’abord et pour son pays. Je voudrais exhorter dans cet article tout le peuple béninois dans son ensemble (syndicats, gouvernants, etc.) à se départir de son immoralité, de son inconscience, de son incivisme, de son irresponsabilité, de sa tricherie, ainsi que de ses autres démons qui l’empêchent d’évoluer.

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